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SOCIAL : Chômage et précarité... Quatre discours, quatre regards

Publié le 09 septembre 2012 par Walder @delwart3

 

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Monica De Coninck, ministre de l'emploi et du travail (SP.A)
Elle rappelle que dans bon nombre de pays européens, les allocations de chômage disparaissent au bout de deux ans.
La ministre promet qu'après la carotte, il y aura le bâton : "Il est normal que ceux qui se lèvent tôt tous les jours et vont travailler bénéficient d'un montant supérieur à celui que perçoivent les personnes sans emploi. Il faut créer un incitant pour retrouver
du travail. Et si l'on veut mener une vraie politique sociale, il faut être clair, dire ce qui est permis, ce qui ne l'est pas, et effectuer des contrôles
... J'étais présidente du CPAS d'Anvers et j'ai beaucoup d'expérience dans la politique de la pauvreté.... J'ai décidé après consultation des partenaires sociaux que les personnes de plus de 55 ans, les personnes qui ont travaillé plus de 20 ans, et ceux qui souffrent d'une incapacité de plus de 33% ne seraient pas soumis à la dégressivité des allocations. Cela représente la moitié des chômeurs. Pour les autres, le minimum du chômage est toujours plus haut que le maximum des allocations du CPAS. Je comprends que les gens aient peur, mais il faut rappeler qu'avant de toucher le minimum, il s'écoulera maximum quatre ans après la perte d'emploi... Comme service public, il est de notre devoir d'aider les gens à trouver un emploi le plus vite possible. Je rappelle que les partis de droite ont demandé que les allocations de chômage s'arrêtent après deux ou trois ans."

Thierry Bodson (FGTB) dit ne pas digérer cette réforme et considère qu'elle va renforcer la dégressivité des allocations et précipiter des milliers de gens dans la précarité.
Claude Rollin (CSC). Malgré les corrections, cette réforme est inadmissible.
"Vie Féminine" : Les dégâts seront immédiats, plus violents encore pour les cohabitants, majoritairement des femmes.
"Femmes prévoyantes socialistes" : C'est l'ensemble des chômeurs de longue durée qui seront pénalisés.
Thierry, 53 ans : "Chercher, postuler, se justifier"
Pour Thierry ce fut une longue chute au coeur d'un gouffre circulaire sans fond. Après 20 ans d'activité intense, cet assistant social perd son job. Une véritable mort sociale. Il se sépare de sa femme. Son enfant a cinq ans. Et Thierry de tomber dans une dépression qui durera deux ans environ... Puis il remonte la pente, pas à pas. Il suit un traitement psy, et tente de se débarrasser de cette image infamante de "chômeur = parasite". Son salut ? Une formation d'ouvrier polyvalent en écoconstruction subsidiée par le Forem. Mais Thierry est toujours chômeur et il doit continuellement montrer qu'il s'active dans ses recherches. Il a envoyé 162 lettres de candidature spontanée et reçu quarante réponses, toutes négatives.
Evelyne, 46 ans : "Je ne me sens pas inutile, malgré tout"
Evelyne est licenciée en psycho et mère de deux adolescents. Le chômage, elle y est confrontée en alternance depuis bientôt 16 ans. Un job CDD par-ci, un contrat de remplacement par-là, des prestations ALE comme "aide-ménagère" à 4,10 euros de l'heure...
Depuis quelques semaines, Evelyne suit une formation de "réorientation" destinée aux 40-50 ans. Elle lui a été vivement conseillée par le Forem. Ca n'est pas simple de trouver du boulot à 46 ans, ajoute cette mère de famille.

..."Je n'ai pas le sentiment d'être une "assistée". Je fais plein de choses utiles à la collectivité. Mes enfants ont plein de projets dans la tête... On vit avec peu. Ils connaissent la valeur de l'argent, les circuits de seconde main, la récup'."  Evelyne souhaite retrouver un boulot stable mais n'y croit plus guère.
Pierre Larrouturou et le Collectif Roosevelt 2012
Il a fondé ce collectif avec l'auteur d'Indignez-vous !, Stéphane Hessel et l'ancien Premier ministre socialiste français Michel Rocard.
La crise est plus grave, beaucoup plus grave que ce que l'on dit... mais on peut s'en sortir. La zone Euro est en récession et les USA s'approchent de la falaise. La prochaine crise risque d'être plus grave que celle de 1930. Crise sociale, crise financière, crise climatique... dans tous ces domaines, l'humanité approche d'un point de basculement. Il faut arrêter les rustines et repenser l'ensemble de notre modèle de développement. En 30 ans, ce sont quelque 150% du PIP qui sont allés aux marchés financiers, alors qu'ils auraient dû aller aux salariés et donc aussi à l'Etat et aux caisses de Sécurité sociale. C'est à cause du chômage que la part des salaires a tant diminué. Le chômage n'est pas seulement une conséquence de la crise. Il en est l'une des causes premières, il faut donc s'attaquer frontalement au chômage. Globalement, nous n'avons jamais été aussi riches. Mais nous avons accepté un niveau d'inégalités inacceptable. C'est le triomphe de la cupidité. Les 1% les plus riches accaparent des revenus bien au-dessus de leurs besoins et paient de moins en moins d'impôts. Si on diminue les salaires, les pensions et les indemnités des chômeurs, qui va acheter ce que produisent nos entreprises et nos artisans ? Les 1% les plus fortunés ?  Il faut maintenir ou améliorer l'indemnisation des chômeurs pour éviter qu'ils tombent dans la pauvreté. Il faut tout faire pour éviter que les salariés tombent au chômage et il faut tout faire pour créer massivement des emplois mais attention !!! il y a de plus en plus de salariés pauvres qui n'arrivent que de justesse à payer les produits de première nécessité et ceux-là ne savent déjà plus acheter la plupart des produits de nos entreprises. 

 


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