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Les médecins ont-ils tué la Société Française de Parasitologie?

Publié le 21 mars 2008 par Timothée Poisot

L’autre jour, un chercheur de passage au labo — et pas des moindres — nous faisait la remarque, au moment de partir, que les médecins avaient tué la Société Française de Parasitologie. Comment ça?

C’est un fait que les médecins ont tendance à s’infiltrer partout, sournoisement, tel des radis. Parce que quand on réfléchit à ce qu’est la médecine, on arrive à un constat tout simple : c’est l’application de la recherche en amont (il y a bien sûr de la recherche en médecine, mais c’est mineur). Et donc, on a une sorte de gros entonnoir qui va de disciplines très variées vers les médecins, qui appliquent les connaissances.

Le problème, c’est qu’on a depuis quelques temps un courant en sens inverse : les médecins s’invitent un peu partout dans les sociétés scientifiques (en biologie surtout), et dans les journaux, alors qu’ils ont grandement de quoi faire dans leur branche. Et c’est dommage, parce que cette situation tend à éroder incroyablement la diversité des sujets dans certaines disciplines (j’en parlai avec un ami l’autre jour, qui me disait qu’il avait l’impression d’être en Master “Polyarthrite rhumatoïde”…).

Alors qu’on craint un pilotage de la recherche, j’ai l’impression qu’il faudrait considérer une chose toute simple : plus on met de médecins partout, plus on dirige les esprits vers des sujets médicaux, et plus on à tendance à — non pas délaisser — marginaliser une partie des sujets plus théoriques. La parasitologie, par exemple, n’est pas seulement l’étude de Plasmodium falciparum. On peut aussi faire de l’écologie fondamentale, et de l’évolution.

Finalement, j’aimerai assez qu’on arrive à accepter une sorte de NOMA interdisciplinaire : que les médecins utilisent les avancées de la recherche, s’en tiennent informés, y collaborent est totalement louable (bénéfique, normal, etc). Mais que des domaines entier se polarisent vers leur côté médical, j’ai plus de mal à l’accepter…

Je ne préconise pas pour autant qu’on expulse manu militari les médecins, mais qu’on sache garder les proportions. La recherche en biologie a d’après moi d’autres vocations que de servir la médecine.

Note: C’est la folie en ce moment… Pas de gros billets à prévoir avant une semaine, à moins d’une accalmie imprévue… On peut toujours rêver…


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