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Cluster, ce ne sont pas que des céréales

Par Spicynico

Je l'ai dit ici. Je vais faire une note sur le cluster.

J'avais donc décrit le Cluster, en musique (parce qu'il semblerait que ça existe aussi en d'autres domaines incompréhensibles), comme* une manière de jouer d'un instrument, essentiellement à clavier, en appuyant simultanément sur plein de touches (dont l'écart est indiqué par la partition), avec le plat de la main. Nous pouvons différencier cluster statique (la main enfonçant les touches sans autre mouvement) et cluster dynamique (la main, enfonçant les touches à un endroit, va parcourir une certaine étendue musicale avant de s'immobiliser).
Technique très contemporaine s'il en est, qui peut parfois, selon les volontés du compositeur, s'élargir à l'avant bras, l'avant bras plus la main, voire les deux avant-bras et les deux mains, produitsant un effet de saturation musicale proprement impressionnant.

Tout explication théorique étant bien plus compréhensible à l'aide d'exemple, en voilà, un cluster ! Attention, c'est vraiment très impressionnant. J'ai en effet choisi de vous faire écouter la fin de Gmeeoorh, que Yannis Xenakis (1922-2001) composa entre 1972 et 1974. L'oeuvre explore toutes les possibilités musicales de l'orgue, à tel point que l'on a parfois tendance à se trouver face à un objet musical non identifié, entre musique expérimentale et électro-acoustique ; à la fin une masse puissante donant l'impression que l'instrument va exploser de tous côtés.



Xenakis, Gmeeoorh, enregistré à Notre-Dame de Paris par Françoise Rieunier en 1980.

* J'adore m'autociter moi-même ! C'est grave la claaaaasse ! (et comme personne ne me cite jamais...)


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LES COMMENTAIRES (3)

Par Jean-Thierry Boisseau
posté le 08 septembre à 19:37
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Tiens, mais au fait, blague dans le coin, comment possédez-vous un enregistrement de Gmeoorh à Notre Dame ? A part si ce sont les Rieunier qui vous en ont fait une copie, car c'est moi qui avait fait l'enregistrement...(en une fois, pas de montage ! elle assurait, Françoise !) et qu'on en refilait qu'une seule copie... Revox/Copie Parallèle sur K7... Toute une époque.

Par Jean-Thierry Boisseau
posté le 08 septembre à 19:11
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Désolé pour le bis... et puis je viens de m'apercevoir que j'ai écrit Ballet brosse au lieu de balai-brosse... C'est marrant parce que je sais pourquoi, j'étais en écrivant en train d'écouter sur France Mu l'émission d'Anne-Charlote Raymond sur les Ballets russes... Le cerveau est bizarre...

Par Jean-Thierry Boisseau
posté le 08 septembre à 17:54
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Oui et quel cluster ! Il fallait des planches à la dimension des claviers et du pédalier pour le réaliser. D'ailleurs, Françoise Rieunier comme Xavier Darrasse qui avait créé l'oeuvre au festival de Bonn ne se déplacait pas sans les matos, un pour orgue à 61 notes, un autre pour les autres... Pour l'anecdote, c'est même à cette occasion que le jour de cette création à Bonn lors d'un mémorable festival consacré à Xénakis, que je croisai avec Maurice Fleuret Xavier sortant de chez Kaufhauf avec deux ballets brosses sous le bras. Je lui demande ce qu'il compte faire avec ça. " Je joue Gmeoorh ce soir et j'ai oublié les planches à Paris et ces deux brosses sont juste à la taille des claviers de l'orgue de la cathédrale" me répond-il.
Quand à l'enregistrement de Françoise Rieunier à Notre Dame, j'y étais et Xenakis profita de la répétition pour encore modifier l'oeuvre... C'est un truc génial, Gmeoorh... C'est unique. Il ne recomposa jamais pour cet instrument. Je voudrais bien savoir si l'éditeur fournit les planches avec la partition...

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