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L’île des hommes-chiens par Bernard Domeyne

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir

L’île des hommes-chiens est historiquement le deuxième opus des enquêtes de Addamah et Manset. Ce policier m’a permis d’aborder une nouvelle facette du crime. Dans mes précédents romans, j’abordais – en les renouvelant – les thèmes du serial killer ; du terrorisme ; du meurtre rituel ; ou du meurtre bourgeois à la Chabrol – qui demeure mon thème de prédilection.
Avec l’île des hommes-chiens, on change de dimension : mes personnages sont confrontés à un complot de grande ampleur, ourdi par les pires criminels qui soient. J’ai voulu également dans ce roman mettre mon héroïne Kiki Manset à l’épreuve ; l’observer en situation extrême ; et voir comment elle s’en sortirait.
Et Kiki s’en est très bien sortie.

L’intrigue débute de manière assez banale. Tout commence par le départ en vacances d’été du commissaire et de son adjointe. Sur leur lieu de séjour, l’île espagnole de Tenerife, les enfants d’un couple de touristes français sont enlevés. On pense immédiatement aux agissements d’un pédophile. Mais l’enquête va prendre une toute autre direction…
Les enquêteurs affrontent un ennemi insaisissable, qui ne recule devant rien. Pour en sortir, j’ai eu recours, comme au théâtre, à un Deus Ex Machina : un erreur des criminels. Forcément : quand les crimes sont parfaits, quand l’assassin ne fait pas d’erreur, on ne le trouve pas… Or, je tenais au happy end.

Plus précisément, je fais appel à un Malien qui lance une bouteille à la mer, à un soldat de l’armée marocaine et à un couple d’Allemands en goguette. Ils sont les instruments du destin… Les grains de sable. Il faudra un jour écrire un livre qui fera un florilège des « grains de sable » qui ont changé la face du monde.

Compte-tenu des développements de l’intrigue, il m’a semblé que les Canaries feraient un lieu assez vraisemblable pour l’île des hommes-chiens.
Les Canaries ne sont pas un lieu anodin. Je sais bien que les Espagnols font leur possible pour qu’elles restent dans un anonymat de bon aloi favorable au tourisme, mais disons tout de même deux ou trois choses : C’est un avant-poste de l’Europe en face de l’Afrique et des Amériques, donc un lieu stratégique. C’était la base de départ de Franco en 1936, donc un lieu chargé d’histoire, une histoire trouble où l’on croise pas mal de personnages interlopes. C’est enfin une grande réussite économique, probablement la plus belle réussite espagnole ; et donc elles attirent les mafias. Mafias avec lesquelles les enquêteurs pactisent pour démasquer les criminels (c’est d’ailleurs ce qui c’est passé aux Etats-Unis dans les docks pour démasquer les espions et saboteurs nazis pendant la seconde guerre mondiale. La police, c’est d’abord du renseignement ; et le renseignement, il faut souvent aller le chercher dans les poubelles)…

Pour ce polar, j’ai créée deux personnages secondaires, le commissaire Joachim Albaigès et son adjointe, le lieutenant Pepa Carabancel (encore qu’Albaigès ne serait pas content que je le présente comme un personnage secondaire… Encore un ego surdimensionné celui-là ; mais il s’humanise au fil du récit ; je le soupçonne même de réfléchir à ce qui se passe)… J’aime beaucoup Pepa. Elle est complètement différente de Kiki, au physique comme au mental : autant Kiki est très solide, autant Pepa est très fragile sous des dehors hautains ; autant Kiki est dans l’action, tout le temps, autant Pepa est sur le mont Pagnote… Il n’est pas impossible qu’on les revoient, ces deux-là.

Cinq opus des enquêtes de Addamah & Manset sont à présent parus ; un sixième, Cire perdue, est en cours de parution. Je me consacre à la promotion de mes ouvrages, mais quand on a commencé à écrire des histoires, il est difficile de s’arrêter… Il est donc probable que la série des enquêtes du commissaire Addamah et du commandant Manset ne fait que commencer.


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