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Nouvelle ère, nouveaux meurs...

Par Goliath @Cayla_Jerome

Un monde en crise ?

[…]Malheureusement, tout l’écrit imprimé est touché par une crise, y compris la presse qui traditionnellement annonce et critique les nouvelles parutions. Ainsi, déclare Éric Vigne, « la possibilité que l’ouvrage atteigne intellectuellement et matériellement son lectorat potentiel est désormais problématique. » Intellectuellement, parce que la presse n’est plus lue et matériellement, parce que les libraires sont obligés de réduire le plus possible leur stock. Comme certains éditeurs, tentés de publier les auteurs à raison de leur seule visibilité médiatique, les libraires sont tentés de n’offrir au regard de leurs clients que les livres d’auteurs déjà « vus à la télé ».

Passant sous silence l’importance toujours croissante des blogs et des revues en ligne, en particulier dans la promotion des livres, l’essentiel de la démonstration d’Eric Vigne s’appuie sur le constat du déclin des réseaux traditionnels de vente (ère commerciale) et sur celui des principes traditionnels d’édition (péréquation). Ainsi, les hypermarchés qui se sont mêlés depuis peu de vendre des livres (marchandisation) dictent presque leur loi à l’éditeur obligé de produire une littérature vide, assimilée à la consommation de denrées périssables (quick-book) ou apparentée à la société du spectacle (« livres de notoriété »). À lire Éric Vigne, on pourrait croire que l’édition est passée de l’ère du sain négoce à celle d’une débauche lucrative. La lecture, naguère exigeante, serait aujourd’hui réservée à une littérature facile qui se répète elle-même et qui répète la télévision. […] dans Fabula.org

Le malaise des écrivains face au monde virtuel

Le dossier Littér@ture : Le livre à l’ère du numérique publié dans l'édition du 13 mars 2008 de l'hebdomadaire Courrier international nous permet de comprendre une part du malaise des écrivains face au monde virtuel. Dans ce dossier, on retrouve un article intitulé «Place au roman 2.0» présenté en ces mots: «La littérature peut-elle représenter un monde de plus en plus virtuel ? En 2006, le magazine en ligne Slate invitait les auteurs américains Gary Shteyngart et Walter Kim à en débattre. Extrait de leur échange.» L'article original en anglais du magazine Slate est accessible gratuitement en ligne sous le titre «The Novel, 2.0». de Courrier international.

C'est ainsi que des écrivains en viennent à créer leur propre maison d'édition, Piétra Liuzzo Editions, Editions Nicolion ou les Editions Volpiliere, tant la lutte pour la terre promise est difficile. Une façon indirecte de contourner le compte d'auteur total et, le mépris des maisons qui proposent ce genre de contrat pour les auteurs, sans promotion et sans considération. Rien que pour avoir l'espoir d'être vraiment lu, il faut une dépense d'énergie peu commune, si l'on est pas du "sérail". Wrath (LJM) le clame très haut et très fort au long de son blog tous les jours.

Ne pas laisser les mots et la pensée se figer, voilà une très noble tâche que celle de la littérature et des écrivains. Et contrairement à ce qu'on pourrait conclure un peu vite, il ne s'agit nullement de "faire de l'original à tout prix", juste pour se distinguer, ce qui serait une perversion sans intérêt du travail de l'écrivain, mais d'une quête autrement plus essentielle et ô combien difficile!


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