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Lorànt Deutsch se rebiffe

Par Pmalgachie @pmalgachie

Lorànt Deutsch se rebiffe, et l'on reparle du MétronomeUn mauvais procès, comme il l'affirme ce matin dans Le Parisien? Lorànt Deutsch semble en avoir un peu marre des attaques qui se multiplient, ces derniers temps, contre son best-seller Métronome: L'histoire de France au rythme du métro parisien, réédité en édition illustrée et devenu documentaire de télévision (en quatre épisodes, s'il vous plaît). Quand les reproches venaient d'historiens, ce n'était pas très grave, la discussion ne franchissait pas les limites de cercles somme toute assez fermés. Maintenant que la politique s'en mêle (le groupe du PCF-Parti de gauche du conseil de Paris souhaite que la Mairie cesse de faire la promotion de l'ouvrage), les articles sont plus nombreux et alimentent une presse populaire, comme le prouve la page du Parisien. Celle que, peut-être, lisent les lecteurs de Lorànt Deutsch?Je ne vais pas refaire à l'auteur le procès, bon ou mauvais, dans lequel il se sent mis en accusation. Son livre est, pour le dire vite, un bon ouvrage de vulgarisation, comme ceux de Max Gallo le sont dans leur genre. Il est basé sur une bonne idée, qui consiste à arpenter la capitale à partir des stations de métro. Tous les Parisiens connaissent - même si tous, comme on l'a constaté lors de la campagne présidentielle, ne s'accordent pas sur le prix du ticket. Les points de repère évidents permettent de focaliser l'attention et de la porter vers le passé avec d'autant plus de facilité que le style est vif. Lorànt Deutsch regrette seulement, dans Le Parisien, de ne pas avoir cité ses sources - elles devaient être nombreuses, puisque, il le reconnaît, il a surtout effectué un travail de compilation.Ceci dit, qu'on sache ou non que l'auteur est plutôt royaliste (d'après lui, c'est à cause de cela que les flèches sont lancées), il est difficile de ne pas remarquer l'insistance avec laquelle il s'attarde sur les grandes figures éternelles de la France, de ne pas rapprocher sa galerie de portraits d'une imagerie d’Épinal. Et il est permis de regretter que les leçons de l'école des Annales soient ainsi balayées au profit d'un roman national parfois à la limite de la vraisemblance.Il m'énerve quand il écrit: « Je sais, le XXe siècle n’a pas été tendre pour Paris : tour Montparnasse, Forum des Halles, voies sur berges, Front-de-Seine, Centre Pompidou, Opéra-Bastille, bibliothèque François-Mitterrand… Les verrues infligées à la capitale sont nombreuses et impressionnantes. La Grande Arche vient en 1989 mettre un point d’orgue au mauvais goût en imposant cette forme dans la perspective de l’Arc de triomphe » Même si je ne lui donne pas non plus complètement tort. Mais je me demande s'il n'aurait pas aimé vivre dans une ville faite de ruines. Glorieuses, certes, les ruines...Malgré tout, il a probablement incité bon nombre de ses lecteurs à s'intéresser de nouveau (ou pour la première fois?) à leur passé. Et cela doit lui valoir plus de remerciements que de reproches.P.-S. Je parie que le(s) livre(s) et le DVD vont se retrouver à nouveau dans les meilleures ventes. C'est toujours bon, la polémique...


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