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Motorama, bons baisers de russie

Publié le 05 août 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

4080272608 a0e4bd3cd7 o MOTORAMA, BONS BAISERS DE RUSSIE

Je me rends compte que j’écris beaucoup trop à propos de groupes français en ce moment. Certains me traiteront de chauvin qui s’emplâtre  de camembert, se siphonne de vins de toutes couleurs, s’ingurgite saucissons et tout autre type de saucissoïdés mais ne vous inquiétez pas, culinairement parlant, je leur donne entièrement raison mais musicalement, ce n’est pas de ma faute si la pop française se voit ragaillardie au guronsan et m’explose aux tympans assez magistralement. Du coup, aujourd’hui, exit la France, on prend nos bagages et on s’en va visiter la grande Russie de (Ras)Poutine. Le web abattant toute forme de frontières, j’ai découvert il y a un sacré paquet de temps un groupe qui a hameçonné mes lobes (pas comme Sébastien, elle était gratuitement nulle celle là aussi)  et dont la musique continue à forger le marteau et l’enclume, à défaut de faucille, de mon oreille interne. Si vous croyez encore que la Russie n’est bonne qu’à produire contines propagandistes ou chant folkloriques sur lesquels Vladimir et Domitri pourraient exercer leurs moves de Polka, vous vous mettez le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. On parle d’indie rock là, et de qualité de surcroît.

Comme tout d’une manière ou d’une autre est relié à la France, je les ai découvert sur le tonitruant Alps. Oh cette chanson, un délice sans arrière goût de vodka frelatée. On m’aurait demandé après la première écoute si je pouvais situer géographiquement Motorama, j’aurais sûrement répondu que ça sentait le Rosbeef à plein nez. On pourrait se croire dans un revival Cold Wave emmené par une voix grave et enveloppante, une basse simpliste mais lourde, une guitare glaçante et une batterie brute de décoffrage mais ce vu et revu, entendu et réentendu, le groupe ne s’y attarde pas et ne nous enferme pas dans une bulle sombre et sans issues même si les comparaisons à Joy Division ou Interpol fusent sur la toile. La pureté et sobriété de certains titres comme Empty Bed est profondément viscérale et authentique, ce qui est vraiment admirable. Ces mecs là jouent par pur plaisir et passion depuis plusieurs années et ce, sans attendre notoriété ou gain fiduciaire en retour, surtout vu le piteux état des lieux de la scène indie en Europe de l’Est et surtout quand on vit perdu à 1000 km de Moscou. Passer pour des OVNI alors qu’ils sont le fleuron de la scène indie Russe, c’est tout simplement dommage. Transportez les en Angleterre et je suis prêt à vous parier qu’ils connaîtraient un succès fou.

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On a perdu Monsieur Trololo mais on a trouvé Motorama en Russie et malgré tout ce talent et le web abattant toute forme de frontières, malheureusement, leur export physique, lui, en a. Deux ans après un prometteur album et d’autres singles (d’ailleurs tous leurs titres sont en téléchargement gratuit), il est bien dur de les voir se matérialiser du côté occidental du mur et d’acquérir la notoriété qui de droit devrait leur être due. Sale histoire.

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