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rue89 : Ecrivains, pourquoi (et comment) les maisons d’édition refusent vos livres

Par Dedicaces @Dedicaces

rue89 : Au regard du nombre de décisions prises, la principale activité d’un éditeur n’est pas de publier, mais de refuser de publier. La quête d’un éditeur est souvent très laborieuse, comme certains d’entre vous peuvent en avoir fait l’expérience. C’est le cas de l’auteur Maginhard, qui s’est amusé à compiler sur son blog une centaine de lettres de refus de son manuscrit, avant d’être publié dans une maison d’édition belge.

En moyenne, un seul livre sur 6 000 est publié. Nous avons tenté de comprendre pourquoi un roman était refusé.

rue89 : Ecrivains, pourquoi (et comment) les maisons d’édition refusent vos livres

Jack Nicholson dans « Shining » de Stanley Kubrick (1980)

Le fonctionnement d’un comité de lecture

Avant la publication, le premier roman devra passer la sélection des comités de lecture (pour les plus grosses maisons d’édition) ou d’un réseau de lecteurs.

Pour les plus petites maisons d’édition, c’est l’éditeur qui reçoit les livres et les sélectionne. C’est le cas d’Alma-Editions, qui publie seulement dix-sept livres par an. Sa directrice littéraire, Catherine Argand, nous a expliqué le cheminement des manuscrits.

Sa maison d’édition peut recevoir jusqu’à cinq livres par jour. Une première sélection des manuscrits se fait par un stagiaire (souvent diplômé d’un master d’édition). Les repêchés sont alors lus par les éditeurs, qui procèdent à un nouvel écrémage.

Lecteurs payés à la pièce

Lorsqu’il existe un comité de lecture, il peut être constitué de cinq à quinze membres, parfois plus. Les lecteurs du comité lisent les livres, les annotent et marquent leur jugement sur une fiche dédiée au roman. Tout y est inscrit : du refus à l’étonnement. Catherine Argand :

« De manière générale, les lecteurs sont payés à la pièce. Ils ont un QCM à remplir au sujet du livre. Par exemple, ils mettent une note à l’action du personnage, la trame de l’histoire, etc. »

En fonction de la taille des maisons d’édition, les membres du comité peuvent se réunir une fois par semaine ou une fois par mois. Durant ces sessions :

« Ils défendent le livre pour lequel ils ont eu un coup de cœur et qu’ils souhaitent voir publié. Si le lecteur a réussi à convaincre les autres lecteurs, on effectue alors une deuxième lecture du livre, puis il passe entre les mains des éditeurs. »

« C’est pas mal, mais plutôt pour Flammarion »

Dans son livre « Petits bonheurs de l’édition » (La Différence), l’auteur Bruno Migdal, lecteur-stagiaire à 42 ans, décrit le service des manuscrits des éditions Grasset. Il relate cet engouement lorsqu’il s’agit de défendre un livre qui a su attirer ses faveurs :

« Mon éditeur estime que c’est pas mal, franchement pas mal (je ne lui apprends donc rien) mais plutôt pour Flammarion ou Julliard ; il ira tout de même jusqu’à le proposer en comité de lecture, où il sera finalement boulé d’un revers de main. »

Catherine Argand n’a jamais véritablement apprécié les comités de lecture. Elle trouve en effet étrange de confier son choix de livre à une personne tierce : « Mon choix ne sera jamais celui d’un autre éditeur. » Tout est une question de goût.

Bien sûr, le point de vue du lecteur entre en compte. Catherine Argand sait qu’il existe une marge d’erreur possible sur ce qui peut être un bon ou un mauvais manuscrit. « C’est la même chose qu’un professeur qui va noter une copie de fac. »

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