Grèce, hiver cinglant, cité de Myklos. Minas, se réveille presque nu et amnésique sur les marches du temple d’Athéna. Qui est-il ? D’où vient-il ? Suivez-le dans sa quête initiatique.
Scénario de Mosdi, dessin de Cerqueira
Public conseillé : Grand Adolescent, adulte, plutot masculin
Style : Aventure historique Paru au Lombard, le 24 Aout 2012
L’histoire
Grèce, 5eme siècle avant notre ère. Un homme à moitié nu se réveille sur les marches du temple d’Athena. Amnésique, il ne connait pas son identité, ni même comment il est arrivé dans ce lieu. Pour le protéger du froid, Titos, un très jeune garçon à la maturité étonnante l’invite à le suivre. Sans autre solution immédiate, il trouve refuge chez sa mère, veuve d’un grand guerrier. Cette belle femme, à l’honneur intact subit les assauts répétés de Stamos, prétendant lourd et sur de lui. Quand la situation dégénère l’homme intervient. Il se découvre guerrier lui-même, et capable des pires exactions. Malgré son envie de paix, ses souvenirs remontent à chaque situation de crise, lui rappelant son passé violent. Il retrouve alors, bribe par bribe, son histoire personnelle qu’il aurait préféré fuir…
Ce que j’en pense
Mosdi et Cerqueira nous livrent un premier tome bien construit mêlant habillement deux styles assez typés : l’histoire grecque épique (façon “300″) et la quête intérieure (suite à l’amnésie du héros). Mosdi dose avec précision les 2 approches opposées (visuelle et extérieure / interne).
Fixant l’histoire autour de peu de personnages, Minas, le “sombre” héros, Titos et sa mère et quelques personnages secondaires “perturbateurs”, Mosdi fait avancer par bond son histoire à chaque aller/retour dans la mémoire de Minas. Malgré les très nombreux flashbacks qui rythment le récit, Mosdi a trouvé la bonne alchimie, pour narrer les 2 histoires de Minas, sans nous perdre.
Un peu de gris, entre le noir et le blanc
Psychologiquement, il est facile d’interpréter ces 2 récits comme un symbole de la double personnalité, de l’ambivalence de Minas. Dans l’histoire contemporaine, il n’aspire qu’à la tranquillité du foyer. Dans son passé, c’est un guerrier cruel et sans âme. C’est une façon un peu simple de montrer la complexité de l’être humain, mais qui a l’avantage de trouver un écho en chacun de nous.
Cerqueira et Mosdi sont deux auteurs visiblement intéressé par la noirceur et le fantastique. Lisez “l’ombre de l’échafaud” de Cerqueira, “l’île des morts” et “Xoco” de Mosdi pour vous en convaincre. Dans Minas Taurus, vous n’y échapperez pas. Mosdi apporte sa dose de fantastique “démoniaque” dont j’éviterais d’en dire plus pour éviter de vous “spoiler” .
Le dessin
Cerqueira nous propose un dessin efficace, entre dynamisme, et classicisme. Illustrant avec précision les scènes grecques tranquilles, son dessin s’emballe, s’énerve dans les scènes de bataille. Ainsi, Il fait parfaitement écho à la “double histoire” de Mosdi.
Côté découpage, rien à redire. C’est fluide, efficace et lisible.
Le plus étonnant est la mise en couleur. Cerqueira a choisi d’ajouter à l’ordinateur, un grand nombre de matières, de textures, voire de photos retravaillées à son trait assez simple. Le résultat graphique est assez inhabituel, sans pour autant être “repoussoir”. Entre jeux vidéo, dessin animé et bande dessinée “classique”, on s’habitue à son visuel “composite”, mais un peu chargé à mon goût.
Pour résumer
Accompagnez Minas, guerrier grec dans sa quête d’identité. Mosdi et Cerqueira vous invitent à suivre ce homme puni par les dieux dans les temps calmes de la cité, comme dans les temps de fureur.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble