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"Le Nouveau Protocole" : The Constant Cornillac

Par Buzzline
 Pitch : Raoul Kraft vit seul dans son exploitation forestière. Un matin, il apprend la mort de son fils de 18 ans dans un accident de voiture. Un drame banal, conclut la gendarmerie. Mais une jeune femme, Diane, arrive de Paris, pour lui révéler des informations troublantes. Cet accident n'en est peut-être pas un. Elle parle de laboratoires pharmaceutiques, de médicaments expérimentaux. Son fils participait à un protocole médical. Il testait un nouveau médicament, les effets secondaires pourraient être à l'origine de sa mort.  Kraft a du mal à y croire, mais décide de monter à Paris pour en savoir plus. La suite des événements semble donner raison à la jeune altermondialiste. Poursuites, agressions physiques, coups de feu, ils doivent prendre la fuite... sans pour autant abandonner leur enquête. Avec l'aide de Diane, Kraft va quitter le monde simple qui est le sien pour celui du "Nouveau protocole". Un monde où la vérité n'est jamais là où on l'attend... Notre avis : Un thriller brut, réaliste et sans concession, dominé par un Clovis Cornillac intense et habité comme jamais... Dès les premières images, le ton est donné. Réalisation sèche et montage brut, images grisâtres, climat déprimant... On sent le travail peaufiné pour nous livrer un thriller nerveux et réaliste sur l'industrie pharmaceutique. Un genre risqué en France, si rare qu'il faut le souligner.

On ne s'y trompe quasiment pas. Hanté par une ambiance pluvieuse et sombre, les images défilent, nous nous retrouvons captivés par une enquête que l'on devine tortueuse où les mensonges et la paranoïa sont de mise. Pour sa nouvelle réalisation, Thomas Vincent brille par l'énergie mise dans son long métrage. Une direction fonctionnant aux tripes. 

Conçu comme un mixe habile entre la trilogie Jason Bourne et The Constant Gardener, le film fonctionne adroitement sur un modèle des polars 70's qui brillaient par leur climat.

Ici, rien n'est laissé au hasard et le spectateur évolue au gré des rebondissements, toujours sans savoir à qui se fier.

Dominé par l'étincelle Clovis Cornillac, Le Nouveau protocole se révèle comme une arme de choix. En effet, jamais le comédien ne s'est montré aussi poignant, habité, intense, évoluant entre la fragilité d'un père blessé et la vengeance d'une machine massive. A ses côtés, Marie-Josée Croze cabotine un brin mais s'en sort plutôt bien. Le reste de la distribution, quasi inconnue, contribue à la véracité évoquée dans le film.

Bien entendu, le film n'est pas exempt de défauts. Le manque de souffle de l'ensemble handicape assez le long métrage tout comme l'absence de réels enjeux dramatiques mais le flou sur l'intrigue et son refus d'éclaircissement sur de nombreux points rattrape avantageusement le film pour nous offrir au final, un thriller poisseux, brut et obscur qui même s'il n'arrive pas à la cheville de The Constant Gardener, ne démérite vraiment pas.

Pas mal du tout donc, même si l'on en ressort avec le vague sentiment que l'on oubliera vite le film... Ce qui est malheureusement vrai en partie...


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