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Cartographie Digitale : État des lieux et enjeux

Publié le 18 juillet 2012 par Heilios

Les évolutions constatées ces dernières années en matière de cartographie digitale sont impressionnantes. Ces différentes évolutions ont un impact considérable sur les questions de mobilité, permettant d’alimenter, de visualiser ou encore de prévoir ses déplacements au quotidien. Couplées à la géolocalisation et aux appareils mobiles, elles contribuent à créer des outils de mobilité très puissants… État des lieux, enjeux… un portrait le plus exhaustif possible

Cartographie Digitale : État des lieux et enjeux

Cartographie Digitale : État des lieux et enjeux

Une niche devenue un véritable marché

Depuis le début des années 2000, la cartographie digitale est devenue un marché immense ou les acteurs les plus importants du numérique sont bien implantés. La firme Google est présente dans le monde de la cartographie en Europe depuis 2006 à travers son outil Maps (ainsi que Earth). Microsoft est également présent dans ce business. Bing Maps est un service web de cartographie faisant partie du moteur de recherche Bing. Apple, le géant de Cupertino n’est pas en reste et proposera son propre système de cartographie dans le prochain iOS. Un autre géant de la cartographie digitale mais européen cette fois ci : Mappy, filiale du groupe PagesJaunes. Enfin, OpenStreetMap quant à lui est un projet qui a pour but de constituer une base de données cartographiques libre du monde en utilisant le système GPS et d’autres données libres. De nombreuses autres sociétés proposent des outils de cartographie digitale mais les principales et les plus utilisées sont décrites ici. Par ailleurs, celles-ci proposent pour la plupart tant des solutions de cartographies que de calculs d’itinéraires ou encore de navigation. Enfin, il est à noter qu’en France, un acteur majeur du numérique, à savoir Orange s’intéresse au sujet et propose déjà des produits adaptés.

Aujourd’hui : proposer une multitude de solutions

Tachant de suivre au mieux les évolutions sociétales (notamment parce que celles-ci augurent des futurs éventuels marchés), les spécialistes de la carto s’intéressent bien évidemment à la multimodalité en intégrant à leurs outils automobiles, TC et modes doux. La mise à disposition de données cartographiques en temps réel est aussi un enjeu important. Il s’agit en effet de pouvoir proposer visuellement ainsi que dans les calculateurs d’itinéraires la possibilité de suivre de façon dynamique l’avancement de l’ensemble “des mobilités”. Les démarches d’open data lancées dans de nombreux territoires sont un réel facilitateur. Sur le web, se développe aussi de plus en plus un mode d’accès direct aux données à travers une interface de programmation : cela s’appelle les API. Ce type de fonctionnement va crescendo ces dernières années et est particulièrement bien adapté aux domaines de la cartographie et de la mobilité.  Le collaboratif touche également au monde de la cartographie digitale, et ce à plusieurs titres. Open Street Maps fait du collaboratif le fondement même de son modèle. Google de son coté intègre l’outil “Map Maker” pour que chaque utilisateur puisse à son tour devenir contributeur. Dans un tout autre registre, Waze (lancée en 2006) est une application mobile de navigation gratuite qui permet aux conducteurs de construire et d’utiliser des cartes. Par ailleurs, Check my Metro lancait il y a déja quelques mois un concours pour créer une carte du métro Parisien “Libre de Droits”… Enfin, afin répondre aux enjeux de déplacements à l’intérieur des bâtiments, se développent des systèmes de cartographie “indoor”. Ce marché est en plein essor, et les géants cités précédemment s’y intéressent, à l’exemple de Google et son application “Maps Indoors”.

Carte du métro parisien libre de droit / Check my Metro

Carte du métro parisien libre de droit / Check my Metro

L’avenir : connaître et prévoir la mobilité

Si le présent s’attache en majorité à mettre à disposition des solutions (et de la donnée) aux usagers et à favoriser le partage, l’avenir tournera autour de deux enjeux fondamentaux : récolter la donnée et/pour prévoir. Quelques exemples contemporains expriment déjà très bien ces enjeux. De plus en plus de téléphones embarquent des GPS et permettent aux usagers de se géolocaliser. De plus en plus d’applications (notamment les réseaux sociaux) misent sur l’activation des fonctions de géolocalisation. Ainsi, des applications qui ne sont à la base pas tournées “mobilité” peuvent ainsi devenir une solide base de données. Comuto, l’éditeur de BlaBlaCar a montré l’été dernier par l’exemple qu’en cartographiant de manière dynamique l’ensemble des réservations passées sur son site, il était possible de visualiser la réalité des déplacements automobiles réalisés (selon l’heure de la journée, sont visibles les charges de trafic des principaux axes routiers). Une autre façon de prévoir le trafic automobile est mise en place par TomTom, basé sur la concentration des téléphones portables des automobilistes : ils sont géo-localisés par des satellites, qui mesurent leurs concentrations, ce qui permet de déduire l’existence de bouchons, lorsque beaucoup de portables sont détectés dans une même zone. Enfin, le géant Google n’est pas en reste concernant ces applications prédictives. Il propose tout simplement de coupler plusieurs applications qu’il a lui même créé et qui fonctionnent depuis déjà bien longtemps afin d’en récupérer les données pour créer un modèle prédictif à proposer à l’usager. L’objectif est d’optimiser l’ensemble de ses déplacements, achats, rendez-vous…

Pub pour Google Transit

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L’actualité de la carto digitale “orientée mobilité” est très riche. Plusieurs enjeux sont particulièrement importants à appréhender. A l’heure actuelle, la priorité doit être mise sur la création d’un maximum de solutions visant à améliorer les déplacements, dans une optique de mobilité plus durable (améliorer les informations concernant les TC, intégrer les thématiques vélos et piétons, limiter la congestion automobile…). Elle doit également être clairement portée sur l’émergence d’outils collaboratifs car qui de mieux que l’usager quotidien peut alimenter, générer des statistiques ? Demain, l’ensemble des démarches permettront de passer à l’étape suivante : récupérer la donnée, l’utiliser intelligemment et avancer sur les modèles prédictifs. Seulement, le récent “crash” de l’opérateur Orange ajoute un enjeu supplémentaire à l’affaire : la sécurisation des données, des modèles ainsi que le rôle de la puissance publique.

L’article complet sur http://www.juliendelabaca.fr


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