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Another Earth

Par Tedsifflera3fois

Passé relativement inaperçu lors de sa sortie en salles (et pourtant prix du jury à Sundance 2011), Another Earth est une petite perle de science-fiction réaliste, un film simple et puissant qui lit intimement un destin individuel à l’absolu universel, et dont le mystère est d’offrir un possible miroir à l’humanité.

Synopsis : Un soir, une nouvelle planète apparaît dans le ciel. Le même soir, le destin d’une brillante jeune femme est brisé alors qu’elle se trouve impliquée dans un terrible accident…

Another Earth

Another Earth est un film d’une douce simplicité, dans lequel même la brutalité a cette légèreté qui la rend quotidienne. La science-fiction n’est qu’un contexte, un révélateur qui met les personnages face à eux-mêmes et face à l’autre. On pense à Bienvenue à Gattaca et à Never let me go : le traitement est hyper-réalistes, les enjeux sont élémentaires, la science-fiction est un écrin discret et fascinant pour un drame à hauteur d’hommes.

Comme dans Rabbit Hole, les mondes parallèles sont le seul échappatoire possible à une réalité qu’on ne veut pas accepter. Mais Another Earth envoûte, il propose un questionnement sans fin et sans limite sur le cosmos et notre place à nous. Personne ne veut être seul. L’humanité, échouée sur une planète vivante mais solitaire, a toujours regardé vers le ciel. Et si…

Tout le reste du film est puissance évocatrice. Le spectateur peut tout imaginer, doit tout imaginer. Another Earth n’en dit pas beaucoup plus, il nous invite simplement à regarder les étoiles, à nous perdre dans l’immensité mystérieuse et à nous interroger comme nous le faisions, enfants, allongés dans l’herbe. Il y a la vie qui nous entoure, certaine, concrète, absurde, qui peut basculer d’un moment à l’autre, qui tient à si peu de choses. Et il y a l’inconnu, le grand tout derrière ces petits riens, des millions d’étoiles comme autant de miroirs, qui nous renvoient au lointain ailleurs tout autant qu’à l’intime.

Jusqu’au bout, Another Earth nous laisse dans l’expectative. Le film se termine sur l’un des derniers plans les plus marquants de l’histoire du cinéma. En 10 secondes, Mike Cahill raconte un second film. En 10 secondes, l’histoire commence enfin… et se termine. En 10 secondes, les réponses sont données, sans aucune explication. La frustration est immense, le plaisir aussi. Malgré quelques maladresses, Another Earth est un film magnétique, poétique, métaphysique. L’air de rien.

Note : 8/10

Another Earth
Un film de Mike Cahill avec Brit Marling et William Mapother
Science-fiction, Drame – USA – 1h32 – Sorti le 12 octobre 2011
Prix Spécial du Jury au Festival de Sundance 2011


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