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Punks à chien!

Publié le 03 juillet 2012 par Chacalito

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Ou quand des êtres humains deviennent de la « pollution visuelle »...

Jeudi dernier, place du Colombier à Rennes, des policiers accompagnés par la fourrière ont embarqué une dizaine de chiens appartenant à des « punks » (dixit Ouest-France. En réalité, ces "marginaux" ne sont pour la plupart pas des punks) habitués des lieux. Une opération commanditée par la mairie de Rennes suite à des plaintes de riverains. Celle-ci entendait faire respecter un arrêté municipal qui interdit les regroupements de chiens.

Passée l'émotion de l'action policière, on est en droit de se poser des questions sur l'état de notre société qui, pour faire plaisir à une certaine bourgeoisie, n'hésite pas à retirer à leurs propriétaires des animaux qui étaient pourtant attachés et non dangereux sous prétexte qu'ils gênent. Plus pervers encore, l'ultimatum d'une semaine fixé par la mairie pour récupérer les chiens (moyennant une amende de 89€) sous peine de piquer les bêtes. Un racket légal ! Si j'ai bien suivi, les dits "punks" ont récupéré leur chien grâce à l'argent qu'ils ont collecté. 

« Le but est de les décourager de rester à Rennes » aurait dit un officier au Ouest-France. La prochaine étape sera-t-elle de déplacer les SDF ? Cacher la misère ne la réduit pas. Il n'appartient pas à la mairie de Rennes de normaliser les modes de vie. Tant que les dits « punks » ne mettent pas la vie d'autrui en danger, ils ont toute légitimité à rester dans la rue même s'ils dérangent la bonne conscience de certains.

A défaut d'argumentaire, on me dira sans aucun doute que "j'exagère", mais j'y vois quand même le signe d'une société malade. La philosophie qui consiste à virer tout ce qui n'est pas "propre", "beau", bref conforme à l'image que la municipalité veut donner de la ville me dégoûte. Ainsi, à Lorient, on cache la misère sociale et le chômage à grands coups de millions dans le nautisme. Du pain et des jeux! On a guère avancé depuis la Rome Antique.

Les exemples sont légions. On enterre les fils qui nous rappellent que ce que nous produisons à des conséquences visuels, on cache nos morts qui nous rappellent que nous sommes mortels... soyons heureux, soyons aveugles! Ce n'est pas la politique que je défends. Je ne fais pas de politique pour dresser des constats, mais pour résoudre des problèmes.


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