Magazine Poésie

La vallée des rouets

Par Arielle

dernier emouleur

   Travailler allongé, à plat ventre au dessus d’une meule

   Etre éclaboussé en permanence par l’eau qui irrigue

   Rester immobile douze heures par jour avec pour seul

   Chauffage la chaleur de chiens dressés, bien utiles !

   Parfois la meule éclate sous l’émouleur, part en vrille

   Monte au plafond puis finit sa course en prenant une vie

   Ce sont les risques du métier, on le sait mais on aiguise

   On façonne, on donne du tranchant à la lame et on sourit

   Demain, ils seront solidaires pour aider à réparer, rénover

   Et descendre les nouvelles meules tant lourdes que fragiles

   Le long de ravins, jusqu’à la rivière, au fin fond de la vallée

   Ils seront payées en litrons de vin et boiront jusqu’à la nuit

   Les femmes et les enfants resteront au polissage, bien sages

   Car sur les rouets, on travaille en famille. C’est l’unique héritage

   De la poussière d’émeri plein les poumons, de la silicose en bagage

   Mais on est fiers de sa caste fermée dans cette nature sauvage.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Arielle 5596 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines