Magazine Pacifique

Pas à n’importe quel prix.

Publié le 28 mars 2012 par Kevai @GMlePRESQUILIEN

Pas à n’importe quel prix.

Je n’aurai jamais cru qu’apporter mon soutien à Nicolas Sarkozy puisse mettre fin un jour, à une amitié que je croyais forte et réciproque, longue de quatre années. Mais je tiens à dire immédiatement que le président-candidat ne porte aucune responsabilité dans cette affaire.

Athanas Poe Hikutini, mon cousin marquisien par alliance, bien connu dans les coulisses du monde politique local, est venu me voir le 10 février dernier pour me faire part d’une idée. Créer un comité de soutien à Sarkozy en Polynésie française. Idée à laquelle j’ai immédiatement adhérée. Je lui ai proposé de créer une page Facebook et un compte Twitter. Dans la foulée, nous avons envoyé un mail conjointement à Dominique Perben que nous avions rencontré quatre jours plus tôt, et à Michel Sandoz, le président du comité de soutien 2012 à Nicolas Sarkozy, pour leur faire part de la création virtuelle, dans un premier temps, d’un comité de soutien au fenua. A noter, que seul Michel nous a répondu de façon très amicale, en soutenant notre projet commun.

Depuis quelques temps j’avais noté des signes auxquels j’aurai dû prêter attention, mais en amitié, la possibilité d’une trahison est toujours si difficile à admettre . Il faut savoir que mon cousin a été le garde du corps rapproché, le chauffeur, l’homme de l’ombre voire le confident ponctuel de Gaston Flosse, auquel il porte un respect immense et duquel il a si bien appris la politique… et ses dégâts collatéraux ! Mais je n’ai jamais porté un jugement sur ses actions passées, je ne retenais que son intelligence et sa vision politique malgré son très court passage à l’école. De toute façon je suis un homme qui fait confiance, malgré mes trop nombreux printemps…

Le 10 février, j’aurais dû réaliser qu’il venait se servir, comme à l’accoutumée de mes compétences acquises au fil des années, comme le font souvent les polynésiens, et que je partage à tort trop souvent malgré les avertissements répétés de mon épouse. Ici, si nous faisons de gros efforts pour nous adapter, nous les popa’a, enfin du moins certains, à la façon de penser des polynésiens et pour nous intégrer, nous restons à leurs yeux que des immigrés farani en instance de retour.

Les polynésiens ne font aucun effort pour nous intégrer même si en apparence ils nous le font croire !

Donc une fois le comité créé et bien mis en route, je suis devenu gênant par ma façon de m’exprimer sans détour dans les réunions, et naturellement sur mon blog malgré les trop nombreux coups de frein que j’ai dû donner à mes billets ! Comme je l’ai écrit dans l’article « le dessous des cartes », ce comité n’a jamais été qu’un prétexte pour essayer de remettre les autonomistes ensemble, de rapprocher tous ces enfants politiques de Gaston Flosse, en utilisant habilement un soutien à Sarkozy. Mais le mensonge est la première arme d’un vrai politicien.

La raison politique s’accorde mal avec l’amitié. La manière d’agir est subtile. On ne dit pas aux personnes que l’on veut voir disparaître de son but politique qu’il faudrait qu’elles s’en aillent. Non, on les amène à réaliser par elles-mêmes, qu’elles n’ont plus rien à faire sur ce chemin pris, et d’elles-mêmes elles s’en vont… C’est ce qui s’est passé avec moi.

Pourquoi ? Parce que je ne suis qu’un simple observateur amateur de la vie politique locale. D’ailleurs ma seule participation à cette vie politique n’a duré qu’un an, chez Sandras. A l’époque, son parti n’était qu’un club de fan dont les réunions de bureau s’apparentaient à un salon de thé et où l’on se confondait d’admiration pour le président de Ia Hau Noa ! Mon ennui devant cette inaction politique a causé mon départ de cette formation.

Je me suis donc retiré de ce comité de soutien Polynésie 2012, ne pouvant cautionner cette façon de se comporter en tant que président, titre pompeux et si éphémère. Avec cette amitié brisée par l’égoïsme politique, mon envie de continuer d’écrire sur le microcosme de la Polynésie française s’étiole un peu plus de jour en jour, malgré mes attaches profondes avec ce fenua et mon amour de l’écriture, mais pas à n’importe quel prix.

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