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Tire encore si tu peux !

Publié le 29 août 2012 par Olivier Walmacq

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Genre : Western Spaghetti (interdit aux moins de 16 ans)

Année : 1967

Durée : 1H57

L’histoire : Un gang de hors la loi, mexicains et américains, s’emparent d’une cargaison d’or. Les américains trahissent les mexicains et les abattent dans le désert. Cependant, Django, l’un des mexicains est sauvé par deux indiens et il se lance à la poursuite des traîtres. Il atterrit alors dans une ville hostile, cauchemardesque et sanglante. 

La critique de Vince12 :

Voilà un western particulièrement atypique réalisé par Giulio Questi en 1967. Il ne faut pas l’oublier, Sergio Leone a crée un genre nouveau avec le western spaghetti.
D’autres réalisateurs italiens tels que Sergio Corbucci ou Sergio Sollima, entre autres, apporteront ensuite leur pierre à l’édifice.

Nombreux sont les westerns spaghettis qui furent réalisés dans les années 60 en Italie. Pourtant au bout d’un moment le genre a vu proliférer des films médiocres reprenant tous le même concept usé jusqu’à la corde. Dans cet univers les réalisateurs vont tenter de se démarquer le plus possible. C’est alors que le genre se diversifie et qu’on se met à parler de « western opéra », « western Zapata », « western musical », « western thriller » et aussi de « western d’horreur ».
Indéniablement, Tire encore si tu peux !, appartient au dernier genre. Car en effet le film de Giulio Questi est sans aucun doute le western spaghetti le plus violent jamais fait, pire que Django ou Le Grand Silence. D’ailleurs le film sera retiré des écrans à sa sortie en 1967 et sera interdit aux moins de 18 ans.

Attention SPOILERS

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Django un bandit mexicain se joint à un gang composé d’américains et de mexicains, afin de s’emparer de la cargaison d’or d’une diligence. Cependant les américains trahissent et tuent tous les mexicains, laissant Django pour mort. Mais ce dernier est sauvé par des indiens et ensemble ils se lancent à la poursuite des traîtres. Ils finissent par retrouver leur trace dans une ville hostile ou la population a déjà fait couler le sang des bandits.

Dans ce paysage morbide et cauchemardesque, Django va tenter de récupérer l’or mais il va se heurter à un richissime propriétaire terrien sans pitié et à une population sans foi ni loi.

Le scénario de Tire encore si tu peux ! reprend donc la base de beaucoup de westerns spaghettis, soit un étranger (appelé Django dans la version anglaise) qui cherche à se venger.
Cependant, Giulio Questi nous prend à contrepied en transformant cette histoire de vengeance à une histoire sordide pleine de violence et de massacres.

Une fois encore ce western contient sa dose de violence et ponctue ses deux heures de bobines par des scènes de meurtres, de massacres et de tortures (aussi bien physiques que psychologiques). Mention spéciale pour une scène où un indien est scalpé à vif en gros plan.

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Tomas Milian, véritable icône du genre, confère son charisme au personnage principal qui tente de survire dans cet univers particulièrement hostile.

Si en apparence Tire encore si tu peux ! semble être un simple western qui tire son originalité de sa violence, il n’en est rien.
A travers ce film Giulio Questi engage un débat et prend à contrepied les codes du genre. Ici les bandits déjà pourris deviennent les victimes de la population encore plus pourrie. Même le personnage de Django finira par partir écœuré de ce qu’il a vu.

Il ne faut pas l’oublier, en Italie dans les années 60, certaines idées fascistes étaient revenues à la mode. C’est pourquoi de nombreux réalisateurs tenteront de dénoncer cette montée du fascisme. Le genre western spaghetti y contribuera et c’est à ce moment qu’apparaîtra le « western Zapata » qui aura pour but de pousser un cri de révolution et de dénoncer ces tendances fascistes.

Mais  en plus des films comme El Chuncho et Companeros, il y a eu Tire encore si tu peux ! qui sans être un western Zapata, faisait déjà allusion à ce fascisme.
En effet, le film nous parle de racisme et de répression violente. La représentation du fascisme est incarnée par le propriétaire terrien dont les sbires sont d’ailleurs vêtus de chemises noires.  

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Giulio Questi expliquera qu’il voulait également présenter toute la violence à laquelle il avait assisté à la guerre. Le réalisateur signe donc une œuvre choc teintée d’un style fantastique à la manière de Django

Cependant soyons honnêtes, Giulio Questi n’est pas Sergio Corbucci et encore moins Sergio Leone. Pour autant le réalisateur s’en tire plutôt pas mal et signe un western totalement atypique et original.

Au final Tire encore si tu peux ! reste un western profondément sombre, nihiliste et désespéré qui est devenue l'un des films cultes du genre. Ce n’est clairement pas un chef d’œuvre, mais un bon film et une vraie curiosité à découvrir.   

Note : 14,5/20


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