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Twin Shadow – Confess

Publié le 24 juillet 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Twin Shadow – Confess

Il faut avouer que se confesser, parfois, c’est assez bon. Tout le monde cache ses petites choses/pensées, plus bizarres les unes que les autres, et tout le monde se retrouve dans ce petit monde parallèle au final : celui des non-dits.

C’est bon de pouvoir enfin tout divulguer, tout balancer, et se sentir libre comme l’air, apaisé d’un poids lourd qui nous suivait depuis un moment déjà. Comment dire à son meilleur pote qu’on aime sa mère ? Comment dire à ses meilleurs potes que notre mère est une pute, pour de vrai ?

Déjà que ce n’est pas facile à exprimer, cela l’est encore moins quand on ne sait pas à qui s’adresser. Où se trouve cette personne qui saura capable de nous écouter et de nous conseiller, de guider nos confessions ? Où est cette personne qui nous ressemble et qui nous comprendra ?

Twin Shadow, lui à défaut d’avoir trouvé la personne adéquate, a plutôt décidé de balancer tout ça sur son nouvel album, Confess, destiné au monde entier. 

De son vrai nom, George Lewis Jr., Twin Shadow est un américain d’origine dominicaine, qui après le plutôt très bon album Forget sorti en 2010,  a décidé qu’il était grand temps pour lui d’arrêter de fuir et d’oublier pour mieux tout dire et assumer.

C’est en 2000, que son expérience musicale commence avec le groupe Mad Man Films. Accompagné de Joseph Ciampini (batterie) et Zak Longo (basse), le George Lewis Jr. de l’époque réussit à sortir deux enregistrements qui ne toucheront pas le grand public. C’est un déménagement en 2006 de George qui met fin au groupe, mais qui à l’occasion, crée son personnage fictif actuel.

Et en seulement 4 ans, son ombre jumelle, lui permettra de se faire largement repérer par la blogosphère et par les auditeurs de bonne musique, avec Forget, un premier album aux sonorités new wave/années 80 superbement produit par Chris Taylor des Grizzly Bear.

Deux ans et un accident de moto ont été suffisant pour un retour assez attendu de notre Twin Shadow, qui avec Confess, redémarre en trombe sur sa bécane préparée pour l’occasion.

Un album qui tape plus que le précédent, des rythmes plus rapides et des chansons encore plus accrocheuses, voilà ce que vous réserve le nouvel album de Twin Shadow.

En deux ans, Monsieur s’est renouvelé, a appris à rester lui même en s’offrant d’une nouvelle manière, et cela se ressent pas mal entre les deux albums.

Confess, sorti sur le super label 4AD, est composé de 10 chansons de base plus une cachée (Mirror and the dark) super facile à avoir. C’est une belle balade, un peu triste, un peu rapide. George parle d’amour, de sentiments et de non-dits, il se livre à sa confession, de la plus belle manière. L’album suit une trame logique, chaque chanson vient trouver sa juste place. 

On retrouve toujours ces influences new wave, qui sont encore mieux exploitées qu’avant : une pop qui nous ramène quelques années en arrière et qui dépoussière largement un charme presque oublié.

Une petite écoute des chansons Five Seconds, The One ou encore When The Movie’s Over, est capable de convaincre la personne la plus têtue du monde. 

Chaque personne, aura ses préférences, il y aura du très bien et du moins bien pour certains selon les chansons, mais on ressent que Twin Shadow est sincère, et cela donne une force extraordinaire à son album.

On prend la position de celui qui écoute, attentivement, et qui se nourrit de toutes les expériences/paroles/visions, en se reconnaissant lui même dans certaines.

Five Seconds, c’est ce moment ultime où on est à deux doigts de toucher le coeur de celle qu’on désire depuis si longtemps. Quelques secondes auraient pu suffire, à reprendre le dessus, de cette personne qui vous fait tourner la tête depuis quelques années. Mais vous passez à côté à nouveau, le coeur qui bat à fond, prêt à exploser. 

I Don’t Care, une petite ressemblance avec la chanson Apologize des One Republic (si si, vous connaissez), qui nous laisse dubitatif un moment, et puis coup de théâtre, on s’en fou, car I Don’t Care c’est forcer cette fille à nous avouer toutes les choses qu’elle a faite dans notre dos, une auto-flagellation en essayant de se convaincre tant bien que mal, qu’on s’en fou.

When The Movie’s Over, c’est pleurer comme une merde à la fin de Terminator. Le robot qui explose c’est forcément des larmes de tristesse. A l’extérieur, tout le monde nous prend pour un gros dur, alors qu’au fond, on est une sacrée tapette qui chiale à la moindre occasion.

Confess est l’album idéal pour accompagner toutes les petites amourettes de l’été avec leurs lots de déceptions. Votre amour du camping aura une raison d’exister un peu plus longtemps dans votre coeur, grâce à ce nouvel album, tout frais tout neuf. 

Twin Shadow reprouve son potentiel, avec un album mouvementé qui suit une jolie ligne directrice. On peut le compter parmi les grands, qui n’ont plus rien à prouver dans ce game de lover maintenant.

Plutôt que d’écouter ta meilleure amie/bestah te raconter son summer love qui l’a foutue en cloque, vient écouter une confession mélodieuse et bien trop belle.

C’est bien la première fois qu’on est content d’être triste, merci Twin Shadow car grâce à toi, on l’est en rythme.

Twin Shadow – Confess


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