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LECTURES CROISEES : du Maroc à l’Australie en passant par la Turquie

Par Citoyenhmida

Je suis revenu à ma méthode de lecture préférée, celle qui consister à entamer simultanément plusieurs livres puis à en alterner la découverte au gré de mon humeur et selon l’intérêt ou le plaisir que j’éprouve.

Cette fois j’ai jeté mon dévolu sur trois romans venus d’horizons culturels et sociologiques très différents :

  • “LES PETITES FILLES ET L’OUED” de Dounia CHARAF, paru cette année chez les éditions Marsam, (157 pages)
  • “LES OMBRES DISPARUES” de Hassan Ali TAPTAS, édité par PLON, dans sa collection Feux Croisés et paru en août 2009, (271 pages)
  • UNE PARTIE DU TOUT” de Steve TOLTZ édité par BELFOND en 2008, ((497 pages).

Il s’agit en fait d’un cocktail assez insolite avec “deux tiers de roman australien“, avec le premier livre de Steve Toltz, bourlingueur australien des temps modernes, venu à l’écriture après une vie assez mouvementée, “un tiers de littérature turque” avec un roman qui a valu à son auteur le plus grand prix littéraire de son pays et un  “zeste de folklore marocain“.

LECTURES CROISEES : du Maroc à l’Australie en passant par la Turquie
LECTURES CROISEES : du Maroc à l’Australie en passant par la Turquie
LECTURES CROISEES : du Maroc à l’Australie en passant par la Turquie

J’ai très vite abandonné la lecture du roman de Dounia Charaf : trop superficiel, trop mièvre, trop exotique en fait à mon goût : un ridicule glossaire est ajouté à la  fin pour justifier cet exotisme. L’auteur, bibliothécaire marocaine installé à Nice, devrait sortir un peu du carcan folklorique à travers lequel elle veut raconter le Maroc. De plus,  je n’ai pas trouvé dans l’écriture de l’auteur la moindre trace “poésie” annoncée  par l’éditeur.

Par contre, une fois ouvert, le roman de Hassan Ali Toptas m’a immédiatement happé : j’ai lu d’une traite une centaine de pages avant de le poser. Pour le reprendre avec avidité quelques heures plus tard, avec un nouvel arrêt, car je n’arrivai à suivre l’auteur dans ses divagations. Mais l’envie de continuer fut la plus forte.

Le lecteur est entrainé, très vite dans un monde dont on ne sait pas très bien s’il est réel ou s’il relève de l’imagination, un monde où les habitants d’un village disparaissent pour réapparaitre sans raison, un monde où le pouvoir se concrétise de manière absurde et mystérieuse, un  monde où le lecteur se perd entre fable et réalité.

Raconter la trame de ce roman est une gageure que je ne relèverais, sinon il me faudrait reprendre tout le livre.

Alors, le seul conseil conseil que je peux vous donner : découvrez l’Anatolie profonde, faites la connaissance du “mohtar” (une espèce de maire) de ce village oublié de Dieu malgré la présence de l’ imam et surtout ne vous perdez pas les méandres sans fin de ce roman très particulier.

Quand je me perdais dans les dédales de l’imagination de Hassan Ali Toptas, le roman de l’australien Steve Toltz me ramenait à une réalité un peu plus crue mais très chaotique du retour dans le passé d’un jeune homme qui veut parler de son père et de ses origines.

Un père totalement hors norme qu’il résume en ces quelques mots peu flatteurs : « un véritable ragoût d’idées ambulant, bizarre et intransigeant ».

Des origines tout aussi peu ragoutantes : un grand-père peut-être violeur et ancien bagnard, devenu bâtisseur de prison eaux Antipodes, un oncle criminel de haut vol devenu une idole en Australie!

L’auteur, dans ce premier roman de 500 pages, mélange les genres sans lasser le lecteur et sans lui faire perdre le fil d’un récit rocambolesque, mais drôle et parfois profond.

Impossible de résumer ce roman en quelques mots : même le responsable de la quatrième de couverture ne s’y est pas aventuré!

Une lecture rafraichissante qui convient à ces derniers d’été!

Quand j’ai refermé ces trois romans, je me dis  que  la littérature marocaine  avait besoin de bons éditeurs qui sachent choisir de bons livres et qui soit plus exigeants dans le choix de leurs  auteurs, loin des petits réseaux de copains et surtout loin des sujets faciles mille fois rabâchés!

Bonne lecture! Peut-être que vous découvrirez chez Dounia Charaf  ce que je n’ai pas su déceler!


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