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Cannibales de Ronan Chéneau jusqu'au 05 avril 2008

Par Eparsa

Pour Cannibales, il y avait d'abord l’idée d’une scénographie, ce grand loft blanc qu’habite un couple de jeunes gens amoureux, ordinaires, plutôt gâtés par la vie. Le spectacle commence par leur suicide par le feu et nous fait refaire le chemin qui les mène à cet acte définitif, constat d’impuissance face à la société marchande.
Scènes et performances des comédiens / danseurs et des acrobates composent ce paysage où les hommes sont sous la surveillance constante des caméras. L’énergie farouche, la fougue avec laquelle ces jeunes artistes fracassent les mots, bousculent l’espace, alliées à l’inventivité de la mise en scène démontrent avec éclat que leur génération est tout, sauf résignée.
Aux spectateurs de ce théâtre en fragments de combler les vides, bouleversés qu’ils sont par cet aveu de faiblesse face au monde.

Tout se construit à partir d’une scène initiale, celle d’un couple qui rentre chez lui, s’embrasse, se déshabille, s’enlace, s’arrose d’essence, se fout le feu.
Un spectacle comme l’enquête de ce qui a pu les pousser là. La nécrologie d’un couple prétexte à un bilan subjectif politique et intime des trente dernières années.
Après Fées et sa salle de bain verte, Res/Persona et son salon bleu, Cannibales plonge le spectateur dans la chambre du couple à l’intérieur d’un appartement design et impersonnel, encadré de murs de vidéos et de lumières. Froid, transparent. Appartement témoin type Ikéa ou Habitat.
Cette création associe acrobates et comédiens (sept personnes au total) autour d’un texte de Ronan Chéneau. Il s’agit de provoquer la rencontre de différentes disciplines : théâtre, vidéo, cirque... Le travail d’écriture s’est fait sur le plateau en lien direct avec la mise en scène et les comédiens, et a approfondi des thématiques chères à l’équipe de création : la place de l’individu au monde, la quête de son identité sociale et intime, le portrait d’une génération, d’une époque.
Ces thématiques sont abordées en parallèle d’une histoire d’amour évoquée selon le principe de fragmentation du texte, des scènes, des performances : Un montage aux ruptures de rythmes et de situations afin de créer, par accumulation, une histoire sans narration.
Les résidences de recherches nécessaires à la création se sont déroulées au Centre Régional des Arts du cirque de Cherbourg, La Brèche, à la scène nationale de Petit Quevilly / Mont St Aignan, puis à l’Hippodrome, Scène Nationale de Douai, coproducteurs du spectacle.
Texte de Ronan Chéneau, mise en scène et scénographie David Bobee ; plus d'informations sur le site du Théâtre de la Cité Internationale.



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