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Cas_Z5_E_II_MI

Publié le 21 août 2012 par Planseisme @planseisme

Comment prendre en compte le risque sismique   dans votre projet ?

Récapitulatif

Zone de sismicité   Zone de sismicité   5 (sismicité   forte)

Catégorie d’importance du bâtiment Catégorie d’importance II - maison individuelle

Construction d’un bâtiment neuf / Travaux sur un bâtiment existant Travaux sur un bâtiment existant

Exigences parasismiques réglementaires Dans tous les cas : vérifier que les travaux n’aggravent pas la vulnérabilité 
Des règles de construction parasismique sont imposées pour réduire cette vulnérabilité dans les zones sismiques."> 
sismique du bâtiment.
Si les travaux entraînent une modification importante de la structure du bâtiment [1], appliquer les règles parasismiques : règles CP-MI Antilles [2] ou règles Eurocode 8
Si des éléments non structuraux sont ajoutés ou remplacés, appliquer les règles parasismiques : règles Eurocode 8

Recommandations Evaluer la vulnérabilité 
Des règles de construction parasismique sont imposées pour réduire cette vulnérabilité dans les zones sismiques."> 
de son bâtiment et le renforcer si nécessaire et si possible
Aménager les équipements intérieurs du bâtiment

Informations détaillées

A. Situation de votre projet

La commune dans laquelle se trouve votre projet est en zone de sismicité   5 (forte) selon l’article D. 563-8-1 du Code de l’Environnement.
Votre projet consiste en des travaux sur un bâtiment existant. Votre bâtiment, après travaux ou changement de destination, est de catégorie d’importance II ; plus précisément, il s’agit d’une maison individuelle.
Selon l’arrêté du 22 octobre 2010 modifié (relatif à la classification et aux règles de construction parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite à « risque normal »), des dispositions parasismiques sont exigées dans cette commune, pour les projets de travaux sur un bâtiment existant, pour la catégorie d’importance du bâtiment que vous avez renseignée.

B. Dispositions parasismiques à appliquer

L’arrêté du 22 octobre 2010 définit des dispositions parasismiques à appliquer :

  • à tous les types de travaux sur un bâtiment existant (conditions générales),
  • aux travaux entraînant une modification importante de la structure du bâtiment ou relatifs à l’ajout ou au remplacement d’éléments non structuraux, qui correspondent aux conditions particulières (précisées ici pour la zone de sismicité   et la catégorie d’importance de bâtiment de votre projet).

1. Conditions générales :

En cas de travaux sur un bâtiment existant, la catégorie d’importance à considérer est celle du bâtiment après travaux ou changement de destination.

  • Principe de base : non-aggravation de la vulnérabilité 
    Des règles de construction parasismique sont imposées pour réduire cette vulnérabilité dans les zones sismiques."> 

    Le principe de base de la réglementation sur le bâti existant est le suivant : si des travaux sont réalisés sur des bâtiments existants, ils ne doivent pas aggraver la vulnérabilité 
    Des règles de construction parasismique sont imposées pour réduire cette vulnérabilité dans les zones sismiques."> 
    de ces bâtiments au séisme
    Tremblement de terre
    Secousse tellurique"> 
     
    .
    Il est donc nécessaire de vous assurer auprès des professionnels de la construction que les travaux envisagés n’aggravent pas la vulnérabilité 
    Des règles de construction parasismique sont imposées pour réduire cette vulnérabilité dans les zones sismiques."> 
    du bâtiment au séisme
    Tremblement de terre
    Secousse tellurique"> 
      (exemples de travaux pouvant aggraver la vulnérabilité 
    Des règles de construction parasismique sont imposées pour réduire cette vulnérabilité dans les zones sismiques."> 
    d’un bâtiment : ajout d’un étage, création de transparences ou de commerces au rez-de-chaussée) [3].
  • Cas de travaux visant uniquement à renforcer le niveau parasismique d’un bâtiment
    Les travaux visant uniquement à renforcer le niveau parasismique d’un bâtiment ne sont pas imposés par la réglementation ; toutefois, les maîtres d’ouvrage sont incités à en réaliser si nécessaire, dans une démarche volontaire. En cas de renforcement volontaire, le maître d’ouvrage choisit le niveau de confortement qu’il souhaite atteindre, au sens de la norme NF-EN 1998-3 décembre 2005 (état-limite de quasi-effondrement, dommage significatif ou limitation des dommages), en fonction de ses objectifs et de ses moyens.
  • Cas d’extensions de bâtiments désolidarisés par un joint de fractionnement
    Les extensions de bâtiments désolidarisées par un joint de fractionnement doivent respecter les règles applicables aux bâtiments neufs.

2. Travaux entrant dans les conditions particulières :

2.1 Travaux sur la structure du bâtiment

Règles parasismiques à appliquer : les règles CP-MIAntilles ou les règles Eurocode 8
Si vos travaux conduisent à une des modifications suivantes :

  • augmentation de la surface de plancher [4] de plus de 20%,
  • suppression de plus de 30% de plancher à un niveau,
  • suppression de plus de 20% du contreventement vertical,

alors, en plus des conditions générales, les règles parasismiques Eurocode 8 doivent être appliquées.
Si votre projet respecte les conditions d’applicabilité des règles parasismiques CP-MI Antilles, en cas de travaux ayant pour objet d’augmenter la surface de plancher de 30%, les règles CP-MI Antilles peuvent être appliquées en dispense des règles Eurocode 8.

1er cas : votre projet respecte les conditions d’application des règles CP-MI Antilles et vos travaux ont pour objet d’augmenter la surface de plancher de 30%

En cas de travaux ayant pour objet d’augmenter la surface de plancher de 30%, les règles forfaitaires simplifiées CP-MI Antilles, du guide « Constructions parasismiques des maisons individuelles aux Antilles, CP-MI Antilles » (édition 2004) (téléchargement du guide CP-MI Antilles Antilles), peuvent être utilisées (en dispense des règles Eurocode 8) si votre projet respecte les conditions d’application de ces règles. Toutefois, même dans le cas où votre projet respecte ces conditions, les règles Eurocode 8 peuvent être utilisées si vous le souhaitez (cf. 2e cas).
Les conditions d’applicabilité des règles CP-MI Antilles sont à consulter dans le guide susmentionné.

2e cas :
(i) votre projet ne respecte pas les conditions d’application des règles CP-MI Antilles et vos travaux ont pour objet d’augmenter la surface de plancher de plus de 20% ou de supprimer plus de 30% de plancher à un niveau ou de supprimer plus de 20% de contreventement vertical
ou (ii) votre projet respecte les conditions d’application des règles CP-MI Antilles mais vos travaux ont pour objet de supprimer plus de 30% de plancher à un niveau ou de supprimer plus de 20% de contreventement vertical

Les règles parasismiques applicables sont celles des normes NF EN 1998-1 septembre 2005, dites « règles Eurocode 8 ».
Pour l’application de ces règles, les paramètres relatifs au mouvement sismique (compléments d’explications sur les paramètres du mouvement sismique) à utiliser sont notamment les suivants :

Accélération maximale de référence au niveau d’un sol de type rocheux agr agr = 1,80 m/s²

Coefficient d’importance du bâtiment

\gamma _I
\gamma_{I}
=1

Paramètre de sol S A déterminer par une étude de sol

Accélération horizontale de calcul ag=

\gamma_{I}
x agr x S

Rapport de l’accélération verticale de calcul avg et de l’accélération horizontale de calcul ag

{a_{vg} \over a_{g}}
= 0,8

Attention, le mouvement sismique à prendre en compte pour l’application des règles de construction dépend non seulement de la zone de sismicité   et de la catégorie d’importance du bâtiment, mais également de la nature du sol sous le bâtiment. En effet, le mouvement du sol peut être amplifié localement (par rapport à un sol de type rocheux), en raison de la constitution géologique du sous-sol : il s’agit d’effets de site topographiques) ou par la présence de formations géologiques superficielles meubles (effets de sites dits géologiques). Le plus souvent, les effets de site conduisent à une amplification des mouvements sismiques.">  lithologiques (compléments d’explications sur les effets de site). Lors d’un projet de construction, ces effets de site topographiques) ou par la présence de formations géologiques superficielles meubles (effets de sites dits géologiques). Le plus souvent, les effets de site conduisent à une amplification des mouvements sismiques.">  lithologiques doivent donc être pris en compte. Pour cela, une étude de sol, faite sur le terrain et à l’emplacement exact du projet de construction, permettra au professionnel de connaitre la classe de sol sous le bâtiment. Une fois la classe de sol attribuée grâce à l’étude de sol, les éventuels effets de site topographiques) ou par la présence de formations géologiques superficielles meubles (effets de sites dits géologiques). Le plus souvent, les effets de site conduisent à une amplification des mouvements sismiques.">  lithologiques seront à prendre en compte à travers les paramètres précisés dans la norme NF EN 1998-1 et NF EN1998-5 septembre 2005 (dont le paramètre de sol S).

2.2 Ajout ou remplacement d’éléments non structuraux

Les éléments non structuraux du bâti (cloisons, cheminées, faux-plafonds, etc.) peuvent se révéler dangereux pour la sécurité des personnes, même sous un séisme
Tremblement de terre
Secousse tellurique"> 
  d’intensité MSK64 et EMS-98) comportent 12 degrés (notés en chiffres romains). Le degré I correspond à une secousse imperceptible (même dans des circonstances favorables), les dégâts aux bâtiments commencent au degré V et deviennent importants (destructions de bâtiments) à partir de VIII. Le degré XII caractérise une catastrophe généralisée, les effets atteignant le maximum concevable. L’échelle EMS-98 constitue aujourd’hui l’échelle de référence en Europe.">  modérée. Si vos travaux consistent en un ajout ou remplacement d’éléments non structuraux dans le bâtiment, ils doivent respecter, en plus des conditions générales, les règles parasismiques de la norme NF EN 1998-1 septembre 2005, dites « règles Eurocode 8 ». [5]

C. Recommandations

Evaluation de la vulnérabilité 
Des règles de construction parasismique sont imposées pour réduire cette vulnérabilité dans les zones sismiques."> 
du bâtiment et renforcement

Il est fortement recommandé aux maîtres d’ouvrage de faire évaluer la vulnérabilité 
Des règles de construction parasismique sont imposées pour réduire cette vulnérabilité dans les zones sismiques."> 
de leur bâtiment au séisme
Tremblement de terre
Secousse tellurique"> 
 , ainsi que de le renforcer si nécessaire et si possible. Cette recommandation s’applique tout particulièrement en zones de sismicité   moyenne (4) et forte (5) et dans le cas de bâtiments stratégiques ou présentant un risque pour un nombre élevé de personnes. L’évaluation de la vulnérabilité 
Des règles de construction parasismique sont imposées pour réduire cette vulnérabilité dans les zones sismiques."> 
d’une construction doit être réalisée en faisant appel à un professionnel de la construction parasismique [6].

Aménagement des équipements intérieurs

Outre le bâtiment en lui-même, les meubles lourds et les équipements intérieurs peuvent présenter un risque en cas de séisme
Tremblement de terre
Secousse tellurique"> 
 . Ils peuvent blesser les occupants, gêner l’évacuation du bâtiment ou entraîner des suraccidents dans le cas d’équipements particuliers (contenant des produits toxiques ou inflammables par exemple). Il est recommandé de fixer et de protéger ces éléments. La réglementation n’intervient pas sur les aménagements intérieurs ; chacun est responsable des aménagements des équipements intérieurs de son habitation [7].

[1] Travaux définis dans les conditions particulières de l’article 3 de l’arrêté du 22/10/2010 (cf. « Informations détaillées »)

[2] Application possible des règles CP-MI Antilles sous réserve du respect des conditions d’applicabilité (« Construction parasismique des maisons individuelles aux Antilles, CP-MI Antilles » (édition 2004), rédigé par l’Association Française de génie ParaSismique (AFPS))

[3] Afin d’aider les professionnels à évaluer l’incidence des travaux sur la vulnérabilité du bâtiment, un guide méthodologique est en cours d’élaboration par le ministère en charge du développement durable, visant à caractériser le caractère aggravant de travaux et, le cas échéant, à le compenser.

[4] Depuis le 1er mars 2012, la surface de plancher, au sens de l’article R. 112-2 du code de l’urbanisme, se substitue à la SHON (surface de plancher hors œuvre nette) et à la SHOB (surface de plancher hors œuvre brute). Toutes les informations sur cette réforme sont disponibles sur le site du ministère en charge du développement durable (http://www.developpement-durable.go…)

[5] Un guide relatif au traitement des éléments non structuraux (cheminées, cloisons, faux-plafonds, …) est en cours d’élaboration par le ministère en charge du développement durable : il donnera les principes de dimensionnement pour que les documents propres aux produits et procédés visés par ces éléments (règles de l’art, avis et agréments techniques, …) respectent les règles Eurocode 8 pour des bâtiments neufs ou existants (ajout ou remplacement d’un élément non structurel) de catégorie d’importance II et III à partir de la zone de sismicité 2.

[6] Les services de l’Etat et des collectivités et les architectes des Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) sont là pour conseiller et orienter les particuliers vers les experts compétents dans leur région.

[7] Des guides de l’AFPS permettent d’accompagner cette démarche (guide de méthodologie générale, guides d’application pour les établissements scolaires et les établissements de santé, disponibles sur www.planseisme.fr).


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