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[Critique DVD] Welcome in Vienna

Par Gicquel

Vienne 1938 : après la Nuit de Cristal et le meurtre de son père par les nazis, Ferry Tobler, un adolescent juif, fuit l'Autriche. Avec un laissez-passer difficilement acquis, il échoue à Prague. Là, Il y fait la connaissance de Gandhi, soldat allemand anti-nazi échappé de Dachau, et d'Alena, une tchèque chargée d'assister les réfugiés.

Le film :

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Les bonus :
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C’est une saga qui pendant six heures retrace le parcours d’une poignée d’hommes, des juifs, de la nuit de cristal à la libération par les soldats américains. Elle se présente en trois volets qui peuvent parfaitement être lus individuellement.
J’ai eu l’opportunité de découvrir ce coffret d’un trait, sans jamais sentir le poids de l’œuvre historique. Bien au contraire, c’est une formidable épopée cinématographique à laquelle il nous est permis de participer, à travers la destinée d’une poignée d’hommes élevés au rang d’une humanité.
Leurs préoccupations, leurs peurs et les espoirs que suscite la Libération s’inscrivent dans tout un processus historique, un peu à la manière du roman de Jonathan Littell, « Les Bienviellantes ».

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Ici on se focalise sur l’extraordinaire parcours de Ferry Tobler ( Johannes Silberschneider), un adolescent juif autrichien, qui traverse la seconde guerre mondiale en endossant plusieurs nationalités ou identités, et autant de professions.
Pour le rendre à la fois crédible et compréhensif, il n’y a pas d’artifice de scénario. Encore moins de caméra tape à l’œil. Si j’ai particulièrement apprécié le premier chapitre, c’est plus pour le foisonnement de ses idées et de ses personnages, que pour une quelconque mise en scène. Elle est immédiate, évidente dans la relation des faits, engluée dans le grand merdier où les réalisateurs décèlent au fond de chacun les vices et les travers, et l’élan d’espoir qui les font aller encore de l’avant.
On s’y attache très vite, surtout que la réalisation, généralement très linéaire, se prend de temps en temps les pieds dans les soubresauts de l’Histoire pour donner à l’ensemble son crédit cinématographique.

[Critique DVD]  Welcome in Vienna

Je veux parler des attentes, et des rebondissements ; dans un autre genre on évoquerait le  suspense. Je veux aussi parler du fameux rêve américain qui se profile au cours du second chapitre, à travers un regard quasi hollywoodien des années trente. Celles de la crise ici jugulée autour d’une insertion bien difficile. Le patron de brasserie se retrouve serveur, le professeur de médecine, à la rue avec son épouse et toujours notre fameux Tobler courant après l’amour et la réussite. La guerre ici n’est plus que la conséquence de cette situation d’exil que notre héros, devenu américain et militaire, prolongera jusqu’au retour au pays. Dans une maison dévastée où pas très loin une jeune femme l’attend.
Ca peut paraître cul cul la praline, mais replacée dans la perspective de cette extraordinaire saga, un sourire, un vrai, ça ne pas peut pas faire de mal.

  • ► Complément DVD

 Interview du scénariste G.S. Troller dont la vie a inspiré les films (1h40)

[Critique DVD]  Welcome in Vienna

 Georg Stefan Troller revient longuement sur sa vie, qui inspire selon lui 70 à 80% de « Welcome in Vienna ». Fuyant l’Autriche et le nazisme, il se retrouve dans une France en proie au chaos, qui ne sait que faire de ces réfugiés germanophones. Il arrive à émigrer vers les Etats-Unis, pour revenir vers la fin de la guerre en Europe en tant que soldat américain.

Il évoque également la genèse du projet d’Axel Corti, ainsi que la réception des films en Autriche, où s’attaquer au passé reste un grand tabou.

 Prix de vente indicatif : 25€ le coffret 3 DVD

En bref

Le film

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Pour dire et redire ce que la seconde guerre mondiale a eu comme conséquence sur la destinée des hommes, voici un excellent et long film. Sans pathos ni démagogie il pose les enjeux historiques dans le cadre de l’individu. Une destinée bien particulière pour un héros et des millions d’hommes et de femmes.

Les bonus

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Il faut prendre un peu le frais avant de s'attaquer à ce dernier chapitre, mais il est tout aussi passionnant


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