Les Olympiades femelles

   Aucune femme n'a participé aux premiers jeux olympiques d'Athènes en 1896. Nombre de préjugés s'opposent à leur présence : le sport rend les femmes trop musclées et leur fait perdre toute féminité. On se pose même la question de savoir si le sport ne rendrait pas les femmes stériles.
Leur présence n'enthousiasmait pas du tout Pierre de Coubertin qui déclarait :

 "Une olympiade femelle serait impratique (sic), inintéressante, inesthétique et incorrecte; (...) Le véritable héros olympique est à mes yeux l'adulte mâle individuel. Les jeux olympiques doivent être réservés aux hommes. Le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs. (...) Le rôle de la femme reste ce qu'il a toujours été, elle est avant tout la compagne de l'homme, la future mère de famille et doit être élevée en vue de cet avenir immuable."

 En 1900, aux Jeux Olympiques de Paris, sur 1066 concurrents, 6 sont des femmes qui participeront aux épreuves de golf et de tennis sans qu'on les y ait vraiment conviées.

En 1917, Alice Milliat, une nantaise, apôtre du sport féminin en France, fonde la Fédération Féminine Sportive de France. En 1919, elle demande au comité olympique international d'inclure quelques épreuves féminines au programme des Jeux Olympiques d'Anvers. Refus catégorique. Alice Milliat continue son combat, fonde la Fédération Féminine Sportive Internationale et organise en 1922 les "Championnats olympiques féminins" à Paris dans le bois de Vincennes. On va même leur interdire d'utiliser le mot "olympique"...
Alice Milliat
   Alice Milliat a ouvert le chemin et cette année, pour la première fois, des femmes seront présente dans les délégations de chaque pays participant aux Jeux Olympiques.... L’Arabie Saoudite, Brunei et le Qatar autorisent la participation d'athlètes féminines sous certaines conditions. Les compétitrices saoudiennes devront, par exemple, être accompagnées d'un proche, respecter la non-mixité et être habillées selon les normes de la loi islamique. Ils étaient les trois derniers pays à n'avoir jamais présenter de concurrentes féminines.
Au moment où je m'apprête à publier ce billet, je reçois (merci JP) un article du Docteur Ekaterina Zakharieva de Sofia, affirmant que le sport n'est pas un obstacle à la maternité, article qui date de 1962. Ici
Source (Amabilia, Ouest-France)