Magazine Culture

Du journey cake à la bokit ! ou l’Éloge de la bokilité !

Publié le 01 septembre 2012 par Halleyjc

Je ferais des kilomètres pour quelques « Journey Cakes » bien dorés : ce serait encore mieux si je pouvais déguster ces ces petit gateaux véritables "Madeleines de Proust et de M'argote" avec un poisson frit... et ce serait le paradis si ce poisson était une queue ou une tête de barbarin (le barbarin ne se mange que frit). Quelque fois, chez ma Grand Mère, le "Fried Journey Cake" était remplacé par un "Bake Journey Cake". C'était bon, même très bon... mais le summum était dans mes souvenirs le "fried one". On buvait avec nos Journey Cakes de l'eau ou un Coke.

Vous ne serez pas étonné (e) si je vous avouais que le Bockit de la Guadeloupe ne m'a pas enthousiasmé outre mesure, même si on m'expliquait que le mot venait effectivement de Journey Cake déformé curieusement en JohnCake puis Doncake. Mais je ne peux que constater la Bokit et son grand frère l'Agoulou sont devenus des éléments importants de notre gastronomie. Ne parle-t-on pas de Bockit d'Or et la Bockit n'est-elle pas en train de conquérir Paris. Alors en flanant sur le net j'ai trouvé cette très belle photo d'une roulotte à Bockit et le texte savoureux (c'est le mot pour parler de Bockit) de Monsieur Jean SAHAÏ, faisant avec humour et lucidité l'éloge de la Bokilité.

Du journey cake à la bokit ! ou l’Éloge de la bokilité !
Roulotte: vente de bokit et agoulou en soirée à Pointe-à-Pitre. Photo J.S. Sahaï. 2008.

Cette attraction d'odeurs huilées, c'est notre mangerie natio-popu que le ténor en la matière ou la jeunette assermentée vous garnira de ci ou ça. Ouben prenez un'n nature, farine eau sel, bain de friture: c un neuro... Non, pas d'vivaneau frit, ni migan d'fwiyapen à-dans. Ici on copie-colle l'éternel jambon-fromage, manne descendue d'là-haut, avec son gras, ses estérols, c'est le moins cher, en frais d'approche et tout.

Et si "vous voulez un complet?", tu auras en plus des œufs frits, cuisson platie sur rond de fonte à crêpe, rondolisée à la lame du sabre le ténor martial et concentré fait résonner ting, tang, tek-tek lorsque c'est bon, et du saucisse, encore ce porc, ses additifs, tirées d'en-boîte, fendues en long.

"Le complet c'est pour qui ? Tenez.". Y'a ketchup mayo moutarde là, si vous voulez purger, parfois ça bouche, ou bien des mouches, allez-allez!

Plus antillais que ça tu meurs: pas de cives, rien du crû ni de cru, oh que si: deux feuilles laitue, rondelles tomate. Et sa levure pour te gonfler - certaines roulottes vous l'offrent et-puis un bel trou d'air dans son dedans... C'est quand les autres versions de ce nannan?

On mange debout, haut sur tabouret, tite table à côté, c'est selon l'endroit. Papier suie-tout tirez-bobine pour absorber son coulis d'huile. Dans l'autre main coca-canette.

«Votre monnaie! Au suivant!» Bonnap!

Jean S. Sahaï novembre 2005

Vous pouvez rectrouver Jean Sahaï dans ses textes et ses poëmes : http://www.potomitan.info/sahai/

Le "Journey Cake frit" et le "Bake Journey Cake" ont encore de beaux jours dans mes souvenirs ! Et comme ce Blog n'est pas un site gastronomique je vous invite à découvrir le centre de la gatronomie des West Indies sur ce site (vous y trouverez d'aileurs la recette du Journey Cake) :

http://www.iledesaintmartin.org/saint-martin-toujours-plus/traditions-culinaires-st-martin.html

et écouter ce petit divertissement musical de Stravinsky, le Scherzo à la russe.

http://www.youtube.com/watch?v=aOcNp4lQPYE


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Halleyjc 1348 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines