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Est-il possible de ne pas avoir d’identité numérique ? Retour sur le cas James Holmes, l’auteur de la tuerie d’Aurora.

Publié le 28 juillet 2012 par Qsndigital

Est-il possible de ne pas avoir d’identité numérique ? Retour sur le cas James Holmes, l’auteur de la tuerie d’Aurora.

Vendredi 20 juillet 2012, James Holmes, 24 ans, fait irruption dans un cinéma d’Aurora près de Denver et tire sur les spectateurs. Bilan : 12 morts et 58 blessés.

Dans les heures qui suivirent, les recherches sur internet concernant l’auteur du crime se révèlerent vaines.

Mais comment est-il donc possible aujourd’hui de ne pas laisser de traces numériques?

C’est l’interrogation posée par le site SLATE dans son article ‘Pourquoi Internet ne nous a rien appris sur James Holmes, le tueur de Denver?

A la suite de cet article, j’ai été interrogé par la Radio Suisse Romande sur cette question (écouter le podcast).

 Ce billet a pour but d’apporter des éléments complémentaires à cette interview :

Même aujourd’hui, il n’est pas surprenant de ne rien trouver sur le net concernant une personne, et ce , pour plusieurs raisons :

de façon volontaire : peur des informations personnelles pouvant être diffusées sur le Net. Intervenant auprès d’étudiants d’école de commerce sur la gestion de ce que l’on appelle le Personal Branding, il n’est pas rare de rencontrer des étudiants n’utilisant pas les réseaux sociaux pour ce créer des profils, y compris un profil Facebook. Lors d’un tel comportement, Facebook est d’ailleurs le réseau social le plus décrié.

Il peut donc s’agir d’un désintérêt mais aussi d’une volonté de ne rien diffuser concernant sa vie privée. Même parmi les jeunes, ce comportement est encore très répandu.

De façon involontaire : c’est notamment le cas des homonymies. James Holmes semble d’ailleurs être un nom assez courant aux USA.

Etre visible ou non sur internet, des risques existent dans les 2 cas :

Si l’on est visible, il faut de plus en plus se préoccuper des traces numériques que l’on peut laisser ou que d’autres peuvent laisser nous concernant. Il devient donc primordial de gérer son Personal branding dans le but de gérer son image, son identité numérique, essentiellement dans une optique professionnelle, avec généralement une séparation claire de la sphère privée et publique.

Ne pas être visible peut aussi avoir un impact négatif, à condition que cela ne découle pas d’un choix personnel. Il peut sembler curieux effectivement de n’avoir aucune mention nous concernant sur internet. Suspect dans certains cas et carrément négatif dans d’autres.

Mettons-nous à la place d’ un recruteur cherchant à valider les informations d ‘un CV. Ne rien trouver sur un candidat peut paraître suspect et au final se retourner contre ce candidat, au profit d’autres ayant pris soins de valoriser leur image sur le net. Gérer son image est donc particulièrement important dans le cas d’ homonymie pour justement ne pas être assimilé par erreur à une autre personne ayant par exemple une image plutôt négative.

La question se pose aussi de la véracité des informations que l’on trouve sur internet :

Le risque est important de se trouver confronter à des informations erronées, notamment avec le web en temps réel, facilité par des solutions telles que Twitter, où les informations sont reprises sans que l’on prenne le temps parfois de les vérifier. On partage de plus en plus, de plus en plus vite mais malheureusement aussi parfois n’importe comment.

Il est tellement facile aujourd’hui avec les outils du web de lancer des rumeurs qu’il convient de redoubler de prudence avant de reprendre une information à son compte.

Ce danger est d’ailleurs facilité par la mise à disposition d’outils d’automatisation. Par exemple sur Twitter, vous êtes intéressé par un sujet et vous mettez en place une veille sur certains mots clés. Il est possible avec certains outils de re-tweeter de façon automatique des tweets comprenant certains mots clés. Très utile si on veut un compte actif et axer sa présence sur de la volumétrie, mais potentiellement dangereux pour votre image puisque vous ne validez aucune information que vous relayez.

Mieux vaut toujours faire primer la qualité à la quantité. Cela prend plus de temps évidement mais c’est son image qui est en jeu.

Peut-on volontairement se créer une fausse identité numérique ?

Il est très difficile de se créer une image fausse sur le long terme, ou alors sera relève d’un comportement réellement schizophrène et on entre alors dans un tout autre domaine. Mais dans la plupart des cas, gérer ses traces numériques, son personal branding, ne se fait pas au détriment de sa réelle personnalité.

Comment se prémunir face au risque d’erreur, de rumeur, de désinformation, d’homonymie,… ?

Le danger réside dans la course au scoop.

C’est la base du métier de journaliste. Ne jamais réagir à chaud. La course à l’information peut être dangereuse si l’on ne respecte pas les règles de base qui consistent à valider les sources et croiser les informations. Les outils évoluent, les sources d’informations se multiplient mais les bases du métier restent les mêmes.

De la même façon, l’utilisation de plus en plus courante des réseaux sociaux par les recruteurs devrait répondre à des précautions indispensables notamment en croisant les informations collectées sur les différents profils d’un candidat.

Auteur : Frédéric Foschiani – QSN-DigiTal – www.qsn-digital.com – blog-ereputation.com


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