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LE ROCK’N’ROLL, le vrai, le seul, l’authentique !

Par Citoyenhmida

Je profite de ce jour de fête de la musique pour évoquer un genre musical qui n’est plus forcément ni à la mode ni du goût de tout le monde, mais qui a eu un impact très fort sur ma génération, sur ceux qui vivaient l’aube de leur jeunesse dans les années 60 : je veux parler du ROCK AND ROLL!

Quand j’entends « ROCK’N’ROLL », je pense immédiatement à Bill Halley, à son groupe « The Comets », au morceau « Rock Around the Clook », à l’ambiance survoltée qui régnait au Cinéma Lux à Tanger lors de la projection du film éponyme.

LE ROCK’N’ROLL, le vrai, le seul, l’authentique !

Je n’ai plus aucune idée de l’histoire du film, ni des acteurs, mais quand je ferme les yeux je revois une assistance jeune, très jeune, déchaînée, tapant les mains, se tortillant sur les sièges, hurlant je ne sais trop quoi ! Cela devait se passer dans les débuts des années 60. Ces inoubliables « sexties » qui ont marqué toute une génération, non seulement au Maroc mais à travers le monde. Ce fut mon premier contact avec le rock-and-roll !

Pour nous à l’époque, peu nous importait l’origine exacte de cette musique, bizarre  mais au fond si proche de nous. C’est bien après, une fois que la tempête se soit calmée que notre intérêt s’est porté sur la genèse de ce style musical : le rock est le fils spirituel du “rythm and blues”, revu et corrigé au gout de la période post-seconde guerre mondiale.

Quand j’entends « rock’n’roll », je pense immédiatement au Club espagnol « Tequila », à Tanger, juste en face du Ciné Paris ou encore au « Gospel », la boite qui organisait des matinées pour les jeunes ! Je revois des couples dansant au milieu d’un groupe d’admirateurs, exécutant les passes les plus alambiquées et parfois les plus acrobatiques sur « Tutti Frutti » de Little Richard. Des espèces de concours spontanés se déroulaient bien avant que l’on voit cela au cinéma avec « Saturday Night Fever » !

A l’époque, il ne s’agissait pas d’être « sapé »  de manière particulièrement voyante ni de frimer avec des “fringues de marque”, mais juste de porter un jean et une chemise au col relevé, et surtout d’avoir le sens du rythme et le gout de cette musique qui nous tombait dessus, sans que l’on sache d’où exactement.

Quand j’entends « rock’nroll », ce sont des noms mythiques qui me viennent à l’esprit. Jerry Lee Lewis, ce blanc avec « la main gauche d’un noir », sortait de son piano des sonorités et des rythmes absolument inimaginables pour cet imposant instrument et mettait le feu à son public.

Certains de ma génération voudraient que j’évoque Elvis Presley : j’y mettrais quelques réserves, ce chanteur n’ayant jamais été un vrai rocker, malgré quelques grands succès.

Si le rock’n’roll est considéré comme une musique de noirs jouée par des blancs, on ne peut négliger l’apport  essentiel des chanteurs noirs comme Chuk Berry et Fats Domino.

Quand j’entends « rock’n’roll », je revois ces 45 tours, ces petits cercles noirs glissés dans des pochettes que l’on trouverait ridicules maintenant, et que l’on gardait précieusement, pour les exhiber fièrement lors des surprises-parties et les poser délicatement sur  la platine d’un tourne-disques, avant de se lancer dans un rock effréné.

LE ROCK’N’ROLL, le vrai, le seul, l’authentique !

A l’époque, un 45 tours coutait une petite fortune et on n’en trouvait pas partout. A Tanger, certains plus malins ou plus débrouillards se fournissaient soit à Gibraltar, soit auprès des employés de la R.C.A. , la station-relais de la radio américaine,  soit pour les plus avisés à la base américaine de Kénitra.

Très vite, cette musique a donc  traversé l’Atlantique et a trouvé en Angleterre une terre d’asile et d’accueil.

Quand j’entends « rock’n’roll », je revois ces groupes formés de quatre ou cinq jeunes hommes, un chanteur, deux guitaristes, un bassiste et une batteur ! Plus de cuivre, ni  saxo ni trompette!  Rien de plus et rien de moins pour créer une ambiance de folie comme celle créée par  les Shadows, les Whos ou autres Doors.

LE ROCK’N’ROLL, le vrai, le seul, l’authentique !
LE ROCK’N’ROLL, le vrai, le seul, l’authentique !
LE ROCK’N’ROLL, le vrai, le seul, l’authentique !

Voilà ce que je revois quand j’entends ces mots magiques : ROCK’N’ROLL.

Bien sûr avec le temps, après avoir  déferlé sur l’Europe, le rock’n’roll a baigné dans la musique anglaise, il s’est mélangé aux sonorités scandinaves ou allemandes, il s’est inspiré des apports des nouveaux pays comme la Nouvelle-Zélande ou l’Australie. Comme toujours, les français ont pris le train en dernier, sans apporter de concret au genre.

Cela a donné un nouveau rock, plus élaboré et  plus riche mais  tellement moins spontané. On a commencé à parler de rock-ceci ou de rock-cela : alternatif, psychédélique, métallique, gothique, et que sais-je encore !

Les spécialistes pourront disserter durant des heures sur telle ou telle orientation, sur la prépondérance de Rolling Stones ou celle des Beatles, sur le style de Led Zeppling ou sur celui des AC.DC, sur la virtuosité des U2 ou celle de Police, sur la sobre élégance des  Dire Straits ou sur la folie des Sex Pistol, sur les performances des Pink Floyd ou celles de Queen.

Personnellement, j’en  suis resté au bon vieux temps de jadis et si je reconnais la valeur intrinsèque de tel ou tel groupe, je ne résiste pas à l’appel d’un  vrai rock des années 60 ! Le vrai, le seul, l’authentique !


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