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Doodle Jean Jacques Rousseau pour le 300e anniversaire de sa naissance

Par Mango
Doodle Jean Jacques Rousseau  pour le 300e anniversaire  de sa naissance
Jean-Jacques Rousseau  aurait eu  300 ans aujourd'hui. Un nouveau doodle vient nous rappeler la date de sa naissance, le 28 juin 1712 à Genève. Philosophe et musicien genevois francophone, son décès  a eu lieu le 2 juillet 1778 à Ermenonville, où  le marquis de Girardin lui avait offert l'hospitalité, dans un pavillon de son domaine, près de Paris. Il y était enfin heureux et c'est là qu'il continua d'écrire  son magnifique livre posthume: "Les rêveries du promeneur solitaire". On le voit ici représenté pendant une de ses longues marches quotidiennes qu'il affectionnait. Il y meurt subitement le 2 juillet 1778, sans doute d' un accident vasculaire cérébral.
Doodle Jean Jacques Rousseau  pour le 300e anniversaire  de sa naissance
C'est un des plus  grands écrivains du siècle des Lumières, un de ceux qui, avec Voltaire, Diderot et les Encyclopédistes,  a le plus influencé les esprits et préparé la Révolution. C'est d'ailleurs la Convention qui demande le  transfert de ses cendres d'Ermenonville au Panthéon où un hommage solennel  a  lieu le 11 octobre 1794. Curieusement, il repose face à Voltaire, son grand rival, mort peu avant lui, le 30 mai 1778. 
Doodle Jean Jacques Rousseau  pour le 300e anniversaire  de sa naissance
Je suis né à Genève, en 1712 d’Isaac Rousseau, Citoyen, et de Susanne Bernard, Citoyenne. Un bien fort médiocre, à partager entre quinze enfants, ayant réduit presque à rien la portion de mon père, il n’avait pour subsister que son métier d’horloger, dans lequel il était à la vérité fort habile. Ma mère, fille du ministre Bernard, était plus riche : elle avait de la sagesse et de la beauté. Ce n’était pas sans peine que mon père l’avait obtenue. Leurs amours avaient commencé presque avec leur vie ; dès l’âge de huit à neuf ans ils se promenaient ensemble tous les soirs sur la Treille ; à dix ans ils ne pouvaient plus se quitter. La sympathie, l’accord des âmes, affermit en eux le sentiment qu’avait produit l’habitude. Tous deux, nés tendres et sensibles, n’attendaient que le moment de trouver dans un autre la même disposition, ou plutôt ce moment les attendait eux-mêmes, et chacun d’eux jeta son cœur dans le premier qui s’ouvrit pour le recevoir. Le sort, qui semblait contrarier leur passion, ne fit que l’animer. Le jeune amant ne pouvant obtenir sa maîtresse se consumait de douleur : elle lui conseilla de voyager pour l’oublier. Il voyagea sans fruit, et revint plus amoureux que jamais. Il retrouva celle qu’il aimait tendre et fidèle. Après cette épreuve, il ne restait qu’à s’aimer toute la vie ; ils le jurèrent, et le ciel bénit leur serment.

(...)Tels furent les auteurs de mes jours. De tous les dons que le ciel leur avait départis, un cœur sensible est le seul qu’ils me laissèrent ; mais il avait fait leur bonheur, et fit tous les malheurs de ma vieJ’étais né presque mourant ; on espérait peu de me conserver. J’apportai le germe d’une incommodité que les ans ont renforcée, et qui maintenant ne me donne quelquefois des relâches que pour me laisser souffrir plus cruellement d’une autre façon. Une sœur de mon père, fille aimable et sage, prit si grand soin de moi qu’elle me sauva.(...)

Je sentis avant de penser ; c’est le sort commun de l’humanité. Je l’éprouvai plus qu’un autre. J’ignore ce que je fis jusqu’à cinq ou six ans. Je ne sais comment j’appris à lire ; je ne me souviens que de mes premières lectures et de leur effet sur moi : c’est le temps d’où je date sans interruption la conscience de moi-même. Ma mère avait laissé des romans ; nous nous mîmes à les lire après souper, mon père et moi. Il n’était question d’abord que de m’exercer à la lecture par des livres amusants ; mais bientôt l’intérêt devint si vif que nous lisions tour à tour sans relâche, et passions les nuits à cette occupation. Nous ne pouvions jamais quitter qu’à la fin du volume. Quelquefois mon père, entendant le matin les hirondelles, disait tout honteux : allons nous coucher ; je suis plus enfant que toi.
Rousseau: Les Confessions, Livre I (1712-1728) 

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