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Raison et sentiments…

Par La Fille Aux Chaussures

Raison et sentiments…

Jusqu’à présent, j’avais beaucoup apprécié les livres de Jane Austen, que ce soit Orgueil et préjugés ou bien encore Emma. L’écriture bien que datée et un peu désuète était aussi délicieux qu’un cottage anglais. Ce ne faut absolument pas le cas de Raison et sentiments. J’ai d’abord eu à faire à une exécrable traduction (j’ai souvent du m’y prendre à plusieurs fois avant de comprendre le sens de certaines phrases). Enfin, le style de Jane Austen qui m’avait tant plus jusque là, m’a semblé ici très gnangnan pour ne pas dire cucul.

Le roman s’attache essentiellement à relater les errements sentimentaux de deux soeurs, Elinor et Marianne. Elinor, sage, réfléchie et responsable éprouve de tendres sentiments pour le frère de sa belle-soeur, Edward Ferrars mais une différence de fortune, en défaveur de la belle, et l’engagement du jeune homme avec une cousine, frivole et écervelée, mettra à mal ces projets.

Marianne, elle, se laissera séduire par le Don Juan local, Sir Willoughby, qui lui promettra monts et merveilles avant de la rejeter d’une manière brutale et peu cavalière.

C’est alors que débutera le combat entre la Raison, incarnée par Elinor, et le Sentiment, incarné par Marianne, lesquels donnent son titre au roman.

J’ai trouvé ces deux personnages particulièrement godiches, sans une once de force de volonté.

Si j’ai été sensible à leurs situations respectives, je me suis parfois ennuyée à voir leurs atermoiements durer sur des pages et des pages et il m’a bien fallu atteindre la moitié du livre pour commencer à entrer pleinement dans l’histoire.

« Deux ou trois fois Elinor usa doucement de ses droits de soeur aînée et d’amie pour adresser quelques tendres exhortations à Marianne et lui faire sentir la nécessité de prendre de l’empire sur elle-même. Mais Marianne détestait, abhorrait la dissimulation ; elle la regardait comme une fausseté impardonnable, et cacher des sentiments qui n’avaient rien en eux-mêmes de condamnables lui paraissait non seulement un effort inutile, mais une ridicule prétention de la raison. Willoughby pensait de même, et leur conduite à tous égards montrait clairement leur opinion. Quand il était présent, elle n’avait d’yeux que pour lui ; tout ce qu’il faisait était juste ; tout ce qu’il disait était charmant. Si dans la soirée on jouait aux cartes, il trichait pour la favoriser ; si l’on dansait, il était son cavalier la moitié du temps. Une telle conduite excitait, comme on le comprend, les railleries de la société, mais ils s’en embarrassaient fort peu et cherchaient plutôt à les provoquer. »

Raison et sentiments de Jane Austen – Ed. Archipoche – 14,20 euros.

Prochaine lecture : Jane Eyre d’Emilie Brontë.


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