La photo officielle du président Sarkozy

Voici donc la photographie qui trônera désormais pendant cinq ans (peut-être plus, qui sait...) dans les mairies et les bâtiments officiels. Après J. Chirac qui s'était fait photographier dans les jardins de l'Elysée, N. Sarkozy a voulu renouer avec un cadre désormais classique, puisque les présidents De Gaulle, Pompidou et Mitterrand avaient eux aussi posé dans la bibliothèque de l'Elysée (cliquez ici pour revoir ces différents portraits).

Je suis loin d'être un spécialiste de l'analyse des images, mais j'avoue que je ne suis guère séduit par cette photographie, comme je ne l'avais d'ailleurs pas été non plus par l'affiche de campagne de N. Sarkozy, réalisée par le même photographe, Philippe Warrin.

S'il y a une chose qui me paraît vraiment réussie dans ce portrait, ce sont les jeux d'ombres et de lumières, qui donnent une belle impression de relief. En revanche, je relève un certain nombre de défauts :

• Le choix de faire poser le président le buste à moitié de profil, mais la tête de face donne une posture qui paraît beaucoup plus artificielle que naturelle.
• Le président, qui devrait être l'élément le plus important de la photographie, est complètement absorbé par le cadre et paraît ridiculement petit : la partie haute de la photographie, qui met la bibliothèque en valeur, réduit en effet l'espace dévolu à N. Sarkozy dans le portrait, et les deux drapeaux, en occupant l'ensemble du champ dans le sens de la verticale, accentuent par contraste cette impression de petitesse.
• Enfin, le livre posé de face à l'arrière plan au niveau de la tête du président est du plus mauvais effet. J'imagine que le photographe a voulu mettre la petite touche d'originalité sensée à la fois briser et mettre en valeur la belle ordonnance des rangées de livres sur les étagères. Un livre qui traîne, mal rangé, ce ne peut être que le signe d'une bibliothèque dont on se sert ! Après tout, De Gaulle avait posé debout, la main reposant sur deux livres, et Mitterrand assis, un livre ouvert entre les mains (les Essais de Montaigne, comme signe de sa grande humanité...). Le problème, c'est que là, le livre est si bien posé au milieu de la photographie, qu'on se doute bien que le hasard n'y est pour rien et l'effet de rupture est plutôt raté. Et surtout, La dorure centrale de la couverture fait une symétrie parfaite avec l'oreille gauche de Sarkozy, ce qui n'est pas du meilleur goût !

Après les miennes, vos remarques et commentaires sur ce portrait, quelles soient positives ou négatives, sont les bienvenues. Mais attention, pour ceux qui auraient tendance à pratiquer l'amalgame, il ne s'agit pas de juger les qualités et les défauts du président, mais de sa photographie !

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