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La Hype s’intéresse à la mode éthique, part II

Publié le 16 août 2012 par Greenbeautiful @wa_off

La Hype s’intéresse à la mode éthique, part II

Mon dernier post ayant réveillé un débat ô combien houleux, mais ô combien passionnant, sur les néologismes et amalgames autour de la définition des termes hype et hipster, une V2 s’imposait pour expliciter le dessein de mon post, même si ce n’était pas le propos et que l’analogie avec l’écolo eut été à prendre au second degré…

La Hype (telle qu’évoquée dans l’article), en tant que courant dont se revendiquent les hipsters (si tant est qu’ils aient conscience de l’être), c’est l’avant-garde, le flair pour la tendance (artistique, musicale, mode…) à venir, avant qu’elle ne soit connue.
Mais tout le monde ne s’accorde pas sur cette définition. D’autres la positionnent comme le phénomène qui arrive juste après l’underground précurseur, quand cette découverte, popularisée, devient à la mode, autrement dit la « branchitude ».

Qui eut cru que le simple récit d’un constat personnel, soit capable de soulever les passions de certains puristes de la langue de Mol…euh Shakesp…euh…de qui au juste ?

C’est bien toute la problématique de ce terme bâtard, évoluant sans tenir compte de ses racines, son identité n’est pas évidente.
Le hipster sera pour certains un branché/bobo (je ne serais pas surprise de voir débarquer prochainement dans la presse féminine le terme « Brobo », qui serait un nouveau socio-type né de la contraction de ces deux termes), érudit, avant-gardiste créatif, possédant une bonne culture mode ou autre forme d’art… Pour d’autres, il sera le post-teenager culturellement à la ramasse, mais qu’importe, il pense avoir la classe underground universelle en arborant des jeans slims et sneakers fluos, avec ces lunettes de soleil abominables lui donnant l’air d’arriver tout droit de la capitale de David et Cathy Guetta (quelque part dans les contrées reculées des Baléares…), et sur lequel on aime bien taper… Néologismes du web, largement relayé par la presse féminine qui, il faut bien l’admettre, fait parfois mal aux mots.

La Hype s’intéresse à la mode éthique, part II


De là découlent des contre-sens sur le terme « hype » qui peut désigner tantôt la branchitude (déjà à la mode, déjà démocratisé), tantôt le mouvement auquel adhèrent les hipsters (« underground »).

Enfin ce n’est pas moi, vulgaire blogueuse pensante, qui pourrait trancher sur cette question qui va plus loin que la sémantique (on a d’ailleurs à peu près autant de définitions de hipster dans Google qu’il n’y a de résultats de recherche, ou dans la vrai vie qu’il n’y a d’individus) : les sociologues qui se penchent sur le sujet en sont encore à se demander si nous assistons à la naissance d’une nouvelle classe avec des codes sociaux, économiques et idéologiques propres. Le grammairien du New York Times a rédigé une lettre ouverte à la rédaction, demandant l’abandon de ce terme, jugeant sa signification trop floue. … on aurait bien pu demander à feu Maître Capello de trancher, à défaut je ferais une lettre largement motivée à l’académie Française…une bouteille à la mer !

La Hype s’intéresse à la mode éthique, part II


Je peux néanmoins émettre mon avis sur la question posée dans les commentaires (cf. les commentaires du précédent post) :
Un effet de mode, par définition çà ne dure pas, donc si l’on considère que la Hype est un effet de mode tout court, la mode éthique, à mon sens ne s’y intègre pas.
Si au contraire, on l’entend comme une démarche vouée à s’inscrire durablement dans les mœurs…Oui l’analogie de la mode éthique/ Hype vs écolo/ hipster a du sens (encore une fois, si l’on admet le hipster comme celui qui se reconnaît dans cette culture, dans cette « philosophie »)…
Enfin ce n’est que mon humble avis et cette position n’engage que moi.

L’avenir nous dira ce qu’il adviendra de la mode éthique, mais il me semble qu’il s’agisse juste d’une expression (qui disparaîtra peut-être un jour, peut-être déjà perçue comme gênante puisque « cataloguante ») pour définir un intérêt socio-environnemental à se préoccuper de notre mode de consommation du textile, elle fait aujourd’hui figure d’exception, mais aspire à redevenir une norme (ainsi on ne la nommerait plus que par le terme « mode »).

Je l’ai déjà dit mais je n’ai de cesse de l’écrire, qu’il s’agisse d’un effet de mode qui met l’éthique en lumière auprès d’une population qui n’en n’a jamais entendu parler (soit, la démocratiser), ou qu’il s’agisse d’une contre-culture profonde, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse… (Et c’était plutôt çà le propos du post !)

CQFD


Photo 1 :
Fixie Peugeot DL121, exposé lors du dernier salon 1.618 (salon du développement durable dans le luxe, l’innovation et le design)

Photo 2 :
Lunettes vintage chez Centre commercial

Photo 3 :
Modèles exposés lors du dernier Ethical Fashion Show, réalisés à partir de tissus « eco-friendly » offert par les exposants du salon Texworld.


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