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La parité version socialiste - Les fonctionnaires sont oubliés

Publié le 22 juin 2012 par Pierrehk

Si nos amis socialistes ont fait des efforts méritoires et tout à fait louables pour accroître la présence des femmes au gouvernement (parité absolue) et à l'Assemblée Nationale (augmentation de près de 50% de la représentativité féminine), il est fort dommage que les mêmes efforts ne soient pas faits afin de restreindre la sur-représentativité des fonctionnaires à l'Assemblée ou au gouvernement. Et cela st un vrai problème car on ne connait personne qui accepte de scier la branche sur laquelle il est assis.

Presque deux députés PS sur trois sont fonctionnaires : le calcul a été fait par l’IREF*, qui comptabilise aussi les députés dont la profession dépend de l’Etat (subventions, prix, honoraires). Et, parallèlement, seulement 5 chefs d’entreprises ! Les dépenses publiques vont sûrement baisser !

Il est vrai que les socialistes obtiennent la majorité absolue mais, en tenant compte de la très forte abstention, on ne peut pas dire qu’il y ait eu une vague rose. En revanche, ce qui est certain, c’est que les fonctionnaires entrent en masse à l’Assemblée. Ce n’est pas bon signe pour l‘avenir politique, économique et fiscal de notre pays, même si les décisions importantes ne sont pas prises au Palais Bourbon. Mais les députés sont les élus du peuple et dans une démocratie normale ils devraient jouer un rôle important, surtout pour ce qui concerne le contrôle des finances de l’Etat.
Ainsi donc, les députés de la nouvelle Assemblée sont en grande majorité fonctionnaires ou dépendent directement ou indirectement de l’Etat. Difficile de leur demander de pousser pour la réforme et la baisse des dépenses publiques.
L’IREF a analysé les origines socioprofessionnelles des 280 nouveaux députés et a trouvé environ 175 fonctionnaires ou cadres dans des entreprises publiques (63 % du total). Ce chiffre ne tient pas compte des agriculteurs (une dizaine), des médecins (une dizaine) et de plusieurs autres professions qui dépendent souvent des aides de l’Etat et des subventions publiques (les clients de l’Etat) en général ou bien de ceux qui ne rendent pas publique leur profession (ou sans profession). Plus inquiétant encore est le fait que les chefs d’entreprises sont pratiquement absents de cette nouvelle législature : nous avons recensé seulement 5 chefs d’entreprise élus sur 280 (1.8 %)!
En Grande-Bretagne, les fonctionnaires qui souhaitent se présenter aux élections sont obligés de démissionner au moment où ils déposent leurs candidatures. Si l’on appliquait cette règle en France, la baisse du nombre de fonctionnaires serait significative.

Les élus de la gauche (280 députés)
Fonctionnaires et employés du secteur public    175 (63 %)
Chefs d’entreprise    5 (1.8 %)

Mais qui ose avouer la vraie raison de cette surreprésentativité. Les fonctionnaires ne sont pas égaux avec les autres citoyens face à l'engagement politique: ils sont hyper privilégiés.

En effet quand un député est issu du privé (cadre, chef d'entreprise ou profession libérale), il prend un risque, soit celui de perdre son travail, soit celui de voir son activité souffrir de son absence.

Rien de tout cela pour un fonctionnaire puisque celui-ci est garanti de retrouver son poste à l'échéance de son mandat d'élu. Un privilège déja fort avantageux, puisque l'engagement politique devient sans risque.... Mais un privilège qui devient exubérant et intolérable quand on apprend que le fonctionnaire ne retrouvera pas son poste au niveau d'avancement où il l'a quitté, mais bien à celui auquel il se serait trouvé s'il n'avait pas quitté son poste. En vérité cela signifie que son avancement se poursuit sans qu'il n'occupe le moindre poste au sein de la Fonction Publique. Dans quelle autre activité cela est-il possible? ne cherchez pas, il n'y a pas d'équivalent!....

C'est cette inégalité là, rarement dévoilée, qui explique la surreprésentativité des fonctionnaires, tant à droite qu'à gauche (où ils sont quand même la grande majorité) et qui explique en partie la dérive de fonctionnement de nos institutions qui ne sont en aucun cas représentatives du pays réel.

Une énorme correction démocratique  aboutira et une remise sur les rails de notre pays deviendra possible lorsqu'on mettra enfin un terme à cette spécificité française.

IREF: Institut de Recherches Economiques et Fiscales


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