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Emily de Stewart O’NAN

Par Lecturissime

emily

♥ ♥ ♥

"Se pouvait-il que, même pour les gens d’âge mûr, la vie soit ainsi – déconcertante, inattendue, inconnue?" (Virginia Woolf)

L’auteur :

Stewart O’Nan est né en 1967 à Pittsburgh. Il a notamment publié aux Éditions de l’Olivier : Des anges dans la neige (1997), Un monde ailleurs (2000) ou Chanson pour l’absente (2010). Aussi virtuose dans le roman noir, la fiction pop que dans les récits plus intimistes, il consacre toute son œuvre à dépeindre la face cachée du rêve américain, celle du quotidien, des actes et des lieux ordinaires, cette vraie Amérique loin de ses propres légendes.

L’histoire :

Dans la vie d’Emily, il y a eu les repas animés, la ronde des jours et des choses à faire. Aujourd’hui, Emily est veuve. Ses enfants sont loin. Sa belle-sœur, Arlene, lui tient compagnie. Elle aime la musique classique, les musées, les petits déjeuners copieux du Eat’n Park. Sa santé est bonne. Elle ne manque de rien. À 80 ans, le temps rétrécit mais il semble infini.

Ce que j’ai aimé :

Emily est un roman tendre, doux, ouatiné, tranquille à l'image de son héroïne éponyme, une femme veuve de 80 ans qui considère sa vie quotidienne tempérée avec tendresse et sagesse. Ne nous y trompons pas : Emily est une vieille femme qui refuse de capituler devant la mort et qui ne souhaite pas attendre les bras croisés que la belle faucheuse vienne la chercher. Elle décide donc de reprendre ses derniers moments en main et d'achèter une nouvelle voiture pour gagner en autonomie et pourquoi pas, partir en virée avec sa copine Arlène… Elle rêve également devant une maison proche de celle de son enfance, elle fait des projets, elle VIT, encore, toujours...

Des petits riens jalonnent sa vie paisible : son chien Rufus, ses sorties avec sa belle-sœur Arlène, compagne indispensable, une symphonie de Schubert, des appels à ses enfants pour prendre des nouvelles, leurs visites, toujours trop courtes et laissant un sentiment d’insatisfaction dans l’air, les enterrements aussi, inévitables, une exposition de van Gogh, mille petits détails qui font de sa vie un ensemble cohérent paisible et heureux...

Un très beau roman que la vieillesse, vu comme le début d’une autre aventure…

Ce que j’ai moins aimé :

-   Rien


Premières phrases :

« Tous les mardis, Emilly Maxwell remettait le peu qui lui restait de vie entre les mains de Dieu et celles, tremblantes, de sa belle-sœur, Arlene, et elles allaient en voiture au drive-in Eat’n Park, prendre un petit-déjeuner-buffet « deux-pour-le-prix-d’un ».

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D’autres avis :

Blogs : Clara

Presse : L’express ; Libération ;Le Figaro 

Emily, Stewart O’NAN, traduit de l’anglais (EU) par Paule Guivarch, Editions de l’Olivier, mai 2012, 334 p., 22 euros


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