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Pas fan des speechs en public

Publié le 06 septembre 2012 par Elosya @elosyaviavia

Pas fan des speechs en public

Conversation au boulot :

Mon collègue : oui donc, tu vois pour l’évènement, on présentera l’équipe et chacun présentera son activité.

Moi : euheuheuh…mais moi aussi je vais devoir me présenter ?

Mon collègue : pas forcément, ce sera plutôt la direction et la prog.

Moi : aaaaah, mais j’annonce je ne dis rien moi. Je m’avance pour que vous me présentiez, mais je ne veux pas, je ne peux pas parler comme ça, IM-PO-SSiBLE. Je m’aperçois du côté un peu radical de ce que je viens de dire, gênée, je ris.

Mon collègue : non, mais ne t’inquiètes pas, ce n’est pas une nécessité que tu parles devant le public présent.

Intérieurement, je me dis ouf. Mais intérieurement aussi, je me dis merde, fait chier, est ce que ce j’arriverais à venir à bout de cette peur de parler en public ? Est ce que j’arriverais à faire des exposés en étant complètement détendue ?

C’est que c’est quelque chose qui me préoccupe. Bon, comme tout le monde j’ai déjà fait des exposés en cours ainsi que des présentations dans mes précédents boulots. Généralement j’avais de bons retours, dans le pire des cas, j’avais parlé un peu vite et du coup j’avais été un peu expéditive, dans le meilleur des cas les gens m’avaient trouvée parfaitement à l’aise et souriante et ils avaient apprécié le côté dynamique de ma présentation.

Et pourtant intérieurement, c’était la cucaracha. Je sentais mon coeur battre la chamade, j’avais les mains moites, je fais bien gaffe à mettre des hauts légers parce que sinon je sais que c’est la grosse teuf des auréoles. J’ai l’estomac noué. Bref, mon corps et ma tête mettent beaucoup de temps à se calmer. Je finissais toujours un peu frustrée par ma “prestation” parce que j’ai l’impression que mes turpitudes intérieures m’empêchent de montrer le meilleur de moi-même. Pourtant il faut croire que je dois être bonne comédienne parce que cette gêne est rarement perçue chez les gens.

M’enfin dans mon “malheur”, grâce à mes cours de chant depuis moultes années, je sais comment bien poser le ton et le débit de ma voix. J’ai aussi eu la chance de faire des concerts et de chanter devant un public, ce fut impressionnant, mais cela ne me bloquait pas autant qu’un discours. Du coup, j’essaie souvent de faire appel à mes souvenirs de concerts pour me donner un peu de courage. Ca marche, mais pas sur le long terme.

Je me suis longtemps résignée face à cela, me disant “c’est comme ça”, ça ne bougera pas et que malgré mes diverses tentatives pour améliorer ce souci,  je suis “condamnée”à conserver ad vitam eternam cette peur de parler en public. Mon leitmotiv : je ne serais jamais une grande oratrice ô fucking monde cruel. La bonne nouvelle, c’est que j’ai pas mal changé d’opinion là dessus et progressivement je me dis que ça peut se travailler. Et alors, un jour où j’aurais enfin vaincu mes appréhensions et où j’aurais dit merde à mon stress qui me fout des auréoles de la taille d’une piscine olympique sous les aisselles, je deviendrais une performeuse du discours. Ainsi je pourrais enfin animer un talk-show à l’américaine et galvaniser mon public, je présenterais mon dernier ouvrage à mes lecteurs chéris au cours d’un salon du livre, j’évoquerais devant un auditoire de pros mon expérience liée aux méfaits du harcèlement moral et j’arriverais enfin à faire un discours de remerciements au cours de ma soirée d’anniversaire autre qu’un “merci” étranglée par l’émotion et un “c’est sympa d’être venus” expéditif. Oui je fais des plans sur la comète, aux dernières nouvelles, ça ne fait pas de mal.

Peut-être même que j’arriverais à électriser les foules et à montrer un charisme de folaïe comme Michelle Obama qui a été impressionnante et brillante lors de son discours à la convention démocrate, il y a quelques jours.

Allez transformons ce peut-être en sûrement.


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