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La facture de 1789

Publié le 25 mars 2008 par Jean Lançon

Je crois que je peux comprendre, quelle que soit la sensibilité idéologique de celui qui l'éprouve, le mal-être de chaque Français. Ou presque. Bien sûr, à force de disséminer, tant sur le réseau que dans la "vraie vie", mes idées libertariennes, je n'ai pas manqué de croiser à maintes reprises de grands humanistes-donneurs-de-leçons, qui m'ont autant de fois suggéré de partir vivre quelques années au Darfour, afin d'apprécier à quel point "il fait bon vivre en France".

Je connais hélas trop bien ces néopenseurs, pour pouvoir affirmer sans me tromper que d'une part, ils n'ont aucun intérêt à ce que les massacres planétaires s'arrêtent (le Darfour n'étant qu'un exemple parmi tant d'autres), et que d'autre part ils font partie de cette immense foule de redresseurs de torts qui ne font rien, pas même penser à ce que pourrait être un futur plus sain à l'échelle planétaire. Inutile donc de préciser que je ne suis pas en situation de me laisser influencer par des penseurs... qui ne pensent pas.

Je réaffirme donc ici que le mal-être français résulte en partie de ces penseurs, mais en grande partie d'un système économique et social aberrant. Et que non, il ne fait pas si bon vivre en France.

Depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, je dois dire que je ne vois aucune forme de "rupture" se mettre en place. Le mode de gouvernance de l'actuel locataire de l'Elysée est strictement identique à celui de ses prédécesseurs, qu'ils s'appellent Chirac ou Mitterrand. Toujours beaucoup de dirigisme, et peu de résultats (qu'on me permette d'anticiper et de me projeter dans cinq ans sans beaucoup de risque, car c'est bien connu, les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets).

Qui ne comprend pas que 90 % de nos lois sont inutiles et liberticides se condamne à l'esclavage aggravé, car accompagné d'un furieux syndrôme de Stockholm.

Qui ne perçoit pas que trop de social a tué le social, condamne la France et sa population à un futur très sombre, lequel de surcroît se rapproche à grandes enjambées.

Mai 68 fut certes un déclencheur puissant à cette poussée du tout-social, mais les origines de cette monomanie de la solidarité remonte bien avant. On en trouve bien sûr de fortes traces dans les années 30 via le Front Populaire, mais aussi au cours du XIXème siècle, où apparurent réellement les premières "applications concrètes" de l'utopie marxiste.

Mais je crois cependant que c'est la Révolution de 1789 qui a tout déclenché. Avant cette révolution, il y avait certes un fossé entre très riches et très pauvres, mais ces derniers, dans leur globalité, parvenaient toutefois à subvenir à leurs besoins essentiels par le travail. En 2008, même ceux qui travaillent peinent à finir le mois.

Louis XVI et son épouse furent guillotinés pour avoir semble-t-il quelque peu abusé des finances, lesquelles, il serait bon de le rappeler, étaient, de par la nature-même du régime monarchique, leurs deniers. Puis les guillotineurs de la veille devinrent les guillotinés du lendemain matin, les ambitions personnelles et les incessants changements de cap écrivant, au jour le jour, un scénario du style "Petits meurtres entre amis", avec toutefois un sens époustouflant de l'anticipation.

Ne nous y trompons pas : ce qui se passe aujourd'hui dans notre société, le RMI-prison, les congés payés à rallonge, les 35 heures de sommeil par jour et tous ces avatars socialo-communistes, sont ni plus ni moins les descendants directs des idées, aussi fumeuses et ambiguës que meurtrières, qui ont conduit la Révolution de 1789.

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