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Commentaire des résultats des élections législatives des 10 et 17 juin 2012

Par Plumesolidaire

 

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D'après les journaux de France Culture et les chroiqiues d'Hubert Huertas, Dominique Reynier...

Une Assemblée Nationale normale

Cette élection aura été marqué par le fait que la gauche n'a jamais obtenu autant de sièges à l'Assemblée Nationale, un nombre record de femmes élues, la disparition du centre (2 députés), le retour du Front National dans l'hémicycle (2 députés) et la montée de son influence, et l'effondrement du sarkozysme.

L'UMP

En 2007, la droite, si l’on cumule l’UDF qui deviendrait majoritairement le Nouveau Centre, les divers-droite, le Mouvement pour la France, les chasseurs, et l’UMP, avait atteint 54% des voix.

Le 10 juin 2012, la droite hors Front National était 20 points au dessous, à 34,7%. La baisse était considérable et elle ne disposait d’aucune réserve électorale au second tour avec la dispartion du centre au premier tour (1,8%).

Néanmoins la droite a conservé des troupes à l’assemblée nationale, et entre dans l’opposition avec une force de 215 députés. Donc la droite existe encore, et elle existera.

Ce n’est pas le cas du Sarkozysme. De nombreux ministres de l’ancien gouvernement ont tenu bon, Jean Léonetti, Laurent Wauquiez, François Baroin, mais les plus emblématiques de la Sarkozie étaient en délicatesse au premier tour. Au second tour, Nathalie Kociusko Morizet et Xavier Bertrand se sont tirés d’affaire, Frédéric Lefêvre envoyé dans une circonscription imperdable en Amérique du Nord est éliminé, Nadine Morano et Claude Guéant sont battus et, si Henri Guaino comme Patrick Balkany sont élus, Manuel Aeschliman et Benjamin Lancar - Président des Jeunes Populaires  - tous deux jeunes étoiles de l’ancien président ont connu une cuisante défaite.

En refusant de suivre Nadine Morano qui s’interrogeait sur les valeurs partagées avec le FN, l'UMP a évité une stratégie suicidaire. Après avoir perdu  ses alliés au centre, l'UMP aurait été amené à se fondre dans une sorte d’alliance avec le Front National. Reste donc à savoir comment se sont comportés les derniers électeurs centristes qui sont restés à l’intérieur de l’UMP. Se sont-ils abstenus, sont-ils restés fidèles à l'UMP, ou ont-ils voté PS ?
 

L’UMP n’a pas été capable de faire ce que les socialistes ont fait : organiser la survie de partis alliés avant le second tour.

Le FN

Le FN : 14% au premier tour, c’était son 2ème meilleur score.  Il a réglé son problème de financement, ce qui va lui permettre de reconstituer une force politique. Sur les 3 députés qui pouvaient être élus : Marion Le Pen, et Collard ont obtenu la majorité des suffrages dans leur circonscription respective, et Marine Le Pen a frolé la victoire.

La gauche

Jamais la gauche n'avait obtenu autant de sièges.

Avec 343 sièges le gouvernent n’a pas de majorité de révision pour faire voter la proposition de vote des étrangers aux élections locales  avec les sénateurs. Il aurait fallu qu’il obtienne 377 députés pour pouvoir réformer la constitution sans passer par le référendum.

Mais la dynamique du premier tour s'est amplifiée : 8 régions ont basculé (La Basse et Haute Normandie, l'Ile-de-France, la Lorraine, la Bourgogne, le Languedoc Roussillon, les Pays de la Loire et la Picardie).

Les 25 ministres candidats ont tous été élus.

L'abstention

L'abstention a atteint un nouveau record absolu dimanche, 43,71% selon les chiffres définitifs du ministère de l'Intérieur ne comptabilisant pas les Français de l'étranger. C'est un point de plus qu'au 1er tour (42,77%) et un record absolu sous la Ve République pour ce type de scrutin.

Les femmes à l'Assemblée Nationale

Le nombre de femmes élues atteint un record : 155 députées sur 577, soit 26% de l'effectif de l'Assemblée Natinale.

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La France est passée de l'hyperprésidence à l'hypermajorité.

Les français ont manifesté leur volonté de mettre un terme à la droitisation de l'UMP dont certaines grandes figures ont été battues : Claude Guéant, Michèle Alliot Marie, Nadine Morano, Frédéric Lefêvre, Pelletier. L'hécatombe est encore plus nette parmi les figures de second plan telles que Eric Raoult, Hervé Novelli, Valérie Rousseau-Debord. La droite des sarkozistes décomplexés est largement touchée : la moitié des députés de la Droite Populaire n'est pas élue.

Les électeurs ont ainsi traduit leur décision de rejeter la politique des coups d'éclat, de la com et  tous les super egos qui ont dominé la vie politique et les médias depuis 2007, de l'extrême droite (Marine Le Pen) à l'extrême gauche (Jean Luc Mélanchon), du centre (François Bayrou), au parti socialiste (Ségolène Royal), et à l'UMP (Nicolas Sarkozy).

Les cartes ont rebattues, la gauche détient toutes clés de l'avenir de notre Pays.

La route est dégagée; les français ne lui pardonneront l'échec.

Restent le problème de l'abstention et de l'éducation à la responsabilité citoyenne, de l'âge moyen des députés et du taux de renouvellement...

Plume Solidaire


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