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Breaking Bad [5x 07 & 5x 08]

Publié le 09 septembre 2012 par Lulla

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Say My Name // Gliding Over All (Mid-Season Finale)

 

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   Depuis la révélation du final de la saison 4 et la mort de Fring, les auteurs de Breaking Bad ont pris soin de rendre Walter White encore plus pourri par l'orgueil et l'ivresse du pouvoir et de l'argent à chaque nouvel épisode. Un petit exploit qui, la plupart du temps, a été payant : on ne regarde plus la série parce qu'on a pitié du héros ou parce que son combat nous attendrit au fond -puisque le but qu'il s'était fixé a été atteint et largement dépassé depuis longtemps, comme le fait admirablement remarquer Skyler à son mari face à une montagne de billets verts que le terme "impressionnante" ne suffirait pas à décrire- mais bien parce que son évolution de petit professeur de chimie à la vie monotone à Pape de la drogue au Nouveau Mexique est aussi fascinante que tragique, autant pour lui que pour son entourage, victime à différents niveaux de dommages collatéraux. On peut donc désormais qualifier Walt de psychopathe. Les deux derniers épisodes de cette première partie de saison 5 regorgent de moments forts, mais le 7ème, essentiellement consacré à Mike, m'a certainement plus marqué que le 8ème, un peu long à démarrer mais construit avec brio, comme toujours.

   La vitesse avec laquelle la saison 5 a avancé lors des 5 premiers épisodes, jusqu'à la mort de l'enfant en somme, était presque déroutante pour du Breaking Bad. J'avais peur de ne pas reconnaître la série que j'avais tant aimé mais, après une saison 4 parfois ennuyeuse, ce changement de rythme a finalement été bienvenu. Les auteurs n'ont pas perdu une minute et c'est exactement ce que l'on attendait en sachant que la fin approchait à grands pas. Ainsi, l'association Jesse/Walt/Mike n'a pas tenu bien longtemps et Walt a atteint à la fin de l'épisode 7 l'apogée de sa carrière de dealer. Seul à mener sa barque et riche. L'élimination de Mike s'est faite dans la douleur. On sentait tout le long de l'épisode Say My Name que le personnage que l'on a appris à aimer au fil du temps -alors qu'il était quand même une ordure lui aussi- allait trépasser. Mais est-ce que Walt oserait aller jusqu'à le tuer ? Tout portait à croire que oui, il en était arrivé à ce stade où il en était tout à fait capable. Mais il pouvait aussi le laisser partir, le regarder s'éloigner sans se retourner, sans tirer. Les scénaristes ont fait de leur mieux pour préserver le suspense sur son sort jusqu'au bout. L'agonie de Mike n'en était que plus intense. On est évidemment triste de perdre ce personnage auquel on tenait beaucoup mais on ne peut pas reprocher à Breaking Bad de profiter pleinement de l'annonce de son arrêt prochain pour tirer profit de toutes les cartes qu'il lui reste à jouer ! Bien au contraire... Concernant cet épisode, je ne peux m'empêcher de souligner encore une fois la beauté des paysages utilisés, qui contraste toujours avec la mélancolie et la violence qui émane des intrigues et des personnages. 

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    Si les confrontations entre Walt et Mike ont été remarquables, celles avec Jesse, qui auraient pu être redondantes après tout ce temps, l'ont été encore plus en ajoutant une tonalité nostalgique inattendue alors que le duo se séparait, du moins essayait. Cela ressemblait à des adieux mais on sait pertinemment que leurs routes se recroiseront forcément d'ici à la fin de la série, et sûrement avant. Avant ce passage, fort émouvant, il ne faut pas oublier que Walt a tenté une dernière fois de rallier son ex-protégé à sa cause en lui faisant remarquer combien sa vie risquait de devenir ennuyeuse et inintéressante tant il n'avait plus rien ni personne auquel se raccrocher. C'était évidemment minable de sa part mais pas tout à fait faux non plus... On peut regretter que Jesse ait été un peu mis de coté en ce début de saison, comme il l'a été une partie de la saison 4 d'ailleurs, mais il ne peut plus lutter face à Walt, et surtout Heisenberg. Il est sans doute préférable de laisser le personnage en retrait plutôt que de chercher constamment un moyen de le faire revenir sur le devant de la scène, quitte à ce que ça n'est plus de logique. Je me demande tout de même quel rôle il jouera dans les huit derniers épisodes et à quelle sauce il sera mangé...

   La même question se pose pour Skyler. Je pense que s'il y a bien une chose à laquelle on ne s'attendait pas dans le final, c'est bien à une "réconciliation" avec Walt. Je ne sais pas comment les auteurs se sont débrouillés pour rendre ce revirement de situation crédible mais il l'est, et il m'a touché. Lors d'une de mes précédentes reviews, je vous avais fait part d'une intuition, celle que Walt allait peut-être la tuer, ainsi que ses enfants éventuellement, dans un moment de rage et de folie extrême. Je crois que c'est encore possible et je suis très attaché à cette idée. Je le vois comme un aboutissement -horrible on est bien d'accord- dans l'évolution du héros. Le point de non-retour ultime. Ce serait grandiose ! Ce serait en plus tout à fait dans l'esprit de ce final où l'ironie est poussée à son paroxysme : c'est lorsque Walt décide de tout arrêter qu'Hank découvre enfin la vérité sur son beau-frère ! Cela me semblerait logique, en terme d'écriture du moins, qu'il perde tout et qu'il se retrouve totalement seul -avec son cancer ?- dans la dernière ligne droite. Et en même temps, qu'est-ce qui l'empêcherait alors de ne pas tout simplement se suicider ? Beaucoup de questions qui rejoignent aussi la scène d'ouverture de la saison, un flashforward où Walt a des cheveux, une arme énorme et de faux papiers d'identité, le tout dans son coffre. Il forme un "52" (son âge) avec des tranches de bacon dans son assiette, comme sa femme avait l'habitude de le faire. Une façon de lui rendre hommage ? Parce qu'elle est loin ? Ou parce qu'elle est morte ? Parce qu'il l'a tuée ? Je ne suis pas tellement fan du procédé du flashforward en général mais là, il est terriblement efficace bien qu'absolument pas nécessaire. De même que je ne suis pas fan du flashback qu'on nous impose en pleine scène pour nous rappeler une réplique oubliée, pas aussi innocente qu'elle en avait l'air. Mais là encore, bizarrement, ça passe. Je parle bien entendu du moment où Hank, tel Einstein dans ses toilettes, se dit dans sa tête "Bon sang mais c'est bien sûr !". Je ne sais pas si la situation est ridicule, tirée par les cheveux ou brillante, mais c'est ainsi que devait se terminer cette première partie de saison. C'est la conclusion parfaite. 

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// Bilan // Ce début de saison 5 a certes quelques défauts, comme par exemple celui de reposer avant tout sur Walt et quelques nouveaux personnages aux dépens des secondaires historiques, ou celui d'abuser des scènes musicales clipées (même si elles sont toujours efficaces, on s'en lasse; mention spéciale à celle où les prisonniers sont butés un à un qui était malgré tout géniale), mais Breaking Bad maintient un niveau d'excellence, tant sur le fond que sur la forme, rarement égalé par n'importe quelle autre série. Comme on pouvait s'y attendre, l'épisode 8 nous plonge dans une profonde détresse à l'idée de devoir attendre près d'un an, dix mois pour être précis, avant de voir la suite et la fin de cet incroyable destin.

Une critique très touchante comme à l'accoutumée.
Par contre:
"Il forme un sourire avec des tranches de bacon dans son assiette'
Il forme un "52" soit son âge. Dans le pilote, on voit Skyler former un "50"; dans le 5.04, un "51" avec dédain. Dans le flashforward, Walt forme lui-même un 52 ce qui est tragique car cela montre bien sa solitude. La question est: s'est-il exilé pour fuir Hank ou a t-il comme vous le dites commis l'irréparable, à savoir le meurtre de sa famille? A savoir que M. Gilligan a dors et déjà annoncé que nous verrons probablement un Walt "à son plus sombre" en saison 6...


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