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Les principaux enseignements des élections législatives

Publié le 18 juin 2012 par Leunamme

Avec le second tour de ces élections législatives, c'est donc une séquence électorale forte qui se clôt. Tout comme pendant l'élection présidentielle, les Français ont envoyé divers messages au travers de ce scrutin. Voici donc une tentative de décryptage des faits majeurs.

 Une abstention record : C'est malheureusement devenu une habitude, en dehors du scrutin présidentiel, les Français boudent de plus en plus les urnes. Dans le cas des législatives, il faudra se pencher sérieusement sur l'organisation de cette élection juste après la présidentielle, qui lui fait perdre tout intérêt politique, alors même qu'elle est la clef de voûte de notre constitution.

Le refus des parachutages : Ségolène Royal à La Rochelle, Jack Lang à Saint-dié, Frédéric Lefebvre pour les Français d'Amérique du nord, les Français refusent les parachutages, et même pour une élection à caractère locale, privilégient des électeurs ancrés sur un territoire.

Une majorité absolue pour le PS : Ce n'était pas écrit à l'avance, puisque beaucoup prédisaient que le PS devrait s'allier avec les verts ou le Front de gauche. Ce ne sera pas le cas. Les Français ont donc été cohérents avec leur choix de la présidentielle et voulu donner tous les pouvoirs au parti socialiste. C'est à double tranchant, parce que certes désormais François Hollande a tous les moyens pour mettre sa politique en place, mais il n'a pas le droit à l'échec, celui-ci ne pouvant être qu'un boulevard pour l'extrême-droite  en 2017.

Une droite sévèrement battue : certes, la droite aura plus d'élus que le PS n'en avait dans la législature précédente. Il n'empêche, il s'agit du score historiquement le plus bas de la 5ème République pour la droite. Cela confirme donc que le 6 mai les Français n'ont pas seulement sanctionné un homme comme certains ont voulu le croire, mais aussi une politique.

Les Sarkozystes au tapis : Nadine Morano, Claude guéant, Frédéric Lefebvre, Valérie Rosso-Debord, la plupart des fidèles de l'ancien président de la République sont passés à la trappe. Ce fait est loin d'être anodin quand on sait que ce sont également ceux qui pendant la présidentielle ont le plus assumé et revendiqué la politique de la main tendue vers les électeurs du Front National. Dans le même temps, Mme Kosciusko-Morizet, dont les positions sur ce sujet sont sans ambigüité a été réélue alors même que le FN appelait à voter contre elle.

La disparition du centre : Certes, le Modem aura trois députés, soit autant qu'avant, mais François Bayrou n'en fera pas partie, ce qui change tout.  Dans le même temps, le nouveau centre, qui a clairement fait le choix de l'alliance à droite, aura lui, un groupe à l'Assemblée. Encore une nouvelle preuve que le centre est bien de droite.

Les écologistes auront un groupe à l'Assemblée : c'est l'un des paradoxes du scrutin majoritaire : on peut peser 2 % à l'élection présidentielle et disposer d'un groupe parlementaire. C'est le résultat de l'accord passé entre les écologistes et le parti socialiste, avec leur entrée au gouvernement, ils ont donc obtenu ce qu'ils voulaient, mais au prix de leur crédibilité politique.

Le Front de gauche n'en aura plus : alors même que le Front de gauche est en progression par rapport à la dernière législative, il n'aura plus de groupe à l'Assemblée. C'est le résultat de la politique du PS qui a tout fait pour minimiser l'impact d'un allié qui promettait d'être embêtant. Cela aura au moins un avantage : les PCF ne devrait pas rentrer au gouvernement permettant ainsi au Front de gauche d'être la seule force d'opposition de gauche.

Le Front National entre à l'Assemblée : Le FN aura désormais deux députés, c'est bel et bien un des évènements de la soirée. Certes, cela prouve que ce parti s'ancre durablement, et qu'il a une vraie capacité de nuisance sur la droite. Pour autant, et le résultat de Mme Le Pen, si serré soit-il, vient le rappeler, le parti d'extrême-droite reste minoritaire partout sur tout le territoire, il ne peut l'emporter que dans le cas de triangulaires. Même si les bons scores qu'il réalise un peu partout prouvent qu'une part non négligeable de la droite se reporte sur lui, il ne s'agit que de la frange la plus droitière de l'UMP, il existe encore une droite humaniste qui refuse cette alliance. Pourvu qu'elle tienne.

Voila ce que l'on pouvait dire de façon rapide ce soir. Cette fois-ci nous en avons fini avec une période électorale qui depuis les primaires socialistes aura duré presqueun an. A titre personnel, et je suppose que je ne suis pas le seul, j'en sors psychologiquement fatigué. Il est temps de passer à autre chose.


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