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Vandaliser les Velibs dans les beaux quartiers au nom de la lutte de classe ?

Publié le 13 septembre 2012 par Kamizole

Vandaliser les Velibs dans les beaux quartiers au nom de la lutte de classe ?

« Ce n’est qu’un début, continuons le combat ! » slogan de mai 68 et des années post-soixante-huitardes. Les vélibs n’existaient pas et sauf peut-être quelques abrutis de l’espèce d’un prétendu « collectif des habitants du XVIIIe arrondissement » qui revendiquent la destruction des Vélibs à la chaîne »  (Europe 1, le 10 sept. 2012) selon ce que je lis sur l’article de Fanny Rascle, nous n’aurions jamais dégradé des voitures ou autres véhicules dans les beaux quartiers parisiens. Je n’ai d’ailleurs pas souvenir qu’il y eût à cette époque de telles épidémies de vandalisme qu’à l’heure actuelle. Pourtant, je marchais beaucoup dans Paris, d’Est en Ouest et du Nord au Sud et quand j’étais à l’école d’infirmières le soir, je regardais le plus souvent le journal télévisé dans la salle mise à notre disposition.

Enfin bref, « les équipes de maintenance du parc de vélos qui se déplacent très régulièrement de station en station pour effectuer les réparations légères sur place, comme une roue voilée ou un pneu dégonflé » sont depuis quelques jours confrontés à des déprédations qui ne relèvent plus de la simple maintenance ; en effet « des vandales s’en prennent aux pneus arrière et les tailladent » et entre les nuits du 3 au 7 septembre, ce sont cinquante Vélib qui ont été dégradés dans les VIIe et XVe arrondissement…

L’affaire est désormais du ressort de la préfecture de Police de Paris, un représentant de la société JC Decaux qui gère le réseau Vélib ayant déposé plainte le 7 septembre au commissarait du VIIe arron-dissement, précisant avoir reçu la veille l’appel d’un homme reven-diquant ces actions « au nom des habitants du XVIIIe arrondissement de Paris et des quartiers populaires de Paris » précisant que « ce collectif entendait mener des actions et plus précisément en dégradant tous les les Vélibs se trouvant dans les quartiers non-populaires de la capitale ».

MERDALOR ! Qu’en pensent les habitants de ces quartiers ? Il m’étonnerait fort qu’ils fussent d’accord avec ces actions prétendues faites en leur nom. Je n’ai jamais pu supporter ces « avant-gardes » - forcément « éclairées » - agissant « au nom des masses ». L’on a bien vu ce que cela donna dans le registre autant criminel que tragique avec les « autonomes » et autres Action Directe, Bande à Baader en Allemagne et les groupuscules armés en Italie lors des « années de plomb ».

Faut-y être con de surcroît ! Un peu de « réchif » ne leur ferait point de mal : ce sont sûrement des « bobos de gauche » qui n’ont aucune conscience des réalités sociales vécues par les personnes dont-ils osent se réclamer, incapables donc de supposer qu’elles puissent vivre dans les quartiers populaires du Nord et de l’Est parisien mais travailler dans les quartiers bourges de Paris et utiliser des Vélibs pour se rendre sur leur lieu de travail et en revenir. En s’attaquant aussi stupidement à JC Decaux, ils ne font que nuire à leurs déplacements. Peut-être même circulent-ils en 4x4 bien polluants, y compris pour aller accomplir leurs forfaits. De la part de ce type d’individus je m’attends à tout. Dignes d’être épinglés par Claire Brétécher pour les plus intellos ou par Cabu pour les « beaufs de gauche » dans le Canard Enchaîné.

A l’époque où je fus élève infirmière - entre 1968 et 1970 - je fis fréquemment des gardes dans des cliniques, la plupart situées dans le XVIe arrondissement près du Trocadéro alors que l’école était située dans le XXe, quasi à la Porte de Bagnolet… La traversée de Paris sur sa plus longue distance alors que le RER n’existait pas :12 heures de travail plus 1 heure de trajet le matin et le soir (idem pour une nuit). J’aurais sans doute apprécié le Vélib, surtout les dimanches alors qu’il y avait moins de rames de métro en circulation, avec de surcroît d’inévitables changements, les couloirs de la correspondance à République ou Havre Caumartin étant particulièrement longs. Il m’est arrivé en quelques occasions quand je travaillais près de la rue de Passy, d’avoir une correspondance à Etoile, un enfer le dimanche, j’ai rarement attendu le métro aussi longtemps de ma vie !

Stupides, ils le sont tout autant s’il pensent ne pas se faire alpag un jour ou l’autre s’ils mettent leurs menaces à exécution. En effet, la police est mise en alerte et mobilisée. D’une part, Christian Sonner, le directeur de la police de l’agglomération parisienne à demandé « à l’ensemble des commissariats de l’agglomération parisienne d’effectuer de nombreuses patrouilles avec des policiers en tenue et en civil sur toutes les stations Vélib, aussi bien le jour que la nuit ».

En outre, Franck Carabin, un des porte-parole de la préfecture de police de Paris a indiqué « qu’un grand nombre d’enquêteurs ont été chargés de cette affaire afin d’identifier les auteurs de ces dégradations et de voir qui se cache derrière ce collectif ».

Nos petits « révolutionnaires » peau d’lapin n’ont sans doute pas conscience que les policiers ne sont pas dénués de moyens pour mener de telles investigations. Sur une période aussi courte (4 jours) il n’auront aucune mal à exploiter les images des nombreuses caméras de vidéosurveillance qui sont devenues d’une redoutable précision y compris de nuit. Ils auront donc tôt fait de repérer visuellement sur certains enregistrements les individus (peut-être même agit-il seul) en train de commettre leurs forfaits.

Si les vélos endommagés et les roues arrières sont toujours dispo-nibles, ils peuvent également repérer des empreintes digitales ou même des traces ADN qu’ils retrouveraient systématiquement, alors qu’en principe les mêmes personnes ont peu de chances statistiques de reprendre les mêmes vélos surtout pendant un laps de temps aussi court.

A fortiori s’il persistent dans leurs intentions car nul doute que plusieurs OPJ surveilleront en temps réel les images des caméras à la Préfecture de police et qu’ils seront en liaison avec les policiers sur le terrain au cas où ils repéreront des agissements suspects sur leurs écrans. Les dernières roues tailladées ne leur porteraient certainement pas chance car une escouade de la maison Poulaga leur tomberait sur le râble avant qu’ils aient eu le temps de dire ouf.


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