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10 juillet / Martini à cette heure-là, ça va pas.

Par Blackout @blackoutedition
10 juillet La loose - Martini à cette heure-là, ça va pas. C'est mercredi, c'est ravioli. C'est aussi télévisi. Epuisé par les gosses et par cette nouvelle aventure, je suis échoué comme une méduse sur mon canapé pleine peau de buffle, on a ses petits luxes, et devant Roland Garros. L'écran ocre marque pour moi une période de coup de mou. Est-ce le temps variable ? Est-ce l'effet hypnotique de la petite balle jaune qui va et qui vient, inlassablement ? Et qui me rappelle que je suis nul en sports. J'ai déjoué au tennis jusqu'à m'en tordre les reins, mais mes jambes n'y étaient pas, du mal à faire courir mon ventre sur le terrain, toujours une longueur de retard sur la balle. Mauvais technicien, mauvais perdant aussi, j'en ai cassé des raquettes à la grande surprise de mes adversaires mortels ce jour-là. Je n'ai que très rarement gagné de match et encore, c'était contre des filles. Mais la pire humiliation, c'était lorsque, exceptionnellement mon couillon de fils daignait se mesurer à moi. Se mesurer, c'est un bien grand mot, il me mettait une correction inversée, d'habitude c'est le rôle du père, et régulièrement à la fin du match lorsque l'on se serrait la main pour faire comme à la télé, j'avais l'envie mais pas la force de la lui broyer. Match de qualification peu intéressant entre deux joueuses qui semblent blasées, quoique pétées de thunes, je ne suis même pas excité par l'idée d'entrevoir au cours d'un lift audacieux un carré de culotte blanche s'évader de la mini jupe. Pourtant d'ordinaire, que n'aurais-je pas donné, vicieux que je suis, pour un tel spectacle. Je me souviens d'un jour de printemps torride, avoir tenu l'échelle de ma cousine qui voulait ramasser des cerises, chez un lointain grand-père. Je tentais de détourner le regard mais je ne pouvais pas, cette culotte petit bateau en haut de ses jambes blanche… elle avait treize ans, moi douze, ce fut ma plus grosse érection. Le soir venu, j'avais un mal terrible au ventre, j'expliquai à cette quelconque grand-mère que c'était une indigestion de cerises, elle me crut sans peine, quand à la cousine aujourd'hui employée aux impôts et totalement imbitable, elle rougit : je crois qu'elle comprit alors l'origine du mal de ventre. Un martini blanc sur la table en verre, résume le tout : martini à cette heure-là, ça va pas. Angèle est à la répète, cela ne m'inquiète pas plus que d'habitude, et je me coupe une nouvelle tranche de citron, glaçon et nouveau martini. Et je coupe le son, tant les cris orgasmiques des deux médiocres joueuses m'agacent : ce n'est pas mon jour. A suivre... demain !

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