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Savoir laisser du temps au temps

Publié le 01 septembre 2012 par Nicolas007bis

Jeune couple avec enfantDe sondage en sondage, la baisse de popularité de Hollande se confirme et elle fait beaucoup gloser. Il faut dire qu'une telle baisse 3 mois après son élection est un bel exploit que seul Jacques Chirac avant lui avait réussi à accomplir.

Pour autant rien de vraiment surprenant à la baisse de sa cote de confiance, elle était même largement prévisible.

Tout d'abord, rappelons que les enquêtes ont montré que beaucoup avaient voté pour Hollande sans réelle conviction ou en l'occurrence pour ne pas voter Sarkozy, il est donc normal que ceux là ne lui accordent que peu de répit pour prouver qu'il est capable de redresser la France.

La difficulté pour Hollande a été tout d'abord de se faire désigner à la primaire puis de rassembler la Gauche derrière lui, sans pour autant s'engager sur un programme trop à gauche. Dès l'été 2011, il s'était fait remarquer par rapport à ses collègues mais néanmoins concurrents (es) à l'époque, par ses positions sur la nécessité de résorber notre considérable déficit. N'hésitant pas à remettre en cause le projet mort-né du parti, il avait pris une position sans ambigüité sur le sujet.

Il y a eu ensuite la fameuse primaire qui l'a, tout naturellement, amené faire quelques promesses susceptibles d'attirer sur sa personne les suffrages des sympathisants socialistes, ce furent les 60 000 postes dans l'Education Nationale ou le contrat génération mais il a su éviter toute surenchère excessive.

Enfin ce fut la campagne avec ses 60 propositions, des propositions plutôt rassurantes puisque le projet socialiste a été largement dépouillé de la plupart de ses couteuses promesses. Mais ce fut également beaucoup de non-dits et de semi-mensonges. Comme par exemple l'absence de précisions sur le volet réduction des dépenses dont il a pourtant admis la nécessité, ou des affirmations peu crédibles sur le non alourdissement de la fiscalité des classes moyennes.

Grace à l'ambigüité de son positionnement, il est arrivé à se faire élire en conciliant son réalisme et sa bonne maitrise des mécanismes économiques, avec son statut de représentant de la principale formation de gauche.

Ce faisant, il a pris le risque de décevoir très rapidement l'aile gauche du PS, ses " partenaires " politiques que sont les Verts et dans une moindre mesure le Front de Gauche, les syndicats, et d'une manière général tous ceux qui ont cru qu'il allait, comme Mitterrand en son temps, prendre des mesures sociales et politiques fortes dès son arrivée au pouvoir.

Le terrain était donc plutôt favorable à la désillusion.

Or, les 3 premiers mois de quinquennat n'ont été, en fait, que le prolongement logique de sa campagne pendant laquelle il a été en permanence soumis à des forces contraires. Cela s'est traduit notamment par la mise en oeuvre très minimale des promesses de campagne (Réforme des retraites, Hausse du SMIC, baisse du prix de l'essence, Augmentation du plafond du Livret A...), par une politique de sécurité ferme, ou par une politique européenne qui, malgré le fameux pacte de croissance, est somme toute assez peu éloignée de celle de son prédécesseur.

Si on y ajoute à cela la légitime impatience de ceux qui ont pris au pied de la lettre le slogan " le changement c'est maintenant " et non pas dans 5 ans ni même dans 1 an, rien d'étonnant que beaucoup se sentent quelque part un peu floués.

François Hollande va devoir précipiter les événements quitte à réduire le temps de la réflexion et de la concertation sur lesquels il s'est pourtant engagé !
Mais, n'est-ce pas Mitterrand lui-même qui suggérait de " donner du temps au temps " !


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