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Christine MERRILL - La Duchesse insoumise : 5/10

Par Eden2010

Christine MERRILL - La Duchesse insoumise : 5/10

Christine MERRILL – La Duchesse insoumise : 5/10

Avec la « Duchesse insoumise », les éditions Harlequin, spécialistes de la littérature sentimentale (sous-entendu « de base »), avec une cible 99,99% féminine, se lance avec ferveur dans la promotion des e-books !

Car oui, ce roman est absolument gratuit ! Et ce n’est qu’un roman gratuit parmi 10 autres proposés par l’éditeur, en format e-book ou en format PDF ! Je trouve cette initiative vraiment bien, cela permet à tout le monde qui dispose d’un ordinateur, d’une tablette de lecture, ou même d’une application kindle sur son smartphone (comme c’est mon cas) de découvrir la littérature sentimentale, le roman à l’eau de rose qui a fait la renommée de la maison Harlequin, ici à travers un roman dit « historique »!

Maintenant, avant de commencer la lecture, n’oubliez surtout pas de débrancher totalement vos neurones, de vous laisser emporter par une écriture simpliste dans un pays merveilleux où tout est simple, où les coureurs de jupons n’ont jamais de maîtresse, où les hommes tombent amoureux en voyant leurs femmes faire le ménage, où les jeunes vierges ont des frissons rien qu’à la vue d’un beau mâle, où les hommes « rudes » ont des gestes romantiques à souhait pour une inconnue, où les pas de danse s’apprennent en une demi-heure, où les références littéraires sont tirées par les cheveux, où les maris sauvent la famille de leur chère et tendre avant même le mariage, où le comble de la rébellion d’une femme à l’égard de son époux est de se déshabiller sur demande, où la révolte de l’épouse s’exprime dans ses efforts de remettre en état le domaine entier, à nettoyer de ses douces mains les toiles d’araignées….

Oui, dès les premières lignes on ne peut que s’exclamer « mais qu’elle est farouche, cette duchesse, oh oui, elle est insoumise » ….

Vous l’aurez compris, ce roman est truffé de clichés, vous avez la pauvre fille noble dont le père a fait faillite, ce qui la contraint à accepter des travaux de servante, et cette pauvre jeune femme se retrouve soudainement épouse d’un Duc acerbe, veuf amère qui n’accepte la jeune femme que par simple obligation envers sa mère et pour sauvegarder la moralité … Elle lui promettra alors obéissance et loyauté, cette méchante « insoumise ».

Mais que vois-je ? Dans l’ombre, guette le frère cadet de ce même duc, un personnage charmant mais trouble … Va-t-il séduire notre pauvre innocente, la duchesse pas si insoumise que cela ? OHHHHH suspense … Et la duchesse (in)soumise, va-t-elle gagner le cœur de son mari ? Trouvera-t-elle sa place au sein du domaine négligé depuis des années ??? L’ombre de la première duchesse laissera-t-il la place à la lumière de la jeune Miranda afin qu’elle brille de mille feux ?

Et oui, un classique, mais malgré son scénario bateau et ses personnages standardisés, un a un certain plaisir de lecture. A condition de ne pas réfléchir ! Laissez dériver le bateau !

L’intrigue

Bon, je l’ai déjà résumé …

Miranda, la fille unique d’un noble ayant perdu toute sa fortune, est envoyée auprès du Duc d’Haugleigh, un veuf amer depuis la mort en couches de sa précédente épouse qui est dominé par sa mère malade.

Sur son lit de mort, cette même mère lui impose d’épouser la jeune fille qu’une ancienne amie d’école envoie. Marcus Radwell, Duc d’Haughleigh, pense ne pas respecter sa promesse, mais les circonstances font qu’il se trouve bel et bien marié à la jeune inconnue qui débarque au manoir un soir de tempête !

La jeune Miranda Grey, envoyé par son père et l’épouse de ce dernier auprès du Duc, ne s’attend pas à l’accueil qui lui y est réservé : personne ne l’attend ! Et la voilà qui se voit contrainte de se marier avec le Duc pour sauver sa réputation fortement compromise !

Avant même la nuit de noce, le Duc quitte la propriété pour se rendre à Londres, sans aucune explication. Restée en arrière, Miranda s’efforce dès lors d’employer le temps qu’elle a pour remettre la propriété en état, nettoyer les pièces, reprendre le personnel en main, car le manoir a été largement négligé et les domestiques volent presque ouvertement ce qui leur passe sous le nez.

Elle serait bien seule s’il n’y avait le frère du duc, St. John (dont le nom a été choisi en honneur du célébrissime saint de la bible … mais, n’y aurait-il pas une petite confusion  ou un défaut de traduction ???) s’installe au domaine et lui tient compagnie. Le frère cadet de son époux est charmant, souriant et agréable, mais quel est son but ? Et elle, perdra-t-elle son cœur auprès du mauvais frère ? Ohhhh, lesuspense nous prend à la gorge …

Pendant ce temps, à Londres, notre Duc, forcé dans une union dont il ne veut pas, s’efforce de trouver de magnifiques cadeaux, plus romantiques les uns que les autres, pour l’épouse dont il ne veut pas, il cherchera moyen de la combler alors qu’il ne la veut pas. Ahhhh, mais qu’il est dur ce Duc, un cœur de pierre.

Lorsque le Duc revient, la situation devient électrique …. Il aime sa femme (pourquoi ? comment ?), elle l’aime (pourquoi ?comment ?) mais il y a St. John (dont personne ne veut) … Que va-t-il se passer ???

Je ne vous ai pas donné envie de lire, là, hmm ? Mais vous avez tort. Je souhaitais simplement souligner l’extrême simplicité du scénario, prévisible dès la première ligne, et des réactions ridiculement opposés au caractère décrit des personnages.

Sinon, je vous assure qu’il y a un certain plaisir de lecture !

Une lecture simple, un quart de couverture bien trompeur

Oui, l’intrigue est quelconque. Sachez que la facilité est de mise, surtout dans les sentiments qui sont un peu rapides, les réactions, qui ne s’accordent peut-être pas au caractère des héros mais vont si bien avec le scénario, un scénario, justement, qui ne correspond pas du tout au quart de couverture !

Parlons donc du style de l’auteur.

SIMPLISTE ! Des mots simples. Des mots courts. Des phrases répétitives. Mais c’est malgré tout fluide et a son charme !

Parlons des personnages.

STANDARDISES !

Après avoir lu le quart de couverture, on s’attend à un affrontement entre le duc acerbe et la duchesse insoumise.

Le Duc est présenté par le quart de couverture comme « rude ». Et bien, je veux bien d’un homme rude de cette façon : il l’épouse sans la connaître pour sauvegarder sa réputation à elle, la couvre de cadeaux, se montre romantique dans ses choix de cadeaux …

Et en retour, elle le « provoque » …. en faisant le ménage dans le manoir …

Insoumise, elle ? Pas vraiment … Jugez par vous-même : dès le début elle fait exactement ce qu’on lui demande : épousez le duc (oui, d’accord), restez à votre place (d’accord), occupez-vous pendant mon absence (bien, je vais nettoyer/faire nettoyer la maison), déshabillez-vous (d’accord, comme vous voulez, mais attention, je suis innocente !) …

Puis nous avons St. John. Il tente de séduire la Duchesse, oh le vilain, et quand elle refuse, il devient agressif !

Les sentiments
C’est un roman à l’eau de rose, l’exemple type d’un roman de gare léger, un roman « Harlequin » qui a trouvé son éditeur !

Amour, trahison, envie, jalousie, amour.

En définitif :

Cela reste sympathique. Je ne peux pas dire que c’était « un bon livre », parce que l’écriture est d’une simplicité affligeante, que l’intrigue est prévisible, que le suspense est inexistant, que les neurones ne sont pas sollicités, et pourtant, pourtant je l’ai lu avec un certain plaisir, dès que je suis parvenue à oublier mon intellect.

De plus, je savais à quoi m’attendre. Ce roman remplit parfaitement son rôle, il faut l’admettre !!!

Un roman à lire à la piscine, entourée de gamins qui hurlent et troublent la concentration.

« La Duchesse Insoumise » est un standard absolu du cliché rose.


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