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Jeff Green un coeur gros comme ça

Publié le 10 août 2012 par Insidebasket @insidebasket
Jeff Green un coeur gros comme ça
A quoi se joue réellement une carrière ? Le talent n'est pas tout... De nombreux facteurs peuvent venir entraver une carrière de sportif de haut niveau, Jeff Green en est le parfait exemple puisqu'en raison de soucis cardiaque l'ailier des Celtics aurait pu mettre un terme à sa courte carrière.
L'incertitude liée au lockout la saison passée ne fut pas évidente à digérer pour Green, impatient de rechausser ses shoes, il vit son engouement se transformer en cauchemar. En effet, il réalisa un test physique puis le diagnostic fut on ne peut plus clair :
"J'étais juste prêt pour la saison qui allait débuter. Il y avait pas mal de frustration de par le fait que nous ne pouvions pas commencer à jouer, le fait d'attendre de jouer. Je ne pensais que quelque chose allait arriver. Je pensais que ce test allait être bouclé en dix minutes et que je pourrai ensuite aller m'entraîner. Je pensais que tout se passerai bien. Je n'avais jamais eu de symptômes d’essoufflement ou de fatigue. Boston dispose des meilleurs cardiologues. Ils ont diagnostiqué les choses rapidement."
Certaines images nous restent encore à l'esprit et notamment dans le milieu du football où plusieurs joueurs ont été victimes d'accidents cardiaques (une pensée sincère pour toi et tous tes proches Marc-Vivien...). Des images effectivement saisissantes qui démontrent à quel point l'encadrement médical s'avère déterminant dans le milieu du sport. Dans le basket, Ronny Turiaf a subi une opération similaire à celle de Green , le joueur des C's est passé par de grands moments de doute notamment lors des heures qui suivirent le diagnostic :
"Les deux premières heures, j'étais vraiment déçu et j'avais le sentiment de laisser tomber les gens. Avec la fin du lockout et finalement la possibilité de jouer de nouveau, j'ai vraiment eu l'impression de les laisser tomber."
Un mec d'équipe qui a profité de ce laps de temps pour se préparer dans l'optique de revenir sur les parquets pour cette saison. Il a subi une intervention chirurgicale en janvier dernier, une période difficile où l'attente fut extrêmement éprouvante moralement à l'instar des nouvelles concernant sa maladie :
"L'opération en elle-même fut sans doute la chose la plus difficile à laquelle j'ai été confronté dans ma vie. J'ai dû pour ainsi dire repartir de zéro. Marcher était un problème, tout comme le fait d'essayer de retrouver la forme. Tout avait l'air d'être hors-fonction. Le système nerveux était en panne et ce fut vraiment comme un nouveau départ. Vous devez vous y faire, et ce fut simplement très difficile. Vous accordez de l'importance à des petites choses [...] Je ne pouvais pas poser mon ventre sur quoi que ce soit durant deux mois et demi, je ne pouvais pas me mettre sur le côté. Les deux premières semaines, je ne pouvais pas conduire. Je n'étais pas autorisé à faire beaucoup de choses mais ceci m'a aidé à apprécier les choses simples."
Green revient de loin et nul doute que cette expérience l'a renforcé et lui sera bénéfique pour la suite. Une fois rétabli, Green a souhaité terminer son cursus universitaire et être diplômé de l'Université de Georgetown, chose qu'il n'avait pas pu finaliser en raison de sa carrière NBA. Ses amis proches l'on sollicité et motivé pour entreprendre cette démarche :
" Je suis allé à l'école durant tout le lockout, et il me restait deux enseignements à valider lorsque le lockout se termina. C'est quelque chose que j'ai fait durant les quatre dernières années. Finalement c'est accompli et le fait d'avoir été diplômé de Georgetown fut un grand moment. Je m'étais engagé à le faire. Trois de mes meilleurs amis furent diplômés après que j'ai quitté la fac. Sur ces photos avec mes amis, j'étais toujours celui qui se tenait sans avoir un chapeau et une robe. C'est quelque chose qui m'a vraiment motivé et je suis vraiment heureux d'avoir réussi."
En parallèle de ses études, Green devait travailler dur pour revenir sur le plan sportif. Sans pour autant faire partie de l'effectif des C's, il est resté proche de ses coéquipiers et passait pas mal de temps dans le vestiaire avec les autres joueurs et entraineurs. Doc Rivers l'accueillit à bras ouvert et lui permit parfois d'être présent sur le banc. Il fut en quelque sorte une source d'inspiration pour ses coéquipiers mais la relation qu'il entretenait avec le vestiaire n'était pas à sens unique comme il l'explique à Josh Zavadil du Celtics Blog :
" Ce fut formidable de recevoir un tel soutien de la part de ces gars. KG, Keyon, Paul, Ray, de tous ces gars. Lorsque je suis revenu de mon opération, de nombreuses personnes et docteurs m'ont expliqué que les gars ont cherché à savoir s'il était certain que tout allait bien pour bien, ils étaient vraiment inquiets pour moi. Lorsque je fus suffisamment rétabli, plus autonome, ce fut évident pour moi de les rejoindre et de les supporter."
Un attachement qui fait chaud au cœur pour ce joueur qui fut drafté par Boston puis échangé à Seattle lors du transfert de Ray Allen. Aucune rancune de la part de Green qui laisse entrevoir l'état d'esprit qui règne au sein de la franchise des Celtics. Une famille me diriez-vous ! L'attitude de K.G laisse parfois à désirer sur le terrain mais ce n'est pas la première fois qu'un joueur souligne le comportement noble du Big Ticket dans le vestiaire. Un joueur attaché au groupe, à ses coéquipiers, une qualité qui n'est pas toujours mise en avant et que nous jugions important de souligner.
Il fut difficile pour Green de regarder des matchs de basket mais petit à petit, la frustration fut évacuée, il endossa le rôle de spectateur et plus particulièrement d'observateur avisé. Très proche du groupe, il n'hésita pas à faire part de ses différentes observations puis vint la free agency. L'appréhension était à son comble pour ce joueur qui n'avait pas foulé un parquet de toute la saison en raison de sa rééducation. Pour lui, le choix était très simple, il souhaitait rempiler avec ce groupe, ce staff qui le soutenu durant toute sa période d'indisponibilité...
C'est donc sans surprise que Green a (ré)atterri au sein de la maison verte. Un choix de cœur (le jeu de mot n'est pas volontaire...) pour les deux partis, des sacrifices financiers d'un côté et de la considération de l'autre. A 25 ans, Green est donc impatient de cavaler de nouveau sur les terrains made in NBA et d'apporter sa fraicheur, son envie et surtout sa joie de vivre au sein d'une équipe de Boston considérée comme vieillissante. La polyvalence de Green constitue un atout pour Rivers qui devrait néanmoins l'utiliser comme backup de Paul Pierce :
"Je suis un ailier naturel, mais parfois vous devez utiliser certains avantages lorsque vous avez un joueur comme moi. J'ai bien fait comprendre à tout le monde que je me contrefichais du poste que j'allais occuper. J'ai déjà joué pivot et arrière en université. Ça n'a pas d'importance pour moi. Je veux juste utiliser les avantages dont nous disposons et essayer de faire en sorte que de bonnes choses arrivent."
Il reste quelques mois avant le début de la saison, Green semble pleinement satisfait des mouvements réalisés par le front-office durant l'intersaison :
"J'adore. C'est exactement ce dont nous avions besoin. De la taille à l'intérieur pour aider Kevin. Il était fatigué en fin de saison, de ce fait avec la taille de Jared, la re-signature de Brandon, Fab et moi-même, ça va aider. Mais aussi le fait d'avoir recruté Courtney Lee, avec sa vitesse et son habileté à inscrire des points, l'arrivée du JET, tout le monde sait ce qu'il peut faire. C'est vraiment une bonne chose que Danny ait pu assembler une équipe comme celle-ci aussi rapidement, donc je suis forcément impatient d'y être."
Et on peut le comprendre vu ce qu'il a dû endurer et ce par quoi il a dû passer pour revenir. Malgré tout, il s'attend à recevoir des critiques mais affirme que ces ouï-dire n'auront aucune répercussion sur sa personne :
"Je sais qu'il y aura des choses négatives que quelqu'un aura toujours quelque chose de négatif à dire. Je vais juste revenir, jouer, et laisser mon jeu parler de lui-même. Si nous gagnons, je n'accorderai aucune importance à la façon dont je jouerai où la façon dont je shooterai. Je suis avant tout un joueur d'équipe. Ça n'a pas d'importance. Mon intérêt est d'aider l'équipe de toutes les manières possibles. Nous essayerons de gagner le championnat. C'est notre objectif et c'est la seule chose que nous essayerons d'accomplir cette année."
Un discours extrêmement généreux que celui de Jeff Green qui après tant d'épreuves croquera la saison prochaine à pleine dent. Une belle histoire que cette réhabilitation que nous souhaitons heureuse pour l'ailier des Celtics. Nous suivrons donc avec grande attention le retour sur les parquets du soldat Green !

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