Magazine Afrique

Une Toubab au marché

Publié le 04 juillet 2012 par Dioufaleyna

Une Toubab au marché

Dakar regorge de marchés où l’on peut trouver absolument de tout  il y en a de très connus comme celui de Sandaga, des « spécial Toubabs » (à cause de leurs prix élevés) celui de Kermel  , le marché aux légumes  de Tilène, des hebdomadaires comme le marché du jeudi de Ouakam et encore pleins d’autres que je ne vais pas te citer car d’un çà deviendrais vite ennuyeux, et de  deux je suis pas le Guide Michelin des marchés de Dakar (en vérité ceux que je connais je te les ai cités !)

Faire le marché en France, c’est comment ?

Dans mon petit marché du Jeudi  d’Hayange  tout (ou presque) est étiqueté, aucun marchandage en vue, le t-shirt à 10€ tu le prends ou tu vas voir ailleurs, même pas la peine d’essayer de négocier un quelconque rabais ! Un peu triste comme marché d’ailleurs, pas de poissonnière qui crie, le marché est calme les gens avancent et se bousculent en faisant la gueule, alors tu fais un petit tour tu achètes ton poulet chez le turc du bout du marché, qui fait semblant de te draguer de la même façon à chaque fois (et recommence avec la vielle dame de 80 ans et 120 kg qui attendait dans la fille juste derrière toi !), et tu t’en vas.

Faire le marché au Sénégal c’est comment ?

En fait  mon expérience du marché se résume à pas grand-chose, m’étant mis en tête qu’on allait m’arnaquer forcément, je ne m’y suis aventurée que peu de fois malgré l’insistance de mon mari qui a l’air de penser que l’intégration passe par le marché, obligatoirement.
Pourtant ce n’est pas l’envie qui me manque de partir chiner tout un tas de choses au marché de Sandaga, j’aimerais bien me faire un stock de Bine-bine,  des petits pagnes, et trouver « mon » Tchouraye , celui qui me correspond et qui ensorcèlerait mon mari tout en parfumant la maison !!

Je suis allée au marché de Ouakam un jeudi, avec petit surimi au dos et enceinte jusqu’au cou, à peine rentrée dans les dédales des étals (çà rime !), j’entends un  vendeur qui dès qu’il m’aperçoit  se met à crier « Toubab, toubab, toubab, toubab », j’en ai vite fait le tour et demi tour surtout pour rentrer chez moi !
Sur le chemin du retour je me suis demandée : voulait-il avertir tout le marché qu’un portefeuille sur pattes  était arrivé, qu’il y avait moyen de gratter quelques francs CFA ?
L’histoire contée à mon mari  qui me gratifia d’un « mais non tu te fais des films ! » et n’ayant toujours pas obtenu de réponse au pourquoi du comment ce vendeur avait réussi en un mot à me mettre mal à l’aise pour les 6 prochains mois je n’y suis plus retourné !

Je suis allée au marché Tilène avec ma belle-mère, pour acheter fruits et légumes,à peine rentrée dans l’enceinte du marché , tout un tas d’odeur (parfois nauséabondes car il faut dire que le mélange yet /guedj/nana n’est pas très heureux) vous attaquent, le marché est vivant , çà parle çà crie, il y a de beaux étals de légumes, on marchande , enfin ma belle mère marchande.
On s’arrête chez une première marchande de légumes où elle a ses habitudes, un porteur nous suit (nous harcèle même) pour porter nos courses pour quelques centaines de francs CFA , ma belle-mère interpelle la vendeuse : « çà va Aicha ? »,on prend quelques kilos de légumes, puis on s’arrête un peu plus loin « çà va Aïcha ?, encore un peu plus loin « çà va Aicha », ma belle-mère me voyant froncer les sourcils, m’explique qu’elle ne sait pas comment elles s’appellent alors elle les appelle tout Aicha !
Tout à coup ma belle-mère crie, je sens un truc passer sur mes pieds, je crie aussi (par solidarité bien entendu, je n’ai pas flippé du tout !!) je regarde le sol et je vois un petit chat tout mignon, ouf je ne sais pas quelle aurait été ma réaction si un rat avait croisé mon chemin.
Ainsi se termina mon expérience Tilène.

Je suis allée au marché couvert en bas de chez moi et là j’ai fait ma crâneuse avec mes quelques mots de wolof  en poche :
Kilo pombiterre niatala ?
 dafa cher deh !!
Jox ma niari kilos pombiterre ak ben kilo soble etc .etc.

Voilà ma petite expérience « marchéesque », maintenant que ma paranoia d’être victime d’une « arnaquite » aigue est passée (j’ai compris que blanc , noir , sénégalais, c’est le même combat il faut tout négocier ici), je vais pouvoir aller découvrir les marchés  et faire plein de bonnes affaires  car je me suis bien exercée avec les taximans et je suis devenue une pro du wakhale (marchandage)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Dioufaleyna 4244 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine