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Brussels Summer Festival ( The Stranglers- Catherine Ringer - Iggy & The Stooges), Place des Palais, Bruxelles, le 12 oût 2012

Publié le 12 août 2012 par Concerts-Review


Brussels Summer Festival

Il est près de 19.00 quand muni de mon passe pour les 10 jours je m’arrête enfin coté gauche face à la scène, juste en face des services de secours, qui sait… 

La Place des Palais est noire de monde et au point de vue faune, c’est autre chose que le défilé du 21 juillet devant les chapeaux de notre bonne Fabiola. 

Ca sent l’alcool et au vu de l’état de certains phénomènes embouteillés, le soleil ne fait pas bon ménage avec les accros du goulot. Et l’égalité des sexes est pleinement respectée, croyez-moi ! 

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Ca part à l’heure avec les Stranglers de Jean-Jacques Burnel. Des punks ! 

Marrant de voir comment ceux qui crachaient sur l’establishment en 1977 sont rentrés dans le rang et se contentent d’entretenir leur célébrité en ramassant de gros cachets financiers pour leurs prestations alors qu’ils hurlaient comme des veaux «No Future», il y a 3 décades de cela. 

On démarre avec « Five Minutes », on aura droit à un best of qui peut contenter tout le monde ou presque. Le clavier est toujours omniprésent et Jean-Jacques Burnel parle toujours aussi bien français ce qui ne gâche rien. Pour une fois, pas de sifflets haineux ou de « Belgie barst » quand un artiste s’adresse au public dans la langue de Voltaire plutôt que dans celle de Vondel. 

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Nous aurons même droit au commercial « Golden Brown » qui fera rougir un vieux fan puriste et déçu qui se retourne vers moi presque comme pour s’excuser en hochant la tête, l’air de dire : « mais qu’est ce que j’ai fait pour mériter çà ? ». Je le rassure tant bien que mal en lui jurant que mon intégrité face aux déviances de la ligne de conduite punk ne m’affecte pas outre mesure à l’écoute de ce qui est tout de même le plus grand succès « monétaire » du groupe. 

Heureusement, il y aura le toujours fabuleux « No More Heroes » repris en choeur par des milliers de gorges pâteuses pour effacer un peu l’affront et ramener un semblant de sourire sur le visage de mon pauvre voisin dépité.

 En une heure, le concert est plié. 

Purée ce qu’il fait chaud, il va falloir faire la file pour boire un coup sous peine d’avoir des visions avant la fin de la soirée. Je vous explique, il faut tout d’abord fendre la foule gentiment en sens inverse ce qui, vu mon gabarit ne pose pas trop de problèmes de résistance même de la part des futurs comateux chancelants comme zombies en fête. Voilà, on y est, la cabine à passer commande est là, des tarifs bien clairs expliquent combien il faut de jetons pour chaque type de denrée désirée. Donc, à moins d’être complètement anéanti cérébralement parlant, ça ne devrait pas poser trop de problèmes. Eh bien si, il y en a encore « des qui n’ont rien compris » et comme par hasard c’est dans votre file qu’ils ont décidé de se tromper. Sans vouloir dire du mal, la palme revient aux espagnols ! Ca ne devrait quand même pas être compliqué pour des massacreurs de taureaux d’additionner sous un soleil qui n’a pourtant pas là violence calorifique du leur. Le pire c’est qu’ils discutent de tout ça avec leur bonne femme dont le débit de paroles ressemble à un trop plein au barrage de La Gileppe un jour de crue hivernale. Bon ça y est là, je peux ? Il ne me faut que pour un coca moi ! J’ai enfin les précieux sésames libérateurs et dispensateurs de bienfait bibitif ! Je me retourne et là, au-milieu de cette place qui en a vu des défilés, des filés, des filets des filles laides, je regarde avec effroi (de bouillon), qui m’accompagne ce soir, une tonnelle de 20 x 6 littéralement prise d’assaut par des hordes de consommateurs en devenir que la lenteur du service rend encore plus agressifs qu’une apparition d’Yvette Horner nue chevauchant un accordéon en forme d’hippocampe. Je vois déjà tous les espoirs de me rafraîchir disparaître et pourtant, après une trentaine de minutes à respirer les diverses odeurs que la marée humaine dégage en de telles occasions de promiscuité j’obtiens enfin mon…Fanta, il n’y a plus de Coca et plus de bière car le pompes ont lâché prise et un grand noir bâti comme une armoire bretonne s’escrime à réparer sans se démonter, lui, pas les pompes, suivez quoi, merde! Je refends(du verbe refendre) la foule en sens inverse et tel un saumon, je remonte le courant vers ma place contre les barrières de sécurité et en quelques minutes l’objectif est atteint au grand plaisir de mes voisins qui me sourient comme si j’étais un miraculé, sauvé de la masse mouvante qui déambule, chancelle, s’assied et s’écroule parfois. 

Le concert peut commencer, Maestro, please !

 

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 Voilà Catherine Ringer qui dit bien le bonsoir dans les deux langues nationales (pourtant il y en a trois) avec un accent flamand parfait. A ses côtés et à la guitare, comme papa le faisait : Mr. Chichin Junior, très applaudi. 

On va passer un agréable concert au cours duquel les « hymnes Rita Mitsoukéens » sont plus repris par des voix féminines que par celles des mâles qui commencent tout doucement à la trouver longue. 

Nous aurons droit à un panaché de chansons propres à Catherine ainsi qu’au répertoire Chichin-Ringer. « Prends-moi » (essaie seulement), « Andy », Ding Dang Dong » et j’en passe. 

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C’est très propre, c’est bien joué mais c’est un peu linéaire, il faudra attendre la fin de concert pour que la Gibson Les Paul Gold Top (c’est une preuve de goût) du fils de son papa vienne incendier nos tympans. Allez, au revoir et merci Catherine. 

De nouveau la cohue dans les deux sens, gros mouvements de foule mais ça devient plus nerveux, on sent qu’il va se passer quelque chose, tu parles ! « Si j’aurais su… » comme disait petit Gibus dans la guerre des boutons. 

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L’icône Rock Iggy alias Mr. Osterberg est sur scène aux commandes de ses Stooges et de ses 65 ans d’excès qui ont imprimé leurs marques indélébiles dans ses chairs. 

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L’iguane est toujours aussi déjanté et ça sent le souffre. 

Envahissement de scène à la demande d’Iggy, services de sécurité complètement débordés. Un « fuck the police » bien sonore qui excite ceux qui n’en avaient déjà pas besoin, ce pauvre policier qui essaie de faire son job et se voit traiter de «nazi» par un Iggy déchaîné.

 Au niveau du répertoire, ça Stooges à fond « Raw Power », « No Fun », « Search & Destroy », « 1970 », « I Wanna Be Your Dog » repris par la majorité du public tout comme « The Passenger ». 

On imagine facilement l’électricité qui devait régner en concert du côté de Detroit fin des années 60 quand ils se produisaient, ça devait être d’une dangerosité incroyable dans le contexte socio-politique des USA de l’époque ! 

Les Stooges, le MC 5, Ted Nugent et ses Amboy Dukes, Grand Funk Railroad… Mais ce soir le danger est place des Palais, car la foule survoltée va se mettre en mouvement, ça pousse, ça frappe, ça bouscule, ça hurle, ça gesticule. Des canettes vont commencer à voler, suivies par des bouteilles en verre ! C’est complètement aberrant de voir comment l’espèce humaine peut se conduire plus bassement que des animaux quand elle se laisse manipuler, quand elle ne fait plus la différence entre le spectacle et la réalité. 

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De ma position « privilégiée », je vais voir transporter des enfants inconscients, victimes de l’inconscience de leur parents avant d’être victime de la stupidité de certains énergumènes qui devraient être bannis de tous les concerts. Quand ce ne sont pas des enfants, ce sont des femmes, le cuir chevelu ouvert et du sang sur le visage que l’on transporte en civière, touchées par des bouteilles lancées dans le but de blesser par ces imbéciles qui se cachent au milieu d’une foule houleuse qui les enveloppe dans leur lâcheté, leur stupidité. 

En résumé, ma soirée aurait très bien pu être très agréable si de telles choses ne s’étaient pas produites. J’aime beaucoup le Stooges et Iggy est vraiment un mec à part mais les débordements de nombreux imbéciles ont gâché la fête. 

Il y aurait pu y avoir des morts et on aurait alors rebaptisé cette manifestation le « Brussels Se Meurt Festival ». 

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A l’année prochaine ? 

Pas certain… plus comme çà. 

Mitch « ZoSo » Duterck


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