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Gilles de Robien veut introduire des leçons de vocabulaire à l'école

Publié le 29 mai 2007 par Jeune Prof De Droite

Je tiens à saluer avec la plus grande satisfaction la décision de Gilles de Robien d'introduire, suivant la recommandation du linguiste Alain Bentolila, des leçons de mots à l'école primaire, à raison de deux séances de trente minutes par semaine.

Tout le monde sait très bien que les enfants sont loin d'être tous égaux devant la langue, car les connaissances du petit enfant en ce domaine dépendent avant tout de son milieu familial. Par les leçons de mots, l'école pourra réduire ces disparités et éviter que trop d'enfants n'hypothèquent gravement leur avenir par une mauvaise maîtrise de la langue.

La langue est d'abord un outil d'intégration, et en ce sens, les leçons de mots ne peuvent être considérées que comme un atout pour tous les enfants dont les parents issus de l'immigration ne parlent pas toujours bien le français, ou pour tous les enfants qui n'ont pas la chance de venir de familles où les livres font partie intégrante du quotidien.

La maîtrise de la langue, ensuite, c'est l'instrument de la liberté. Plus l'étendue de notre vocabulaire est grande, plus notre regard sur le monde sera riche et nuancé. Comprendre autrui, raisonner, exprimer ses émotions, développer une libre pensée sont choses impossibles lorsqu'on ne possède pas suffisamment de vocabulaire et qu'on ne connaît pas suffisamment sa langue. Alors non seulement l'homme exprime ses émotions par la violence, mais il peut être la victime de toutes les manipulations. La langue ne fait certes pas tout, mais elle ouvre bien des portes qui se ferment définitivement sur ceux qui ne la maîtrise pas.

Ainsi la décision du ministre de l'Education Nationale est non seulement une décision de justice sociale, qui sur le long terme ne pourra que porter ses fruits, mais elle a aussi le mérite de réconcilier un peu plus l'école avec l'exigence du meilleur - que l'on est en droit de souhaiter pour chacun des élèves de France - et fait le pari de l'intelligence. Il faut pousser chaque élève autant que possible vers le haut, et après la réforme des mathématiques et de la grammaire, je suis vraiment heureux de voir que l'école prend la bonne direction.

Vous pouvez écouter sur Europe 1 une interview d'Alain bentolila : "Laisser, a-t-il affirmé avec raison, les enfants enrichir leur vocabulaire au hasard de la lecture, ce ne serait utile qu'à ceux qui ont déjà un bon niveau de langage." Un apprentissage systématique de la langue s'impose, n'en déplaise aux grincheux de la pédagogie moderne qui trouveront que la méthode n'est pas suffisamment ludique.

Même s'il n'est pas en soi à proscrire, il ne faut pas faire du ludisme l'alpha et l'oméga de la pédagogie. Apprendre n'est jamais purement un jeu et nécessite toujours des efforts. Il ne sert à rien de le cacher aux enfants. Ce n'est pas leur rendre service de leur faire croire que dans la vie tout est amusant. A trop haute dose, le jeu est une aliénation, tandis que le travail est libérateur et porte en lui-même sa propre récompense.


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