Sautons aux conclusions : Le SNF

Stéphane Morneau prends le clavier pour le premier SNF de la saison et, surtout, le retour au jeu de Peyton Manning ... en orange.

Les débuts très attendus de Peyton Manning et de ses quatre interventions chirurgicales au cou dans l’uniforme des Broncos de Denver. C’est quand même une situation inorthodoxe quand la légende de l’équipe, John Elway, choisit la légende d’une autre équipe, les Colts, pour rétablir sa franchise dans le droit chemin.
Pensez-y pas trop par contre, on n’est légalement pas tenu responsable des saignements de nez engendrés par une telle réflexion en boucle.
Ceci étant dit, les Steelers débarquent dans le Mile High Stadium un peu amoché, comme d’habitude, mais avec la ferme intention de faire oublier l’épisode Tim Tebow des séries 2011 alors que le prodigieux prophète a envoyé le rideau de fer en vacance de façon spectaculaire. Ici, pas de plages à l’horizon pour l’équipe perdant, mais quand même une bonne dose d’humilité pour amorcer la saison.
Manning contre Big Ben, à Denver – It’s on !
Avant-match
Tony Dungy rencontre Peyton Manning pour mousser le premier SNF de NBC et les deux s’échangent de bons souvenirs. C’est touchant, et tout, mais on se lasse de ses faux-entretiens « de fond » pour la télévision nationale. C’est toujours de surface, un peu trop bon enfant et, surtout, ça nous éloigne du match dans la mesure où pendant ce temps on ne parle pas des équipes sur le terrain, des blessures, des pronostics, etc…
Moins de Josélito, plus de Football !
Interlude musical – Faith Hill, sur mute, c’est PARFAIT !!! (Les jambes messieurs, les jambes) Sauf que c’est inévitable, à chaque fois que j’entends le Football Night in America, cette parodie me vient en tête : Tennis Night in America (30 Rock)
On n’est pas certains, mais on pense bien avoir vue le marionnettiste derrière Cris Collinsworth en train de contrôler ses mouvements. Sloppy NBC !
La foule est en délire quand on présente Missy « The Missile » Franklin comme capitaine d’honneur de la soirée. Sérieusement, c’est un geste super classy de la part des Broncos. Franklin est originaire d’Aurora, au Colorado, et connaissant la fragilité de la communauté à la suite des tragiques évènements de cet été, les exploits de Franklin aux Jeux olympiques de Londres sont des baumes sur le cœur fortement appréciés par les gens du Colorado.
Premier quart
Les Broncos reçoivent le ballon pour commencer le tout.
C’est difficile de se faire à l’idée, mais Manning porte du orange pour la première fois depuis la gouvernement Clinton et les yeux ne sont pas trop habitués. Il réussit d’ailleurs sa première passe chez les Broncos à Eric Decker pour un premier jeu. Smooth. Manning retrouve vite Brandon Stockley, une vieille cible familière, et les Broncos avancent doucement.
Note qui sera peut-être utile plus tard – L’arbitre du match est sortie de la retraite pour être là ce soir. Ça en dit long…
Finalement, Manning est sacké sur un troisième essai et la première séquence du Denver s’arrête sans trop de fracas.
Les Steelers, conservateurs, nous servent un bon 3 and out pour débuter la saison. Wallace a passé bien proche, mais les Broncos frappent fort et Wallace, bien, il est petit. L’offensive de Todd Haley a besoin d’un peu de rodage.
Manning revient sur le terrain …. FUMBLE Broncos sur le 3e essai. Larry Foote sort la main au dernier instant et McGahee ne l’a jamais vu venir et le ballon tombe dans les mains de Lamar Woodley, ça pourrait faire mal on est à la mi-terrain.
Après deux essais peu convaincants, Big Ben trouve Emmanuel Sanders pour un premier jeu autour du 35 de Denver, une passe très clutch. Les Steelers insistent avec la course dans les mains d’Isaac Redman, mais ça ne fonctionne tout simplement pas jusqu’ici. Comme de fait, gros sack des Broncos sur le 3e essai, ce qui donne un botté à 4 et 21 pour les Steelers, bref, un revirement sans résultat.
Après un punt parfait, les Broncos sont très creux dans leur zone. Manning aime ses vieilles pantoufles et trouve encore Stockley pour sortir les Broncos du trou, premier jeu. On court un peu et Manning tente de surprendre les Steelers avec un no huddle à la fin du quart pour une bombe vers Thomas, mais c’était un brin trop long. Du Manning de la vieille école, sauf que les Broncos doivent dégager pour finir le quart sur un pointage de 0-0.
Deuxième quart
Après un solide retour, les Steelers débutent dans la zone des Broncos. Mike Wallace récolte une pénalité très couteuse qui annule un long gain de Jonathan Dwyer. Sauf que les Steelers poursuivent les passes rapides et les petites courtes et, mine de rien, ils sont dans la zone rouge du Denver.
Après un temps mort, Big Ben convertit un drôle de « Bubble Screen » sur un 3e essai et c’est 1st and Goal pour les Steelers. Sauf que la défensive de Denver se lève et empêche les Steelers de percer la zone des buts, impressionnant malgré les pénalités et la confusion. Placement du Pittsburgh, 3-0.
Ça avance un peu mieux pour les Broncos et Manning trouve Thomas sur deux passes consécutives, deux premiers jeux, et on traverse la mi-terrain. Après Manning qui court pour un premier jeu (oui oui) et McGahee qui fait la même chose, les Broncos sont dans la zone rouge des Steelers. On ne perd pas de temps, deux courses plus tard le revenant Knowshon Moreno trouve la zone payante, 7-3 Broncos dans une séquence « no huddle » qui a montré un Manning en forme.
Les Steelers sont un peu plus convaincants, mais les pénalités offensives font mal et surtout cassent le rythme. À chaque bon coup son mauvais coup et on se retrouve à la mi-terrain, et aux 2 minutes warning, avec très peu d’attentes.
Pour nous faire mentir, Big Ben sort un de ses jeux « Je me sauve de tout le monde avant de faire une bombe » de ses manches et, juste comme ça, les Steelers sont de retour dans la zone rouge. J’ai mon voyage. Et les Steelers avancent encore et un classique ferme les livres, Big Ben trouve Heath Miller tout seul dans le milieu de la zone des buts, c’est bons pour 7 points à un poil de la mi-temps. 10-7 pour les visiteurs.
Comme il ne reste que 25 secondes à jouer, on ne niaise pas trop et Manning mets le genou par terre pour envoyer tout ce beau monde aux vestiaires.
Notes de la mi-temps
On est loin d’un festival offensif, mais la deuxième demie nous offre un bel aperçu des forces présentes. Les deux équipes ont plus ou moins abandonné la course et ça se passe dans les airs pour les gros jeux. Surtout du côté des Steelers qui n’ont pas d’option fiable présentement et ils en souffrent grandement, même avec l’ajout d’un FB dans les jeux de Todd Haley.
Manning n’a fait qu’une séquence en « no huddle », comme dans le temps à Indy. Le résultat : Un touché sur une belle séquence de 80 verges. Ne soyez pas surpris si John Fox relit ses notes pour revenir avec la stratégie en deuxième demie.
Sauf que pour cette séquence, la rouille de Manning s’est faite sentir. Ses déplacements sur la ligne offensive n’étaient pas aussi efficaces qu’à l’époque et, bien malgré lui, il a reçu de sévères plaqués du côté gauche (le bon vieux Blind Side). L’instinct devrait revenir pour Manning, sauf que Dick Lebeau a réussi à lui envoyer quelques courbes qu’il n’a pas vu venir durant la première demie, et les coups ne pardonnent pas.
C’est bien de voir Antonio Brown recevoir le gros des passes pour les Steelers. Sa vitesse décoiffe et il pourrait devenir un monstre dans la NFL.
En espérant une deuxième demie un peu moins brouillonne, d’un côté comme de l’autre.
Troisième quart
Les Steelers utilisent encore les passes courtes pour contrer les blitz des Broncos et ça fonctionne bien, en moins de trois minutes on traverse la mi-terrain. Les Steelers convertissent d’ailleurs un 4e essai pour garder la séquence en vie, mais ça traine un peu de la patte. D’ailleurs, les Steelers pondent un œuf et la pression des Broncos a raison de l’offensive, les unités spéciales reviennent mettre des points au tableau. 13-7 Steelers.
Les Steelers ont quand même écoulé 9 minutes au tableau sauf que les Broncos ne perdent absolument pas de temps. No Huddle Manning saute sur le terrain, réussi une petite passe à eric Decker et ensuite … BOOM, passe et course à Thomas pour tuer le Blitz, TOUCHÉ BRONCOS sur un très long jeu. 14-13 pour les favoris de la foule en 30 secondes.
Il s’agit du 400e touché en carrière pour Manning, chapeau !
La tertiaire des Broncos est partout sur le terrain pour le retour et en moins de deux, les Steelers se retrouvent dans un 3 et 10. S’en suit une passe ratée, mais les Broncos attrapent une très mauvaise punition en défensive, un casque à casque, ce qui sauve la séquence (et la peau) des Steelers.
Les Broncos sont encore très agressifs, faisant même reculer Ben de 8 verges avec un sack, sauf qu’Heath Miller est l’antidote à tous les problèmes de Big Ben depuis des années déjà, gros premier jeu des Steelers à la mi-terrain, suivi d’une pénalité des Broncos pour dépasser la ligne des 30. D’ailleurs la défensive des Broncos est visiblement fatigué, ayant passé près des deux tiers du match sur le terrain.
Roethlisberger convertit un autre troisième essai, encore vers Miller, et les Steelers s’approchent de la zone payante. Sur le jeu suivant, Jonathan Dwyer redéfinit le deuxième effort, contourne la ligne et puis se catapulte dans la zone des buts. Quelle course … sauf qu’il a mis un genou au sol et les officiels n’ont pas le choix de renverser le jeu. Steelers à la porte des buts, deuxième essai à la ligne de 2 des Broncos, et le quart va se terminer ainsi comme la course fait écouler l’horloge. 14-13 Broncos.
Quatrième quart
Von Miller fait reculer Redman de 3 verges, sauf que Big Ben trouve Mike Wallace avec une passe parfaite dans la zone payante, ils sont de retour avec la transformation de deux points…NO GOOD, 19-14 Steelers.
Retour de « no huddle » Manning et les Broncos débutent avec deux premiers jeux rapides. D’ailleurs, les Steelers ne s’ajustent tout simplement pas, Manning augmente le tempo et les Broncos font bouger les chaînes de façon méthodique. Dans le temps de le dire, on est à la porte des buts et la panique s’installe chez Mike Tomlin qui s’échauffe contre les arbitres pour un challenge.
Après beaucoup de niaisage, rien ne change sauf que Tomlin gagne son pari de s’acheter du temps pour s’organiser. Pas bête.
Sauf qu’on ne retarde que l’inévitable. Premier jeu, Manning trouve Jacob Tamme le long de la ligne, une fuite du TE comme dans le temps d’Eddy Shore. Les Broncos y vont pour deux points, avec succès … 22-19 Broncos.
La réplique des Steelers est très timide et, une fois de plus, la pression des Broncos est trop forte pour les receveurs des Steelers qui ne se démarquent pas assez. On dégage chez les Steelers avec 8 minutes à jouer. C’est le premier dégagement de la demie et Manning retourne sur le terrain.
Les Broncos débarquent et utilisent la course, toujours en no huddle. C’est efficace et Manning gère de mieux en mieux sa ligne et sème la confusion avec une passe entre les courses. Les Broncos avancent, rapidement, et sont dans la zone rouge des Steelers avec quatre minutes à jouer.
Après une partie d’échec entre Polamalu et Manning, les Steelers se font pincer avec une interférence. 1st and goal Broncos.
Les Steelers tiennent le coup et après trois essais, on se contente d’un placement pour les Broncos. 25-19 et Big Ben a trois minutes pour gagner le match, littéralement.
Le snap est raté sur le premier jeu, mais Big Ben improvise et trouve Brown en plein milieu du terrain. Premier jeu crucial pour les Steelers. Les Steelers avancent … INTERCEPTION BRONCOS ! Tracy Porter télégraphe la route de Sanders et retourne l’interception dans la zone des Steelers. Pick-6 et c’est 31-19 Broncos après la conversion ratée de deux points.
À la suite du 2 minutes warning, les Steelers reprennent le ballon avec toute une tâche devant eux. Von Miller fait plaisir à la foule et part le tout avec un gros sacks en plongeant sur Big Ben. La foule est survoltée.
Et ça se finit pas mal comme ça. Un sack aux troisièmes et quatrièmes essais mets fin à l’espoir des Steelers et la défensive des Broncos s’est vraiment levée au bon moment. Premier et les buts Broncos, qui vont simplement mettre un genou à terre et envoyer tout le monde à la maison.
Peyton Manning est de retour Mesdames-Messieurs  avec une victoire de 31-19 contre les redoutables Steelers.
Notes d’après-match
Ce qui a débuté comme un duel defensive n’était en fait qu’une attente où les deux équipes s’étudiaient. Les offensives se sont mises en marches lors de la deuxième demie, particulièrement celle de Peyton Manning qui a été redoutable en no huddle.
Manning complète son retour presque sur un sans faute, complètant 19 de ses 26 passes pour 253 verges et deux touchés. Du bien bel ouvrage, surtout au niveau de la gestion du jeu, de la ligne offensive et de l’horloge. C’est la différence majeure entre un Manning et un Tebow derrière le centre à Denver. Oui, le Jesus-Back peut soulever la foule avec ses miracles, mais Manning respire du football depuis le biberon et personne ne manipule les défenses adverses comme il le fait. Parlez-en à Troy Polamalu qui a tenté toute la soirée de lui faire gobber des faux blitz, sans succès.
Pour les Steelers, l’absence de Ryan Clark et de James Harrison aura fait mal, surtout lorsque Manning s’est mis à contrôler le jeu et tout simplement attendre les ouvertures pour attaquer. Si une défensive possède une faiblesse, Manning va la trouver, ce n’est qu’une question de temps.
Que feront les Steelers si Mendenhall ne revient pas en forme? Dwyer et Redman ne sont pas du tout dans le coup, même si on peut donner du crédit à la défensive des Broncos qui est très agressives.
Von Miller, avec deux sacks, n’a pas perdu son instinct de tueur. Ça promet.
Il ne s’agit que d’un match, mais ce retour des Broncos promet de bien belles choses pour la saison. Le Denver possède un calendrier drôlement chargé, mais avec Manning aux commandes, il n’y a rien d’impossible.
Bref, un match qui a été lent à démarrer, mais qui n’a pas déçu au final. C’est étrange de voir Jack Del Rio sur les lignes de côtés des Broncos, mais faut croire qu’il a insufflé du chien a la défensive de Denver qui avait vraiment les dents longues ce soir.
Pour les Steelers, sans le jeu de course ils sont dépaysés et ça parait. Il faut vraiment trouver une solution, plus tôt que tard.
C’était donc le premier SNF de la saison, dire que nous devons attendre sept jours pour un autre. D’ici là, le MNF demain nous sert un programme double pour survivre jusqu’au week-end prochain.