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Passe-moi le ballon, la chicane est finie!

Publié le 25 mars 2008 par Raymond Viger

Terre des Débrouillards
Des projets de développement pour une planète solidaire
Chronique de l’Agence Science-Presse préparée en collaboration avec le magazine Les Débrouillards

Passe-moi le ballon, la chicane est finie!
Nicole Castéran

L’Albertaine Jennifer Heil, championne du monde de ski acrobatique, revient d’un séjour au Rwanda. Des jeunes victimes de la guerre s’y réconcilient en faisant du sport!

Au Rwanda, en 1994, les membres de deux ethnies, les Tutsi et les Hutu, se sont entretués. Il y a eu 800 000 morts. Quatre millions de personnes ont fui leur foyer. Aujourd’hui, tout est à reconstruire. Il reste beaucoup de haine entre les deux peuples.

Débrouillards: Jennifer, au Rwanda, on se réconcilie par le sport?
Jennifer Heil: Oui! En jouant tous ensemble, ils apprennent une foule de choses: régler les conflits, accepter les autres, se maintenir en bonne santé et éviter les maladies. Ils abandonnent moins l’école et réussissent mieux en classe. Le jeu leur procure un moment loin des dures réalités de leur vie.

C’est l’organisme Right to Play Canada (Le droit de jouer), dont je suis une ambassadrice, qui organise ces jeux.

1-0 pour la paix
Jouer ensemble, c’est apprendre la coopération, l’esprit d’équipe et la tolérance. De retour à la maison, les jeunes sportifs transmettent un message positif à leur famille et à leur communauté. Ainsi, toutes les générations en profitent.

Débrouillards: Comment apprend-on à éviter les maladies par le jeu?
Jennifer Heil: Voici un exemple. Dans le jeu du pont, on demande aux jeunes de traverser une rivière infestée de crocodiles en marchant sur un étroit morceau de bois. On étend une bande de tissu (c’est le cours d’eau) et on y dépose des peaux de crocodiles. Les enfants qui ne réussissent pas ont droit à un deuxième pont (plus large), puis à un troisième si nécessaire.

Après, on discute. Que symbolisent les crocodiles? Les microbes qui nous donnent des maladies. Les ponts, eux, représentent les divers moyens de les éviter: par exemple se laver les mains, ne pas boire l’eau des ruisseaux, se faire vacciner, etc.

Débrouillards: Les discussions ont donc un rôle très important. Qui les anime?
Jennifer Heil: Ce sont des moniteurs rwandais spécialement formés. J’ai rencontré plusieurs de ces filles et garçons d’une vingtaine d’années. Ce sont des survivants du génocide de 1994. Ils ont terriblement souffert, pourtant aujourd’hui ils s’emploient, avec une admirable compassion, à réconcilier les ethnies. Le travail est immense.

Débrouillards: Qu’est-ce que ce voyage t’a apporté?
Jennifer Heil: La plus grande leçon que j’en tire, c’est la force de l’esprit humain. Comment des gens qui ont si peu reçu peuvent-ils tant donner? Ça fait réfléchir quand, comme moi, on a beaucoup reçu.

«Je suis allée au Rwanda pour aider l’organisation Right to Play Canada à recueillir des fonds, relate Jennifer. L’exemple de Clara Hughes, médaillée d’or en patinage de vitesse et déjà ambassadrice, m’avait beaucoup inspirée. Je suis convaincue que l’on peut apprendre énormément avec le sport et le jeu.»

Cet article est publié avec la collaboration de l’Agence canadienne de développement international (ACDI).


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