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L'humour et la folie délicieusement décapants de Constance...

Publié le 27 juin 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

critique constance les mères de famille se cachent pour mourir

Un moment que l'on suit, certes de loin mais d'un oeil attentif, les débuts prometteurs de Constance qui, après un premier spectacle au titre déjà réjouissant ("Je suis une princesse, bordel !") et de nombreux passages dans le talent show de Laurent Ruquier, présente depuis quelques mois, quasiment à guichets fermés, son nouveau seule en scène, "Les mères de famille se cachent pour mourir". A la Comédie de Paris jusqu'au 11 juillet, avant Avignon (au Palace), puis un retour probable dans la capitale à la rentrée. Nous avons enfin passé une soirée complète en sa compagnie. Celle-ci fut réussie.

Dans un registre décalé-trash-jusqu'auboutiste, la jeune femme, qui ose tout et n'a véritablement pas la langue dans sa poche, maîtrise son écriture, sait prendre le public à contrepied, et offre une série de portraits féminins bien allumés. Des sketches concis, structurés, jamais redondants, aux idées fortes et aux personnages parfaitement développés, pour une efficacité imparable. Drôle, intelligent, impertinent, politiquement incorrect. Jubilatoire !

Une heure durant le vernis craque, les protagonistes tombent le masque. Ainsi écoutons-nous cette petite fille borderline nous expliquer, dans un grand sourire, comment elle agrafa la bouche de ses petits camarades pour qu'ils écoutent la maîtresse, ou comment elle fait chanter un professeur, menaçant de dire à tout le monde qu'il lui met la main dans la culotte s'il ne lui donne pas des bonbons...  On assiste également au cours d'éducation sexuelle assez particulier d'une infirmière scolaire qui, plutôt que de rassurer nos bambins innocents sur leurs premiers rapports, aurait tendance à leur enseigner comment devenir acteur ou actrice de X. Sur la musique des Feux de l'Amour, une femme au foyer désespérée fantasme sa vie à la manière du soap opera, faisant jouer à son plumeau le rôle de son amant , celui de sa belle-mère au balai, et celui du mari au débouche canalisation... Evoquons encore cette grand-mère qui profite de la fête de mariage de l'un de ses petits enfants pour refaire et lire son testament devant l'ensemble des convives, déshéritant les uns, privilégiant les autres, réglant ses comptes avec un plaisir sadique. On en oublie beaucoup... toutes les tranches d'âges sont sur le plateau, toutes les catégories socio-professionnelles se voient représentées. De la bourgeoise à l'ouvrière, en passant par l'enseignante. Et toutes ont visiblement besoin de vider leur sac.

Chacune de celles que Constance incarne possède son costume, sa coiffure, son allure, sa façon de parler. La comédienne ne cache pas son goût pour la transformation physique et donne à voir un travail poussé jusque dans les moindres détails. Entre les sketches, une voix off semblant venue des actualités des années 50 délivre à la ménagère de précieux conseils, aussi misogynes qu'irrésistibles de drôlerie. Saluons la mise en scène et la direction d'acteur de Nicolas Lartigue, d'une belle précision, et la collaboration à l'écriture de Jérémy Ferrari.

Sans aucun doute un des seul en scène féminins les plus aboutis du moment.

A voir.

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