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Martel et le gouffre de Padirac

Publié le 28 août 2012 par Mpbernet

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Edouard-Alfred Martel (1859-1938) : voici un nom que bien peu connaissent, n’est-il pas vrai ?

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Pourtant, dans la même veine (et c’est bien le cas de le dire !) que Gustave Eiffel et Ferdinand de Lesseps, cet homme fut un grand innovateur. Avocat de formation, passionné de géographie et de cartographie, il passa son temps à explorer toutes les cavités naturelles de notre terre – plus de 1000 – dans le monde entier. C’est lui qui « inventa » le terme de « spéléologie »  et découvrit avec ses équipes une foule de rivières souterraines dont il parvint à préciser, par des relevés, le cours et souvent  l’aboutissement. A Padirac, la résurgence est dans la Dordogne.

Pour le gouffre de Padirac, qui lui rend un souterrain hommage sous la forme d’un buste très « IIIème République », on peut dire que Martel fut l’initiateur de la spéléologie populaire, au sens noble du terme. Il faut voir, même en fin de saison, la longue file d’attente des touristes venus pénétrer dans l’antre effrayant, chargés de pull-overs car le fond est à température constante (13°), des bébés, des  jeunes, des vieux, des éclopés en béquilles même … prêts pour un parcours humide de deux kilomètres. Pourtant, malgré les aménagements tout à fait sécurisants et confortables : un escalier pour les courageux, qui fut installé par Eiffel dans les années 30, trois ascenseurs, il faut tout de même monter et descendre un total de plus de 230 marches.

La dernière fois que nous y sommes venus avec Jean-Baptiste et Camille, c’était en 2008 juste quelques mois après ma crise cardiaque. Je n’avais pas osé faire la fin du parcours et ses 150 marches pour aller admirer le lac des grands Gourds, la grande Pendeloque sur toute sa hauteur, la salle haute de 94m …. Cette fois, avec Hugo, Apolline et ses parents, j’ai franchi cet obstacle psychologique. Pas mal essoufflée, certes, car je n’ai pas d’entraînement, mais vaillante et pas en queue de peloton. Bon, j’étais contente de remonter à la surface … A l’heure du déjeuner, la queue dehors s’était encore allongée.

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Au fond, toujours les mêmes blagues de la part des bateliers qui vous font franchir la rivière souterraine en faisant tanguer la barque d’aluminium, cette année, le parcours sert de cadre à de poétiques  sculptures de bronze d’une artiste dont on ne nous a rien dit (Isabelle Thiltgès) … Et puis une prise en main d’un guide saisonnier, visiblement en fin de saison lui aussi, répétant pour la énième fois le discours minimum, sans fioritures. Il faut dire que c’est du travail à la chaîne, la queue ne s’arrête jamais, on fait un petit tour avec ses onze passagers et on recommence….Mais tout de même, le nôtre aurait pu y mettre un peu plus de cœur …

Il est une anecdote qui aurait pu faire sourire les visiteurs : Edouard-Alfred Martel n’a pas découvert ce gouffre, connu des habitants depuis le IIIème siècle de notre ère, mais il a été le premier à échafauder un plan pour le rendre accessible au grand public. Son projet d’exploitation demandait de très lourds investissements. On avait commencé des visites touristiques dès novembre 1998, mais il voulait plus. Toujours préoccupé, un oublia un jour sa sacoche pleine de plans dans un fiacre. Et il se trouva que le client suivant, William Beamish, brasseur irlandais bien connu, ouvrit la sacoche, s’enthousiasma pour le projet et contacta Martel. Ainsi naquit la société d’exploitation et que les nouvelles installations purent être inaugurées officiellement le 10 avril 1899, en présence de Georges Leygues, alors Ministre de l’Instruction publique.

Depuis, on compte 400 000 visiteurs par an, et le gouffre fait la fortune de la région, et donne du travail, en saison, à 85 salariés …et, pour nous, il constitue encore un petite madeleine !


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