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Rendez-vous à Peyragudes

Publié le 17 juillet 2012 par Jeanpaulbrouchon

PROFILFaudra-t-il une défaillance de Bradley Wiggins, voire un incident de course, pour que ce Tour 2012 rebondisse enfin ?
L’envisager n’est pas le souhaiter, car le leader a prouvé jusqu’à présent qu’il est bien l’homme de la situation. Mais force est de reconnaître que depuis Liège les coups d’éclat concernant la conquête du  maillot jaune ont été rares : démonstration des Sky et de Froome à la Planche des Belles-Filles, affirmation de Wiggins contre la montre, attaques de Nibali et Van den Broeck vers La Toussuire où Evans a connu un méchant coup de mou ! A part cela, rien ou presque : des chutes, des crevaisons à cause de clous sur la chaussée, la regrettable affaire Di Gregorio et des événements en marge du classement général (maillot vert, maillot à pois, dossard du plus combatif !) qui ont mis en évidence les qualités d’attaquants de Thomas Voeckler et Pierrick Fedrigo, mais aussi celles de Thibaut Pinot (22 ans) et Pierre Rolland (25). Une belle réussite pour le cyclisme français qui se reconstruit progressivement avec une nouvelle génération à laquelle appartiennent encore les prometteurs Tony Gallopin (24 ans), Arthur Vichot (23), Nacer Bouhanni (21 ans), le nouveau champion de France, Arnaud Démare (20), Adrien Petit (21) et quelques autres. Mais pour gagner le Tour…

Et maintenant que nous réservent les Pyrénées ? Deux grandes étapes de montagne nous y attendent, vers Bagnères-de-Luchon au lendemain du deuxième jour de repos (avec Aubisque, Tourmalet, Aspin, Peyresourde), puis vers la station de Peyragudes (final inédit) avec au programme le col de Menté (1379 m), le Port de Balès (1755 m), Peyresourde (1603 m) et une difficile montée finale (1605 m), dit-on. De quoi tout remettre en question, si d’aventure la grosse chaleur est de retour. Mais qui en a actuellement les moyens ? Si Evans semble exclu du jeu pour la première place en raison de ses carences actuelles, rien ne l’empêche de passer à l’attaque. Une attitude qui pourrait donner des idées à Nibali et à Van den Broeck, les deux seuls apparemment à même de mettre la pression sur Wiggins et les siens et à redessiner la hiérarchie. Car cela fait tout de même deux semaines que les Sky roulent en tête et il faudra bien qu’à un moment donné l’un ou l’autre paie la note de cette débauche d’énergie. A moins que ce soit encore l’opposition, fatiguée et diminuée (Hesjedal et Gesink ont quitté le Tour, Fränk Schleck se traîne), qui voit ses velléités offensives étouffées dans l’œuf !
L’ascension vers La Toussuire a montré toutefois que Wiggins n’est pas à l’abri d’un jour « sans » et que Froome a les qualités pour  creuser des écarts en montagne. Mais pour l’heure, le Kenyan blanc est commis au rôle d’équipier de luxe, comme le furent LeMond pour Hinault en 1985, Indurain pour Delgado en 1988 et Ullrich pour Riis en 1996. Un rôle auquel il semble s’accommoder, selon la parole donnée au départ, malgré la frustration et le sacrifice personnel que cela représente.
Soumis à quelques accélérations bien appuyées, Wiggins connaîtrait-il un fléchissement important que Froome serait là pour assumer. En revanche, si le maillot jaune est en passe de gagner son pari, on ne voit pas Froome attaquer pour son propre compte et provoquer un crime de lèse-majesté. Ce serait prendre nos désirs pour des réalités et trop beau pour le spectacle !
Rendez-vous à Peyragudes.

Bertrand Duboux


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