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Les cérémonies et les rituels

Publié le 13 août 2012 par Aiglebleu

paysage de montagne et eau

Une lectrice: Aigle Bleu, vous avez dit à plusieurs reprises que ce qui importe le plus dans notre pratique et dans nos gestes de guérison envers la terre, c’est ce que nous sentons à l’intérieur de nous, et le fait de passer du temps régulièrement, dans l’idéal chaque jour, en connexion avec notre source intérieure. Je vous ai également entendu dire que les cérémonies étaient moins importantes que cette pratique individuelle. Toutefois, beaucoup de gens, convaincus que le rassemblement de nombreuses personnes dans une même intention peut démultiplier les énergies, organisent des cérémonies, par exemple la Cérémonie des 8000 Tambours au Mexique, qui a lieu à chaque équinoxe de printemps, ou encore à l’ouverture de certains portails énergétiques. Anastasia elle-même mentionne de nombreux rituels et cérémonies destinés à témoigner notre gratitude envers l’univers et la terre, et les traditions amérindiennes sont pleines de cérémonies de ce  type. Quel sens pensez-vous que ces cérémonies puissent avoir? Vous semblent-elles en fin de compte inutiles, ou seriez-vous plutôt enclin à encourager cette pratique? Catherine

AB: Pendant des années j’ai organisé des cérémonies de solstice et d’équinoxe sans en manquer une seule. Beaucoup de choses incroyables se produisaient, et beaucoup de gens y trouvaient l’inspiration et l’harmonisation avec la nature. Je sais donc à quel point elles sont importantes. Il faut ici considérer beaucoup d’aspects, car ce n’est pas une question simple. J’essaierai donc de donner quelques indications, mais je peux seulement effleurer la surface de cette question, qui concerne un domaine vaste et complexe.
Tout d’abord, les cérémonies sont absolument logiques et bénéfiques lorsqu’elles sont accomplies sur la terre où vivent les participants, parmi les arbres qui abritent leurs jardins. Les ressentis profonds de la communauté et le contexte sont essentiels. C’était en effet l’une des premières choses que je faisais à chaque début de cérémonie, créer ce sentiment de cohésion, même si de manière un peu artificielle au début, mais après quelques jours de cérémonie, les gens étaient tout à fait réceptifs. Mais ce sentiment ne persistait pas, et avec le temps j’ai arrêté tout cela, car l’énergie requise pour créer l’ambiance et les sentiments adéquats demandait beaucoup d’efforts et n’était qu’éphémère. Les gens ont vécu depuis des générations dans un monde forgé par la séparation et la défiance, ce qui fait que créer un esprit de communauté n’est pas chose facile. Cet esprit disparaissait, car il n’y avait ni terre ni relation durable à la terre pour l’ancrer, les gens venant pour la cérémonie pour ensuite repartir. Dans une communauté, les cérémonies sont très importantes. Elles offrent un cadre où les gens peuvent se rencontrer, célébrer, échanger des marchandises, partager musique et danses, créations artistiques et chants, rechercher l’âme sœur, s’amuser et parler de choses importantes. Le sentiment de communion avec la nature en tant que groupe est très bénéfique pour l’harmonisation avec la nature, et toutes les cérémonies amérindiennes permettent cela.


Deuxième point, la cérémonie doit avoir une signification et un fondement logique. Les pratiques occultes ne sont pas bénéfiques. Il faut pouvoir comprendre pour quelle raison on accomplit les choses. Sinon, nous serions tels des moutons qui se laissent tondre la laine sur le dos. Beaucoup de maîtres de cérémonie aujourd’hui font les choses parce que la tradition impose qu’elles soient faites d’une certaine manière, sans vraiment en comprendre le sens. Ceci n’est pas bénéfique, mais encourage des pratiques occultes (aux intentions obscures ou dissimulées) qui asservissent l’esprit et nous empêchent de penser et de comprendre la vie. Il faut comprendre que l’Homme (au masculin et au féminin) a été créé à l’image du Grand Esprit, et qu’il a le pouvoir de cocréer le monde dans la beauté et la joie. Les pratiques occultes nient notre essence divine et nous rendent dépendants d’une religion, d'une personne ou d’une pratique.

Troisièmement, une cérémonie communautaire ne saurait se substituer à la responsabilité que chacun porte de définir notre raison d’être sur terre. Il s’agit là d’une pratique de méditation permanente que chacun doit entreprendre et maintenir. J’ai écrit abondamment sur ces questions dans mon dernier ouvrage, LE SENTIER DE LA BEAUTÉ. La chose importante à comprendre ici est que la souveraineté spirituelle est essentielle pour devenir un véritable “Être humain”, digne de ce nom. Aucune cérémonie ne peut vous donner cela, bien que certains rites de passage puissent aider à comprendre une partie du cheminement. J’ai remarqué que le fait de dépendre d’un rituel ou d’une religion pouvait empêcher une personne de se poser les questions qui mènent à cette compréhension de qui nous sommes et de ce que nous sommes venus accomplir sur terre. Aucune cérémonie ne peut nous donner la réponse, bien que certaines puissent créer un contexte favorable.

Voici donc quelques pistes de réflexion, assez succinctes toutefois si l’on considère la complexité de la question.

Paix et lumière

Aigle Bleu

 


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